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La grave blessure de Mathieu Bastareaud : ce coup de massue sur la tête des Lyonnais

Victime d'une rupture du tendon du quadriceps, Bastareaud est blessé depuis le voyage à Brive il y a 15 jours. Une absence qui correspond avec la moue lyonnaise.

Theo Fondacci 13/01/2021 à 17h00
Le numéro 8 lyonnais Mathieu Bastareaud est forfait jusqu'à la fin de la saison.
Le numéro 8 lyonnais Mathieu Bastareaud est forfait jusqu'à la fin de la saison.

Il souffle comme un air glacial dans les contrées lyonnaises par les temps qui courent. En cette période de grand froid sur l’Hexagone, la brise frigorifiante qui bat son plein un peu partout ces dernières semaines semble encore plus inhibante du côté de la cité rhodanienne. Dans les travées de Gerland tout du moins. C’est bien simple : depuis près d’un mois et l’apparition des premières grosses fraîcheurs, le LOU ne mord plus. Après un intermède européen bien négocié mais frustrant (10 points dont une victoire sur tapis vert), les hommes du président Roubert ont ensuite connu la défaite à 3 reprises lors de leurs 4 dernières sorties. A Brive tout d’abord (12 à 8) pour leur premier résultat négatif à l’extérieur depuis septembre. Puis, et ce fut bien plus inquiétant, à domicile contre Castres (14 à 15), dans une apathie généralisée malgré une supériorité numérique durant 75 minutes. On passera la maigre illusion de milieu de semaine face aux jeunes pouces de Montpellier pour finalement pointer du doigt la déculottée de dimanche à Bordeaux (34 à 9) et poser cette question : mais qu’est-ce qui cloche à Lyon ?

Là, on lancerait que les explications sont multiples du côté de l’avenue Jean-Jaurès. Ce gros coup de mou, rappelons que les ouailles de Pierre Mignoni l’avait déjà eu la saison passée à pareille époque, dès lors que décembre avait pointé le bout de son nez. Pour autant, on aurait juré que les Lyonnais avaient depuis pris de la bouteille et renforcé leur effectif comme il le fallait afin de pallier ces difficultés hivernales. Oui mais voilà, la rencontre en terre corrézienne durant le Boxing Day a, bien au-delà de la défaite, laissé des traces pour l’heure, indélébiles.

Un être vous manque...

Et outre les absences (Bamba, Wisniewski…) ainsi que l’enchaînement des matchs (3 en 8 jours), quelque chose nous fait dire que la grave blessure de Mathieu Bastareaud face aux Coujoux a pleinement contribué à dérégler la machine rhodanienne. Victime d’une rupture du tendon du quadriceps, l’international aux 53 sélections est d’ores et déjà forfait pour le reste de la saison. Un coup dur pour le LOU, qui avait vu son massif numéro 8 débuter 10 des 12 rencontres jouées par le club depuis le début de la saison jusqu’à ce que son genou gauche cède.

Pire, l’ancien centre était devenu la plaque tournante des rouges et noirs depuis son retour dans le 69 l’été dernier. Même lorsque Lyon vacillait, « Basta » découpait à tour de bras, grattait des ballons importants, haranguait ses troupes quand il le fallait. Offensivement, il était celui qui était constamment recherché par ses pairs pour les mettre (et les remettre) dans l’avancée, marquer l’adversaire par ses percussions de l’espace, l’user par ses offloads dans la défense. À 32 ans et une adaptation express à son nouveau poste, le colosse (1m83 pour 125kg) aux dreadlocks les plus célèbres de l’Hexagone était probablement même le meilleur Lyonnais de cette première partie de saison. L’un des tous meilleurs numéros 8 du championnat, aussi, chez qui l’épanouissement personnel semble se refléter sur la qualité de son jeu. La tuile, la vraie, pour le manager Pierre Mignoni.

Car conséquence directe ou non de l’absence de Basta, force est de constater que le paquet d’avants rhodanien semble manquer de consistance ces dernières semaines. Ajouté au réalisme qui fait clairement défaut à ses 3/4 depuis le début de l’hiver, on comprend mieux pourquoi Lyon ne rugit plus en ce moment, quelques brides mises de côté. Alors, comment remplacer un garçon à la dimension physique unique ? Si le LOU a des arguments pour faire évoluer son jeu et moins s’en remettre à la puissance de son numéro 8, pour l’instant, ça coince. Au-delà de ça, qui pour assurer derrière la mêlée à la place de l’ancien Toulonnais ? Là, un problème se pose : avec le départ de Fearns à l’intersaison, Pierre Mignoni n’a plus de potentiel titulaire en puissance quand Bastareaud n’est pas là. Si l’arrivée de l’expérimenté Alex Tulou était une bénédiction pour assurer une rotation de qualité au poste, le poids de l’âge (34 ans) commence à se faire sentir sur le jeu du Néo-Zélandais et sans lui faire offense, ses prestations depuis son arrivée montrent qu’il n’a plus les jambes pour être un vrai numéro 1. Derrière, Loann Goujon a bien compris qu’il allait reprendre du service à un poste auquel il n’était plus vraiment utilisé depuis sa venue à Gerland. Mais là encore, qu’il semble loin le temps où le trentenaire était un habitué de Marcoussis (17 sélections) et un cador en troisième ligne. Un bon second couteau, oui, mais aujourd’hui plus un fer de lance pour une équipe qui vise les phases finales d’un Top 14 plus concurrentiel que jamais. Quant à Gillian Galan, venu rejoindre son ami Jean-Marc Doussain pour relancer sa carrière, on ne l’a toujours pas vu sous le maillot lyonnais, faute de blessure…

S’il reste la possibilité aux Rhodaniens de miser sur un joker médical, la récente arrivée du fidjien Mayanavanua ainsi que le manque de candidats de haute-volée sur le marché rendent cette hypothèse peu crédible pour l’instant. À Lyon, donc, de laisser passer l’orage et de s’adapter aux qualités désormais différentes de ses prétendants en 8. Histoire de ne pas vendanger une si belle première partie de saison…

Ecolorado Rafting
Ecolorado Rafting
C'est vrai que que l'on aime ou pas le joueur, il avance!! De là à être aussi dépendant, c'est bizarre
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