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L'histoire tragique de Billy Guyton révèle les séquelles cachées du rugby

L'ancien demi de mêlée Billy Guyton est le premier joueur de rugby à XV à recevoir un diagnostic formel d'encéphalopathie traumatique chronique.

Thibault Perrin 19/03/2024 à 17h35
L'ancien demi de mêlée Billy Guyton est le premier joueur de rugby à XV à recevoir un diagnostic formel d'encéphalopathie traumatique chronique. Crédit image : Screenshot Youtube nib New Zealand
L'ancien demi de mêlée Billy Guyton est le premier joueur de rugby à XV à recevoir un diagnostic formel d'encéphalopathie traumatique chronique. Crédit image : Screenshot Youtube nib New Zealand

Le week-end dernier, alors que le Tournoi des 6 Nations était en plein dénouement, l'histoire tragique de Billy Guyton a refait la Une de nombreux médias. Le destin de cet ancien joueur professionnel de rugby à XV est marqué par une révélation posthume bouleversante : il est en effet le premier joueur à recevoir un diagnostic formel d'encéphalopathie traumatique chronique (ETC), une maladie neurodégénérative liée à des traumatismes crâniens répétés.

Cette annonce a été faite après que sa famille a généreusement fait don de son cerveau à la Fondation neurologique d'Auckland, où le diagnostic a été posé. L'ETC, une pathologie qui ne se révèle qu'après la mort par autopsie, se caractérise par l'accumulation d'une protéine appelée Tau.

Cette accumulation peut désactiver les voies neurologiques et engendrer des symptômes tels que la perte de mémoire, la confusion, les troubles du jugement, l'agressivité, et dans certains cas, conduire à des comportements suicidaires. La tragédie de Billy Guyton met en lumière cette réalité effrayante, témoignant des dangers que les joueurs peuvent rencontrer.

Billy avait pris sa retraite en 2018, motivée par les symptômes persistants d'une commotion cérébrale. Les mots de son père, John Guyton, nous rappellent l'urgence de protéger les joueurs. Et ce, à tous les niveaux de compétition. Passé par les Blues en Super Rugby, il avait aussi porté les couleurs des Crusaders et des Hurricanes à la mêlée.

"Il passait des heures dans un petit placard sombre parce qu'il ne supportait pas d'être à la lumière. Certains matins, il restait assis au fond de sa douche en pleurant, essayant de rassembler l'énergie nécessaire pour bouger."

La situation de Billy Guyton n'est malheureusement pas isolée. Partout dans le monde, des joueurs sont confrontés aux séquelles des blessures à la tête.

La prise de conscience autour de l'ETC et des commotions cérébrales s'amplifie, notamment avec l'action en justice de près de 450 joueurs contre les instances dirigeantes du rugby mondial. Ces actions soulignent la nécessité d'une protection accrue des joueurs contre les traumatismes crâniens répétés.

p.coutin
p.coutin
La prise de conscience de l'ETC, c'est de la foutaise, et du spectacle. Dans la journée ou vous publiez cet article, vous en publiez un autre sur les nouvelles règles. Or que veulent ces nouvelle règles ? Rendre le rugby plus spectaculaire, accélérer le jeu, augmenter le temps de jeux. Donc augmenter l'épuisement, le besoin de force physique, le nombre de placage, etc. Tout ce qui rend ce jeu dangereux. Or le rugby n'a pas besoin de devenir plus spectaculaire. Il l'est et depuis longtemps, et bien plus que le foot par exemple. Le Rugby a besoin de règles plus évidentes, d'un arbitrage simplifié et de lutter contre la violence des chocs, certes inhérente à ce jeu, mais amplifiée par les règlements sur les rucks...
Jièl
Jièl
Ne vous méprenez pas non plus, je trouve l'histoire de ce joueur tragique moi aussi et la déplore au plus haut point.
Jièl
Jièl
Oui, cette info avait déjà été relayée ailleurs mais c'est important de la diffuser partout. Maintenant, que faire ? Quelles solutions apporter ? Les chocs sont inhérents à la pratique de ce sport. A la tête ? Ça peut arriver et ça continuera d'arriver, inutile d'être naïf ou de se la jouer "Oh mais on peut l'éviter !", non, ça arrivera encore et toujours. Canaliser l'énergie ? Vaste blague. Se maîtriser en toute circonstance ? Idem. Bien malin celui qui en quelques fractions de secondes sait tout contrôler, y compris l'attitude de l'adversaire. Non, à mon avis tout ceci n'existe pas, c'est tout bonnement impossible humainement. Aussi, si vous avez des idées pour que ça n'arrive plus jamais, n'hésitez-pas car moi, j'ai beau me creuser, je n'en trouve pas. Ah si, rendre sa licence et passer à autre chose. (là je vais me prendre une volée de bois vert, c'est couru...)
Jak3192
Jak3192
Question essentielle me semble t'il : Quel avenir pour le rugby ?
Yonolan
Yonolan
Si les commotions cérébrales sont bien sur une des causes des dégénérescences cérébrales à distance de la pratique du rugby , les chocs répétés à la tête y compris sous le niveau de la commotion sont aussi surement générateurs par leur répétitions de l'apparition de ces maladies La recherche les pointe du doigt depuis un moment
A tout seigneur tout honneur et voici ce qu'en disait Bennet Omalu qui fut le premier à travailler sur ce sujet et à rentrer en conflit avec la NFL
En 2015 la NFL s'enorgueillit d'avoir fait baisser le nombre de commotions cérébrales de 35% grâce à l'interdiction des chocs casques contre casques entre autres
Mais Omalu estima déjà à l'époque que de considérer les commotions comme seules responsables était une aberration

"C'est une manipulation de la science (...) Le nombre de commotions cérébrales n'est pas significatif si le nombre de coups reçus à la tête reste identique, ces coups sur des années peuvent se chiffrer en milliers et les dommages sont irréversibles"

C'était il y a bientôt 10 ans
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