L’ancien joueur du MHR est notamment revenu sur sa situation à Toulon. Après une première saison moyenne, où les blessures et la concurrence ne lui ont pas permis de briller, Gorgodze est devenu un élément incontournable du RCT, notamment grâce à sa polyvalence et sa capacité à jouer en seconde ligne.
Ma première saison n’a pas été une réussite. J’étais pourtant en grande forme ! Je n’étais pas retourné en Géorgie pendant les vacances d’été pour me préparer. Mais j’ai enchaîné les blessures (…) J’estime quand même avoir beaucoup joué (16 matchs, 10 titularisations), surtout dans une équipe monstre comme Toulon ! Mais c’était dur à vivre. Ça m’a renforcé aussi. Ça a accentué mon côté maximaliste. Je n’ai pas baissé les bras, j’ai beaucoup travaillé. C’était dur mentalement, mais il fallait être prêt à saisir ma chance. (…) Les caprices, ce n’est pas pour moi. Je ne suis pas du genre à tchatcher. Ma parole, c’est le terrain. Cette saison, j’ai vraiment l’impression de démarrer mon aventure à Toulon. »
Connu pour son tempérament bagarreur et son indiscipline, Gorgodze est également revenu sur cette « mauvaise réputation » qui lui colle à la peau, de façon injustifiée selon lui…
Je suis victime de ma réputation. J’ai beaucoup de problèmes avec la discipline. J’ai l’impression que je suis toujours le fautif. C’est frustrant car je ne fais plus de fautes bêtes. J’ai grandi. Il faut que les arbitres regardent vraiment si c’est moi le fautif au lieu de siffler direct (…) Mais j’ai de très bons rapports avec les arbitres. Certains restent sur des préjugés, mais d’autres me félicitent, me disent que j’ai progressé et m’encouragent. J’aimerais que les supporters changent leur comportement et qu’ils arrêtent de me juger. Quand tu es dans l’action, c’est chaud. C’est la guerre, tu mets la tête dans les rucks, tu as le pouls qui monte. Le rugby, c’est plus dur que la lutte ou la boxe. Il faut penser à tellement de choses. »
Le rugueux géorgien a ensuite livré son sentiment sur la façon dont le jeu de rugby a changé au cours de ses dernières années. Arbitrage vidéo, directives visant à protéger la santé des joueurs… des évolutions qui selon lui, dénaturent le jeu de rugby. Le Géorgien se plaint également des simulations, qu’il estime être de plus en plus fréquente de plus en plus fréquentes sur le terrain.
Mon ancienne image me colle à la peau. Du coup, je ne peux pas être à fond, être aussi agressif que j’aimerais. Je suis sur la retenue, je me freine. C’est comme si j’avais des menottes ! Avant, le rugby était plus virulent. Aujourd’hui, tu ne peux presque plus plaquer ! Ça devient comme le foot, il y a de plus en plus de cinéma (il imite un joueur qui se roule par terre). On regarde le moindre contact à la vidéo. Tu passes en commission de discipline et on te dit qu’il ne faut pas donner le mauvais exemple aux gamins avec des bagarres. Mais simuler, c’est pire, non ? Je ne prône pas la bagarre, mais le combat c’est la base. Sinon, tu mets des ballerines ! C’est compliqué, quand tu es dans le feu de l’action. Quelle est la limite entre le haut du corps et les épaules ? »
Enfin, Mamuka est aussi revenu sur son association avec Bakkies Botha la saison passée. Pour lui, l’ancien Springbok était tout simplement le meilleur…
Bakkies Botha, c’était le meilleur. j’ai eu la chance de jouer à ses côtés. C’était un rêve. Il faisait peur à 90% de ses adversaires. Quand tu l’avais avec toi, tu avais déjà marqué des points avant même le coup d’envoi. Face à Bakkies, certains étaient démoralisés. (…) Est-ce que je fais peur à mes adversaires ? Il faut leur demander ! Le plus important, c’est de rester naturel. Il y a beaucoup de joueurs en Top 14 qui jouent un personnage. Tu peux le faire un ou deux ans, mais pas dix. le masque peut vite tomber. Je n’aime pas les mythes ! »
Retrouvez l’intégralité de cet entretien dans l’Équipe du 29 avril 2016.