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Pas de recrutement, doublons à foison : le Stade Toulousain est-il en danger ?

Directement concerné par le nouveau calendrier international, le Stade Toulousain a peu recruté. Pourrait-il s'en mordre les doigts ?

Clément Suman 11/08/2020 à 16h00
Pas de recrutement, doublons à foison : le Stade Toulousain est-il en danger ?
Pas de recrutement, doublons à foison : le Stade Toulousain est-il en danger ?

Finalement, on ne saura jamais. Champion de France 2019, le Stade Toulousain aurait-il pu défendre son titre en 2020 ? Avant l’arrêt du championnat, les Rouge et Noir occupaient la 7e place du classement. Pas qualificative, donc… Avec une campagne européenne toujours en cours, des internationaux fatigués par le Tournoi des 6 Nations et une concurrence toujours plus vive, impossible de prétendre que les coéquipiers d’Antoine Dupont (seulement 52 minutes de jeu en TOP 14 cette saison!) auraient pu s’inviter en phases finales…

La réponse ne sera jamais connue. Reste une question : le Stade Toulousain pourra-t-il faire mieux en 2020/2021 ? Le doute est permis, avec une saison post-Coupe du monde qui n’en porte pas le nom.

Doublons à foison

L’an passé, le Stade avait connu un sérieux retard à l’allumage. Mais pouvait-il en être autrement, alors que l’équipe était privée de ses meilleurs joueurs, notamment derrière ? De Kolbe à Ntamack en passant par Dupont, Ugo Mola s’était retrouvé (presque) démuni au moment de composer son équipe. On dit “presque”, parce que l’effectif toulousain reste l’un des meilleurs du championnat, en termes de rapport qualité/quantité. Mais amputée d’une partie de ses titulaires, la formation stadiste ne pouvait plus prétendre à jouer les premiers rôles.

En 2020, rebelote. Le récent passage en force de World Rugby sur le calendrier international (sept semaines et six matchs prévus, contre trois habituellement) a fait grincer les dents des clubs. A commencer par le Stade, principal pourvoyeur d’internationaux chez les Bleus… Dans les colonnes du Midi Olympique, Ugo Mola se montre inquiet : 

Si la période de sept semaines et six matchs se confirme, on aura l’équivalent de treize doublons déguisés. Un demi-championnat sans les internationaux. Mais une année de Coupe du monde, tu l’anticipes, tu es censé la gérer au mieux avec les ressources internes et les “jokers Coupe du monde”. Là, on nous pond dans l’urgence un joker de deux mois, une mesure de rustine. [...] On joue quatre compétitions cette saison : deux Coupes d’Europe, et deux Top 14. Un avec les internationaux, et un dit “de doublons” où il faudra limiter la casse. 

Bref, les grands clubs se retrouvent en danger.

Un effectif largement réduit en quantité 

Les supporters peuvent-ils se montrer inquiets ? L’effectif des Rouge et Noir n’est-il pas assez large pour assumer ces doublons en finissant (au minimum) dans le Top 6 ? Un coup d’oeil au recrutement fait craindre le pire. Outre les retours de Richie Arnold (Japon) et Maxime Marty (prêt), seul Alexi Balès est venu s’installer dans la Ville rose. Le demi de mêlée vient directement compenser le départ de Sébastien Bézy. Mais ce dernier n’est pas le seul à avoir quitté le navire.

Dans le paquet d’avants, Van Dyk (10 matchs l’an passé, Harlequins), Gray (7 matchs, Glasgow), Verhaeghe (15 matchs, MHR) et Galan (8 matchs, LOU) ne sont plus là. Derrière, Pagès (15 matchs, Vannes), Tedder (8 matchs, Béziers), Mermoz (1 match) et Belan (6 matchs, Provence) sont partis. Pas de titulaires majeurs, mais des joueurs très utiles lors des fameux doublons...

Pourquoi ne pas les avoir remplacés ? Toujours dans les colonnes du Midol, Mola s’explique :

Humainement, je n’aurais pas été à l’aise avec le fait de demander à l’ensemble de l’effectif de baisser les salaires pour prendre un mec à la première opportunité. On a perdu Arthur Bonneval sur blessure, et on a décidé de ne pas prendre de joker. [...] On a eu des opportunités, notamment avec le rugby argentin. Un polyvalent 2e/3e ligne ou un centre/ailier auraient été bienvenus. Mais il en était hors de question dès lors qu’on réclamait un effort conséquent au groupe. 

Reste que le groupe va devoir parfaitement débuter la saison s’il ne veut pas courir après les points dès le mois de novembre… Quitte à y laisser la santé. “La seule chose qui nous fera recruter, ce sont d’autres blessures ou une période internationale trop longue.” Après s’être rompu le talon d’Achille début juillet, Bonneval sera encore absent cinq mois. Reste à croiser les doigts pour que l’ailier se sente seul à l’infirmerie...

En stage à Font-Romeu, Toulouse disputera trois matchs amicaux cet été : contre Béziers le 14 août, face à La Rochelle le 22 août et Montpellier le 28 août. Avant un premier choc dès la première journée du championnat, sur la pelouse de l’ASM Clermont...

etutabe
etutabe
De toutes façons, il ne sert à rien de pleurer. C'est là qu'on verra si l'esprit d'équipe est toujours présent. C'est le collectif la force du ST et pas seulement d'avoir quelques vedettes (même si un facteur X peut faire quelquefois gagner un match)
Yonolan
Yonolan
Je sais que le temps passe vite et que les Français ont la mémoire courte Mais rappelez-vous quand on a pris la première vague du Covid-19 Tout le monde nous expliquait dans cette belle famille du rugby qu’on allait devoir réfléchir à un nouveau monde dans le rugby ; que les schémas de fonctionnement devraient changer et être repensés.. enfin il allait en sortir un modèle plus vertueux et plus humble La première vague terminée et la deuxième peut-être en approche que constate -t’on ? Pas de nouveau monde, mais un ancien monde qui revient en force avec tous ses défauts exacerbés On va battre le record de doublons ; de l’absentéisme des internationaux dans leur club ( pour Dupont ça va être dur…) ; un risque de blessures encore plus accru pour les joueurs ;un championnat encore plus faussé que d’habitude Alors est-ce que la vraie question et de savoir si Toulouse va s’en sortir ou si on continue à marcher sur la tête ? et on va continuer comme des bourrins à s’enflammer pour un championnat qui ne respecte même pas les valeurs de son sport ? Si Gandhi était là et abonné à C+ il pourrait dire Il y a assez dans le rugby hexagonal pour satisfaire tout le monde mais pas assez pour assouvir la cupidité de certains Et oui j’espère que Toulouse va s'en sortir ; non pas pour que certains nous expliquent que les doublons c'est bien ça fait naître des talents et qu'au final on peut continuer ; non juste pour une certaine idée de ce sport et de ce qu'il véhicule
Lenahic
Lenahic
Les espoirs du stade vont avoir leur carte à jouer ! J'ai hâte de voir ça !
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