Dans une conférence de presse donnée pour expliquer cette décision, Jurie Roux, directeur général de la SARU, s'est également défendu contre le terme de « quota » :
Il ne s'agit pas juste d'un nombre de joueurs, mais d'une transformation globale du rugby sud-africain. La majorité des supporters et des joueurs – à l'école, comme dans les clubs – sont noirs. Parmi les jeunes sud-africains de moins de 18 ans, 84% sont noirs et nous voulons les récupérer.
En Afrique du Sud, la question de la place des personnes de couleurs dans la société est centrale depuis la fin de l'Apartheid, en 1994. Ce plan, le fruit d'un travail de deux ans, avait déjà fuité il y a quelques mois suite à la décision du sélectionneur national, Heyneke Meyer, de rappeler des vétérans (Botha, Matfield, Smith, Burger...) plutôt que donner leurs chances aux jeunes talents de couleurs. « À force de se marginaliser, notre sport était en péril, » précise Roux.
Un casse-tête pour Heyneke Meyer ?
Le but, à terme ? Arriver à 50% de joueurs non-blancs d'ici la Coupe du monde 2019 dans les équipes alignées en Currie Cup, les sélections de jeunes, l'équipe nationale à 7 et à 15. Possible, si, comme le précise Roux, le réservoir des Springboks puise dans ces 84% de jeunes noirs dans le pays. Sauf qu'à l'heure à l'actuelle, la grande majorité des joueurs sélectionnables avec l'équipe nationale sont blancs. Or, le sélectionneur, Heyneke Meyer se retrouve dans l'obligation d'avoir sept joueurs de couleurs dans son équipe. Celle-ci en pâtira-t-elle ? Il est un peu tôt pour le dire, mais si l'on regarde d'un peu plus près la dernière feuille de match de l'Afrique du Sud (face au Pays de Galles), on s'aperçoit que 6 joueurs - 2 métis (Cornal Hendricks, Nizaam Carr) et 4 noirs (Lwazi Mvovo, Tendaï Mtawarira, Oupa Mohoje, Trevor Nyakane) – correspondaient aux nouvelles « normes » de la SARU. Si le match avait eu lieu dans quelques mois, Meyer n'aurait donc pas été dans les règles.