Le week-end dernier, alors que le Tournoi des 6 Nations était en plein dénouement, l'histoire tragique de Billy Guyton a refait la Une de nombreux médias. Le destin de cet ancien joueur professionnel de rugby à XV est marqué par une révélation posthume bouleversante : il est en effet le premier joueur à recevoir un diagnostic formel d'encéphalopathie traumatique chronique (ETC), une maladie neurodégénérative liée à des traumatismes crâniens répétés.
Cette annonce a été faite après que sa famille a généreusement fait don de son cerveau à la Fondation neurologique d'Auckland, où le diagnostic a été posé. L'ETC, une pathologie qui ne se révèle qu'après la mort par autopsie, se caractérise par l'accumulation d'une protéine appelée Tau.
Cette accumulation peut désactiver les voies neurologiques et engendrer des symptômes tels que la perte de mémoire, la confusion, les troubles du jugement, l'agressivité, et dans certains cas, conduire à des comportements suicidaires. La tragédie de Billy Guyton met en lumière cette réalité effrayante, témoignant des dangers que les joueurs peuvent rencontrer.
Billy avait pris sa retraite en 2018, motivée par les symptômes persistants d'une commotion cérébrale. Les mots de son père, John Guyton, nous rappellent l'urgence de protéger les joueurs. Et ce, à tous les niveaux de compétition. Passé par les Blues en Super Rugby, il avait aussi porté les couleurs des Crusaders et des Hurricanes à la mêlée.
"Il passait des heures dans un petit placard sombre parce qu'il ne supportait pas d'être à la lumière. Certains matins, il restait assis au fond de sa douche en pleurant, essayant de rassembler l'énergie nécessaire pour bouger."
La situation de Billy Guyton n'est malheureusement pas isolée. Partout dans le monde, des joueurs sont confrontés aux séquelles des blessures à la tête.
La prise de conscience autour de l'ETC et des commotions cérébrales s'amplifie, notamment avec l'action en justice de près de 450 joueurs contre les instances dirigeantes du rugby mondial. Ces actions soulignent la nécessité d'une protection accrue des joueurs contre les traumatismes crâniens répétés.
A tout seigneur tout honneur et voici ce qu'en disait Bennet Omalu qui fut le premier à travailler sur ce sujet et à rentrer en conflit avec la NFL
En 2015 la NFL s'enorgueillit d'avoir fait baisser le nombre de commotions cérébrales de 35% grâce à l'interdiction des chocs casques contre casques entre autres
Mais Omalu estima déjà à l'époque que de considérer les commotions comme seules responsables était une aberration
"C'est une manipulation de la science (...) Le nombre de commotions cérébrales n'est pas significatif si le nombre de coups reçus à la tête reste identique, ces coups sur des années peuvent se chiffrer en milliers et les dommages sont irréversibles"
C'était il y a bientôt 10 ans