Selon Barnes, qui a lui-même mis un terme à sa carrière sur avis médical à 34 ans, « ceux qui a 18 ans, pensent jouer en Premiership jusqu'à 35 ans, doivent prendre conscience de la réalité». Parmi les touchés, on retrouve bien évidemment les avants. En Angleterre, les Chiefs d'Exeter ont vu trois gros annoncer leur retraite anticipée ces derniers mois. En France, le cas Alexandre Barozzi, gravement touché sur une mêlée écroulée, a bien évidemment relancé le débat. Mais ce type de blessures est heureusement plutôt rare. C'est plus souvent leur accumulation qui pousse les joueurs vers la sortie, comme cela a failli être le cas pour le pilier anglais du RCT Andrew Sheridan, dont le cou a fini par se bloquer. « La plupart des piliers que j'ai connus ont subi une opération du cou ou doivent être opérés. » Pour beaucoup, le rugby professionnel est devenu un sport de plus en plus extrême. Les trentenaires vont se faire de plus en plus rares alors que les tendances du marché indiquent qu'il est de plus commun de voir les clubs dénigrer les joueurs approchant les 30 ans au profit d'éléments plus jeunes.
On ignore d'ailleurs dans quelle forme physique sera la première génération de rugbymen professionnels quand ceux-ci auront atteint les 60 ans. Sans parler des dégâts liés aux commotions. Le principal problème du rugby à l'heure actuelle, et ce, aussi bien chez les hommes que chez les femmes, avec la retraite précoce de la capitaine de l'équipe de France Marie-Alice Yahé. « C'est bien de voir que les joueurs prennent les choses au sérieux, avance Barnes. Il est important de connaître ce que l'on fait subir à notre corps. » Comme souvent, référence ait fait au football américain où la carrière moyenne à certains postes ne dépasse quatre ans. Pour remédier à cela, la NFL a notamment limité le nombre de contacts en-dehors des matchs. « C'est réglementé. Il y a un nombre limité d'entraînement avec contact durant la saison. » David Barnes pense que c'est quelque chose qui devrait être envisagé dans le rugby. « Les rencontres du week-end n'en souffriraient pas et cela réduirait considérablement l'exposition aux chocs durant la semaine. » Une bonne solution selon vous ?