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Le rugby existe au-delà du cercle polaire Arctique

Grâce à la volonté de certains, à l'abnégation d'autres, au courage des joueurs, l'ovalie vit en Norvège. Le rugby existe au-delà du cercle polaire Arctique.

Benjamin Castells 03/04/2016 à 14h30
Grâce au courage des joueurs l'ovalie vit en Norvège.
Grâce au courage des joueurs l'ovalie vit en Norvège.
Difficile pour le rugby d'exister au pays d'Ole Einar Bjœrndalen, du biathlon roi où dans les tavernes, les géants blonds chantent en cœur "Ja, vi eisker dette landet" lors de la mass start de Ruhpolding. Et pourtant... grâce à la volonté de certains, à l'abnégation d'autres, au courage des joueurs, l'ovalie vit. Grâce aux témoignages de plusieurs acteurs, nous pouvons l'affirmer, le rugby existe au-delà du cercle polaire Arctique.

Suite à un message plein d'enthousiasme d'un fainéant étudiant (pardon, la force de l'habitude sûrement !), Le Rugbynistère a décidé de faire un état des lieux du rugby en Norvège. Certes, l'image d'Epinal du rugby campagnard français, ou celle plus poussiéreuse du club house à l'anglaise en prend un coup, mais ce n'est pas pour autant qu'elle n'est pas belle.

Tous ont loué l'état d'esprit viking des Norvégiens. Ils sont durs au mal, n'hésitent pas à mettre la tête, là où certains rechigneraient à mettre le pied. Cependant, Patrice, exilé français depuis plus de 15 ans et ancien manager de l'équipe nationale de Norvège le regrette, il n'a "jamais vu une générale en plus d'une décennie sur un terrain". Ce côté gentleman à la Dylan Hartley a, cependant, ses bons côtés. Séverine note qu'en tant qu'arbitre, elle n'a jamais eu de réflexions sexistes, malgré le fait qu'elle soit un petit bout de femme. Mais cet environnement propice au développement du rugby n'est pas forcément tout rose.

Des freins au développement

Malgré la bonne volonté de tous les Français ou autres amoureux du rugby présents au pays d'Alfred Nobel, comme Nick Palmer ou Mattias Lindqvist, certains freins existent bel et bien. Le climat n'est que la partie visible du fjord. La géographie met aussi à mal l'organisation du championnat national. Trondheim et son équipe du TRK se trouve à 500 kilomètres d'Oslo, mais à 9 heures de route. Donc, tous les déplacements se font en avion, ce qui alourdit fortement la douloureuse. Et réussir à convaincre 30 gonzes de faire le déplacement peut quelquefois relever d'un défi encore plus dur que celui de faire comprendre la règle du hors-jeu à Richie McCaw.

Mais cela n'a jamais empêché Patrice, Séverine, Louis ou les autres exilés anglo-saxons de jouer. Certes, le championnat ne se tient que de juin à octobre, mais le reste du temps, les entraînements se déroulent sous forme de toucher. Séverine le note, tout comme Louis, "c'est un rugby technique, pas un rugby voyou". Mais la technique s'acquiert jeune et là, le bât blesse. Les Norvégiens ne pouvaient démarrer le rugby, jusqu'à peu, qu'à l'âge de 14 ans du fait du manque de structures pouvant les accueillir. Donc, avant cet âge fatidique, les autres sports se taillaient la part du lion et recrutaient les meilleurs.

Des signes encourageants

La fédération regroupe tous les rugby (du XV au VII, en passant par le XIII ou encore le Murderball ou Handi Rugby) et possède une force de frappe intéressante. Séverine, qui a porté les couleurs de l'équipe nationale de Norvège pendant une petite dizaine d'années, se réjouit de l'impact positif de notre sport dans les mentalités. Le code du fair-play distribué par le gouvernement norvégien, repend point par point les règles édictées par World Rugby.

De plus, comme le souligne Patrice, le championnat norvégien se développe. Le ministère des Sports norvégien met à disposition des terrains synthétiques permettant la pratique rugbystique sous un climat peu clément. Même si les marquages au sol ne sont pas exclusivement ceux du rugby, ceux-là sont présents et rendent possible la tenue des matches. De plus, les clubs étudiants comme NTNUI (Université de Trondheim) arrivent à convaincre des joueurs non-étudiants à rejoindre leur structure et donc à pérenniser l'avenir de de l'équipe.

Des matches de gala aux rencontres internationales

Pour l'image folklorique, la Navy britannique joue quelquefois contre les équipes locales. Mais ces matches-là, ne se tiennent que de façon sporadique. La neige se transformant en glace dans la nuit, les placages peuvent rapidement se révéler dangereux. De plus, sous la neige, Louis, ailier, confirme que ce climat n'est pas propice aux grandes envolées.

Mais le développement du rugby en Norvège passera obligatoirement par le VII. Cette pratique plus facile d'accès, tant au niveau organisation, qu'au niveau de compréhension des règles a de beaux jours devant elle. Mais Séverine note avec déception que le problème du VII, c'est "que tu élimines les petits gros".

Cependant, le XV n'est pas mort, loin de là. Certes au niveau international, le pays n'est pas encore une référence, mais elle est la nation la plus titrée du Viking Tri-Nations avec... 2 trophées. De quoi se réjouir pour tous les acteurs du rugby norvégien et de se boire d'économiser pour se payer une pinte à 10 euros ! Skoll !

Pizzapanucci
Pizzapanucci
"Putain, JeanMichelJeRattrapeRien, Mets tes moufles ! - OK."
ced
ced
le plus pénible avec la neige c'est pour le mec qui trace les lignes blanches
XVOurs
XVOurs
Article très intéressant. Pour les contusions, pas besoin de la poche de glace. Il y a juste à se baisser.
mche
mche
Les titres doivent être percutants, bien entendu! De là à mettre Trondheim au delà du cercle polaire, cela fait à peine plus de 400 km d'écart!
olim
olim
Jouer au rugby en Vorneige, euh pardon en Norvège, ça me laisse froid. (c'est pas vrai, c'est juste pour le calembour). Bravo à elles et eux !
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