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La Champions Cup a-t-elle perdu de sa magie ? ''C'est très triste, car c'était spécial'', l'avis désenchanté de Nigel Owens

La Champions Cup a-t-elle perdu son éclat ? Nigel Owens, légende de l’arbitrage, déplore une baisse d’intensité dans ce tournoi autrefois mythique.

Thibault Perrin 11/12/2024 à 11h55
Nigel Owens : ''La Champions Cup d’aujourd’hui ne vaut pas la Heineken Cup d’hier''. Crédit image : Screenshot Youtube
Nigel Owens : ''La Champions Cup d’aujourd’hui ne vaut pas la Heineken Cup d’hier''. Crédit image : Screenshot Youtube

La Champions Cup, autrefois temple du rugby européen, a-t-elle perdu de sa magie ? L’ancien arbitre international Nigel Owens, voix respectée dans le monde du ballon ovale, a récemment partagé son amertume sur les réseaux sociaux face à l’évolution de ce tournoi mythique. Pour lui, le changement de format, passé de quatre poules à deux, est un des facteurs majeurs de cette perte d’intensité. 

Une compétition légendaire en quête de sens

Sous son ancien nom de Heineken Cup, la Champions Cup incarnait l’élite du rugby européen selon l'ancien officiel gallois. Nigel Owens en garde des souvenirs impérissables : « Quand c’était la Heineken Cup, c’était LE tournoi auquel tout le monde voulait jouer, arbitrer ou assister. C’était spécial, vraiment très spécial. »

Ces mots résonnent comme un hommage à une époque révolue, où la magie de la compétition semblait inaltérable. Mais pour Owens, cette intensité unique a disparu bien avant sa retraite en 2020.

Le nouveau format : une fausse bonne idée ?

Depuis 2020, l’EPCR a opté pour un format réduit à deux poules de 12 équipes, contre des poules de quatre plus équilibrées auparavant. Ce choix, censé s’adapter à un calendrier international surchargé, semble avoir eu des effets pervers. Comme l’explique Nigel Owens, « Oui, il y a encore de bons matchs, et les phases finales restent intéressantes, mais l’intensité et l’intérêt général ne sont plus les mêmes. »

Moins de matchs couperets, des équipes parfois qualifiées malgré des résultats mitigés : ces éléments sapent le prestige du tournoi. Un seul succès peut parfois suffire pour se qualifier pour les phases finales. Clermont, Montpellier ou encore l'Ulster en avaient ainsi profité. L'an passé, le format a encore évolué avec un passage à quatre poules de six. 

Une magie ternie, mais pas éteinte

Si Owens se montre critique, il ne condamne pas pour autant la Champions Cup. « Cela reste un bon tournoi, bien sûr, mais la magie n’est plus la même. » Cette nuance illustre la complexité de la situation. Le rugby européen vit une période de transition, tiraillé entre traditions et nécessités modernes. Le défi est de redonner à la Champions Cup son aura d’antan, sans sacrifier à l’impératif d’efficacité.

Ce désamour ne touche pas que les puristes comme Owens. Sur les réseaux sociaux, les supporters ont, eux aussi, exprimé au fil des années, leur frustration face à une compétition qu’ils jugent dénaturée. Moins de rencontres mémorables, un format jugé peu lisible : le fossé s'est parfois creusé entre les attentes des fans et la réalité du terrain.

L'arrivée des franchises sud-africaines n'a également pas fait que des heureux. Plus de concurrence et de spectacle certes, mais aussi plus de voyages. Il a donc fallu faire le deuil de la coupe d'Europe pour faire place à la Coupe des champions. Si certains ont réussi à passer outre la nostalgie, d'autres comme Owens ont visiblement plus de mal.

L'avis du Rugbynistère : 
On pourrait aussi ajouter que la domination de certains ogres du rugby européen comme le Leinster et le Stade Toulousain, sans oublier les Saracens et Toulon, enlève une grande part d'imprévisiblité à la compétition. Depuis 2009, seuls six clubs différents ont remporter le titre. Exeter faisant figure d'exception en 2020 lors de la période de la crise sanitaire. Le déclin des formations galloises, et dans une moindre mesure, des clubs anglais et irlandais, hormis le Leinster, participe aussi à cette baisse d'intérêt. Avant même le début de la compétition, on connait déjà presque toutes les équipes qui seront en quarts de finale, voire en demies.
resp
resp
Ah Owens. A vrai dire... mais non ça n en vaut pas la peine !
Pil2Dax
Pil2Dax
C'est aussi une coupe de France ouvert aux clubs étrangers en fait...
dan0x
dan0x
Ce qui doit manquer surtout à Nigel Owens c'est de voir les arbitres voler les matchs des français !...
Manu
Manu
Ce que l'article ne dit pas est que avec ce format de 4 poules -même si une équipe moyenne peut se qualifier en 1/8- elle ne jouera qu'à l'extérieur les phases finales. Aujourd'hui, pour les prétendants au titre, il faut finir premier (ou second) au nombre de points des 4 poules réunies si on veut s'assurer de la voie royale en jouant à domicile jusqu'en demie. Ça permet d'avoir une mini compétition dans la poule 1 entre Toulouse, l'UBB et les Sharks , dans la poule 2 entre le Leinster et La Rochelle (et l'ASM), dans la poule 3 le Munster et Northampton et dans la poule 4 entre Toulon et Glasgow (voire R92) Avec le déplacement de Toulouse aux Sharks et du Leinster à la Rochelle, c'est les prétendants à la poule 3 qui pourraient finir dans les 2 premiers, avec l'UBB Le suspens demeurera même en jouant le 1/8eme à l'extérieur. Mais si tu te qualifies pour jouer début avril le huitième au Leinster ou à Durban -au moment où tu dois quand même un peu penser à ta place en Top 14 - ça risque d'être compliqué.
LAmiDeTous
LAmiDeTous
Ces compétitions internationales n'offrent pas un terrain propice à une compétition, trop d'équipes sur des dynamiques différentes et dans des environnements différents. Le propre d'une compétition est de placer les participants sur un pied d'égalité pour les jauger sinon on mesure d'autres choses. Trop de bazar dans ces compétitions pour qu'on puisse y trouver une quelconque mesure de compétitivité.
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