Ce dimanche, le Stade Toulousain reçoit les Sharks de Durban pour lancer sa Champions Cup. Une entrée en matière déjà importante : les Rouge et Noir savent qu’ils doivent décrocher la victoire bonifiée, sous peine de revivre le scénario frustrant de la saison dernière.
Toulouse–Sharks. Dupont supersub, Thomas au centre : un XV très costaud et un banc qui peut tout renverser Anthony Jelonch le rappelle : « Il faut que d'entrée, il faut taper vite et fort. Il faut prendre beaucoup de points. » La fameuse unité manquante avait coûté aux Toulousains une demi-finale à domicile. Cette fois, personne ne veut laisser filer quoi que ce soit.
Ce discours n’a rien d’anodin. La Champions Cup, dans son format actuel, est un sprint : 4 matchs, pas un de plus pour se placer. Ramos résume parfaitement : « L’objectif quand on aborde une telle compétition, c’est 20/20. » En termes de stratégie, cela signifie deux choses :
- maximiser les bonus offensifs, car les équipes qui terminent à 19 points (comme Toulouse l’an dernier) peuvent se retrouver derrière d’autres à… 12 points ;
- imposer immédiat un tempo européen, plus rapide et plus vertical que le Top 14. Avec un déplacement piégeux à Glasgow puis chez les Saracens, larges vainqueurs de Clermont (47-10), le premier match devient capital pour se mettre dans le bon tempo.
Les Sharks : une équipe différente, un contexte identique
Jelonch insiste : les Toulousains n’ont pas oublié la confrontation de l’an passé. « Ils nous avaient joué au complet là-bas… » Cette fois encore, les Sud-Africains viendront avec une équipe remaniée mais également de la densité, de la puissance et de la vitesse.
Vos matchs de rugby Toulouse vs Sharks et Bulls vs Bordeaux : à quelle heure et sur quelle chaîne ? Le danger, pour Toulouse, serait de tomber dans un faux rythme ou dans un duel frontal prolongé. Le staff a martelé : varier les zones, garder de l’ambition au pied, jouer debout et frapper tôt. La clef sera la capacité à maintenir un rythme constant sans s’exposer aux turnovers sud-africains.
La dimension mentale : repartir de zéro, sans tension
Julien Marchand veut éviter que l’équipe ne s’encombre du passé : « Il faut redémarrer une nouvelle compétition maintenant. » Pas question de jouer crispé : « Il faut surtout arriver décomplexés, être sûrs de nos forces. » Cette approche mentale colle à l’ADN toulousain : confiance dans le collectif, dans les automatismes, et refus de spéculer sur les scénarios comptables.
Ramos de rappeler l’évidence : « On est prévenus. » Toulouse sait que la poule est très solide, et que chaque déplacement coûtera de l’énergie. D’où l’importance de valider rapidement un match propre à Ernest-Wallon : bonus, rythme, sérénité.
RUGBY. Préparé comme un cyborg, Antoine Dupont peut-il revenir (encore) plus fort qu'avant sa blessure ?Pour Toulouse, ce match n’est pas seulement une entrée en matière : c’est un tournant structurel. Réussir un 5/5 ouvre une route claire vers un quart à domicile puis une demie en cas de qualification. Rater, ne serait-ce que d’un point, peut tout complexifier. L'an passé, les Toulousains avaient reçu les Sharks en 8e avant de se déplacer à Toulon puis à Bordeaux. Leur aventure européenne avait falli tourner court à Mayol, avant de s'arrêter face aux futurs vainqueurs de la compétition.
Le message est clair : l’urgence est sportive, pas émotionnelle. Les Toulousains connaissent la chanson : commencer fort, jouer juste, frapper tôt. À eux d’écrire, dimanche, la bonne version de l’histoire.