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On est allé voir pour vous Hyères/La Seyne, LE derby du Sud-Est

Alors que la Fédérale 1 compose avec les reports successifs, le choc en guise de suprématie régionale entre Hyères et la Seyne eut lui bien lieu.

Theo Fondacci 28/10/2020 à 19h30
Le derby Hyères/La Seyne a tenu ses promesses. Crédit photo : Union sportive seynoise
Le derby Hyères/La Seyne a tenu ses promesses. Crédit photo : Union sportive seynoise

À voir son recrutement à l’intersaison, l’US Seynoise avait en fait annoncé la couleur depuis un moment ! À en croire les venues des anciens professionnels Marc Andreu, Anthony Perenise ou Richard Fourcade sur les bords de la Rade dernièrement, l’on se doutait bien que ce n’était pas que pour rouster Mazamet ou Graulhet dans son antre de Marquet chérie comme elle l’a fait récemment, mais bel et bien pour que La Seyne soit capable d’aller chercher de vrais résultats sur les pelouses de cadors de Fédérale 1. Sans manquer de respect à nos amis du Sud-Ouest, clairement pas candidats aux premières places de la poule 3 cette année, qu’on se le dise. Et quoi de mieux pour le promu que d’aller s’étalonner chez son meilleur ennemi hyérois après un début de saison en fanfare ? 


Au stade André-Véran ce dimanche, il y avait donc tout pour assister à un match au sommet. Deux équipes invaincues, des stars de la division en pagaille des deux côtés, une tension palpable et, en sus, deux formations dont l’ambition d’atteindre la Nationale dans un futur proche n’est un secret pour personne dans le petit monde du rugby varois. « Il y avait une vraie envie de se tester face à une référence de ce championnat », corrobore le jeune flanker des rouges et bleus, Victor Philibert, pas dans le groupe pour ce choc suite notamment aux traces qu’a laissées la rude bataille du week-end précédent face aux Tarnais. 

En tribunes, malgré la limitation à 650 places annoncée et les pré-ventes proposées afin de gérer au mieux le flux, ce sont quelque 800 âmes qui sont comptées, toutes masquées, protocole Covid oblige. Même si les gradins autour de la piste d’athlétisme ne sont donc pas pleins, l’ambiance est au rendez-vous pour l’occasion, le public de l’USS -composé des Espoirs, des dirigeants et d’anciennes gloires du club notamment- ayant fait le (court) déplacement en nombre. Derrière les poteaux, on aperçoit même un certain… Patrice Collazo sous son survêtement estampillé RCT, c’est vous dire l’importance de ce match aux allures de suprématie régionale ! 

Le match : un derby, un vrai !

Sur le pré aussi, on ressent l’enjeu autour de la rencontre. Dès le coup d’envoi, on perçoit les deux équipes vouloir scorer le plus rapidement possible. À ce petit jeu, ce sont les visiteurs et Hansie Graaf (oui, oui, l’arrière de l’Aviron Bayonnais l’an passé) qui tirent les premiers, d’un drop en mode « coup de canon » de 55 mètres dès la 1ère minute, que ce foutu match de réserve de Promotion Honneur à 13h et à une demi-heure de route là m’a fait rater.

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Grâce à Dieu (du rugby), sous le soleil des prémices de la French Riviera, les deux équipes attendent mon arrivée pour dans la foulée faire monter la sauce. Hé, quoi ? Un derby sans bousculades n’est pas vraiment un derby, alors quand celui-ci est organisé à la saison des pluies de marrons, l’occasion est toute trouvée, non ? Néanmoins, ce n’est plus là l’ovalie d’il y a quelques années dans le Var comme ailleurs et, monsieur l’arbitre sachant se faire respecter dès l’entame, les deux formations se contenteront de simples échauffourées pour se maintenir à température, au grand dam de certains fadas en tribunes. On notera tout de même les 4 cartons distribués dans le premier quart d’heure pour calmer tout ça, dont un rouge contre le capitaine du RCHCC pour brutalité…

Rapidement, la Seyne prendra le score, ira en terre promise sur un ballon porté d’école, fera valoir son envie et sa supériorité en mêlée fermée pour résister aux assauts des locaux, auteurs de trois essais mais très maladroits au pied et pris sur les fondamentaux. Le reste, c’est l’entraîneur des avants de l’USS qui le résume : « Je tiens à féliciter tous les joueurs, car ce match on le gagne à 23. On a voulu coacher tôt afin d’impliquer tout le monde et ne jamais avoir de baisse d’intensité, car ça a cogné sacrément fort. Cela a été un match tactique et je trouve qu’on a bien su gérer les temps forts, les temps faibles, le vent… décortiquait Julien Capdeilleyre pour Var-Matin. Mais je n’oublie pas qu’ils ont joué presque tout le match à quatorze. On ne va donc pas s’enflammer. En revanche, on peut savourer, car on ne l’a pas volé. »

Une victoire d’un cheveu, 20 à 23, acquise d’une pénalité de Florent Magnaval à l’ultime seconde, après que la Seyne a mené au score quasiment tout le match et dominé une équipe hyéroise par moment méconnaissable, grâce à son agressivité de tous les instants. « Peut-être qu’on les a surpris dans l’engagement, qu’ils ne s’attendaient pas à une telle intensité de notre part sur 80 minutes », renchérit le jeune troisième ligne seynois Philibert.

Célébration avec modération

Une superbe victoire pour les hommes de Jérémy Falip, qui affirment donc encore un peu plus leur statut de ténor de la poule, malgré leur promotion à l’intersaison. D’autant qu’un peu plus tôt dans la journée, les espoirs du club de Jérémie Fickou s’étaient eux aussi imposés d’un souffle face à leurs homologues tricolores… Au vu du contexte, on ne s’éternisa pas dans l’enceinte du RCHCC à aller réclamer des réactions presque tirées du nez en présentiel en ce moment. A l’inverse, le rugueux troisième ligne de l’USS mentionné depuis le début de ce papier nous montrera via Snapchat les coulisses de la douce troisième mi-temps de son équipe, nous offrira par téléphone toutes les réactions dont on eut besoin pour compléter le bout de papier que vous lisez.

Les festivités, elles, ne durèrent pas bien longtemps. Dans ce restaurant partenaire niché dans le centre-ville de La Seyne, aucun énergumène pas même le fantasque Louis Durbesson (mais quand même « meilleur sur le terrain qu’en bringue », c’est dire) ne fut à signaler debout sur la table. Les uns et les autres fêtèrent ça dans ce petit cocon bien à l’écart du brouhaha vécu a Hyères quelques heures plus tôt, par respect d’abord, par précaution sanitaire ensuite. Et si la bière coula plus à jets qu’à flots, histoire de ne pas s’éterniser en lieu-clos, et en respectant les gestes barrières, il se dit que les joueurs purent tout de même se retrouver gaiement entre eux quelques demi-heures pour fêter ça le temps d’un instant, couvre-feu veillant au grain. Ce fut court, mais par les temps qui courent, voilà déjà une belle satisfaction. Et si le gouvernement le permet, nul doute qu’avec ce groupe-là, ce n’était pas la dernière célébration de victoire.

etutabe
etutabe
petit match : 2 cartons rouges (1 de chaque côté16e RCH 61e USLS) 5 jaunes (1 RCH 14e et 4 USLS 11-14-36-77e)) selon Var-Matin, 1ère mi-temps cauchemardesque, début de match minable, un léger mieux sur le dernier quart d'heure, 2ème mi-temps en chassé croisé plus agréable... A noter un pack seynois dominateur à 8 contre 7 (Collazo vient une fois par semaine leur distiller des conseils)
Garou-gorille
Garou-gorille
Pas seulement sous le pont Mirabeau : cool La Seyne !
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