C'EST FINI ! Le feuilleton Émirati à Béziers est définitivement enterréSelon les informations de Midi Olympique, les investisseurs du Golfe pourraient finalement "débarquer" à Béziers. Il serait ici question pour eux de devenir actionnaires. Le projet de rachat a bel et bien capoté après des semaines d'un feuilleton qui a tenu le monde du rugby tricolore en haleine. Cet investissement raté n'est pas le premier du genre dans le monde du rugby et du sport en général. En France, personne n'a oublié le cas du Stade Français et de la Facem. Mais on trouve également dans le football bien sûr ou encore dans le baseball et le basket des cas où l'arrivée d'investisseurs n'a pas été une garantie de succès.
Le Stade Français sauve sa tête
En 2011, la survie du Stade Français est en cause. Il est question d'un déficit de 5 millions dans les caisses. La faute à de mauvais résultats sportifs, à la baisse de la billetterie, aux dépenses auxquelles il faut ajouter courant mars, la faillite de la régie publicitaire du club. Max Guazzini et Laporte doivent trouver de nouveaux investisseurs. Un projet à 22 millions est évoqué devant la DNACG pour sauver les Soldats roses. Cela passe par la création d'une société (Rugby Développements) par le sélectionneur de l'époque dans laquelle il détient 49 % contre 51 % pour la Facem, une société canadienne. Le club est alors maintenu la DNACG, qui peut s'appuyer sur un document garantissant les comptes de la Facem.
Mais ce document s'avérera être un faux. Alors que de nombreuses recrues de renom comme Contepomi et Kelleher ont été annoncées, le Stade Français est à nouveau convoqué et le gendarme financier exige alors 13 millions pour maintenir le club dans l'élite. Une somme qui sera notamment apportée par Thomas Savare, qui deviendra le président parisien jusqu'en 2017 et l'échec de la fusion avec le Racing 92. Plusieurs personnes liées à la Facem seront mis pour "escroquerie en bande organisée" et "faux et usage de faux", raconte L'Express. Loin de son lustre d'antan avant cette histoire rocambolesque, le Stade Français parviendra à relever la tête pour décrocher son 14e titre de champion de France en 2015.
Ces investisseurs qui ont vu trop grand
S'il y a domaine où les histoires d'investisseurs avec des millions sont légion, c'est bien le football. En 2016, Sedan, club de National 2, avait vu débarquer le Prince Fahd ben Khalid Fayçal, neveu du roi d'Arabie Saoudite, et ses pétrodollars. On parlait alors de 50 voire 60 millions pour un projet dépassant de loin le sportif. Quelques mois plus tard, il se désengageait du club dans lequel il était entré au capital à hauteur de 40 %. En 2019, Sedan lui réclamait plus de 2 millions "d'indemnités en dédommagement d'un retrait tardif et brutal ayant eu des conséquences très graves pour le CSSA", explique France Football. Alors que le Prince parlait de gagner la Ligue des Champions, Sedan est toujours en National 2.
Ce discours, les supporters de Grenoble l'ont aussi entendu au début des années 2000 lorsque des repreneurs japonais débarquent en 2004. Un titre européen dans les 10 ans, c'est l'objectif. Le GF38 est en alors en Ligue 2. Il parvient à monter dans l'élite quatre ans plus tard. Mais ne s'y maintiendra pas. Pire, la formation grenobloise fait faillite et dépose le bilan en 2011. Elle sera rétrogradée en CFA puis en CFA2 malgré un Stade des Alpes tout neuf. C'est seulement en 2018 que Grenoble a retrouvé la Ligue 2.
A Lens, Hafiz Mammadov avait promis la lune, évoqué Ibrahimovic, et investi plus de 20 millions dans la formation sang et or. Certes, le club est monté en Ligue en 2013-2014, mais il n'a pas réussi à s'y maintenir. Mammadov a peu à peu disparu des radars à mesure que ses finances s'épuisaient. Le Racing club de Lens est descendu en Ligue 2 en 2015. Dijon lui a barré la route de la Ligue 1 l'an passé avant que le coronavirus ne vienne une fois de plus mettre un terme à ses espoirs cette saison.
Au Mans, on a aussi vu trop grand sous la direction de Henri Legarda, président du club depuis 2003. "Ce dernier a promis aux fans du club, en 2008, que le Mans figurerait parmi les cinquante meilleurs clubs européens en 2013", note le site le360. Sous sa direction, le Mans FC a connu deux montées en Ligue 1. Un stade de 25 000 places, le MMArena, a également vu le jour. Mais dix ans plus tard rien ne va plus. Il parvient à maintenir le club, relégué administrativement en National, en Ligue 2 devant la commission d'appel de la DNCG. Mais les difficultés financières s'accumulent. Une rétrogradation en 6e division est prononcée. Le retour en Ligue 2 a eu lieu en 2019.
Frank McCourt et son sorcier russe
Avant de débarquer à l'OM, l'Américain a passé huit ans du côté de Los Angeles à la tête des Dodgers, une franchise de baseball. Sous sa direction, il y a eu des qualifications pour les play-offs et des titres de division. Mais sa gestion a été désastreuse avec une augmentation des billets, des places de parking et des salaires des joueurs, poussant jusqu'au boycott de supporters pendant plusieurs mois. "Parmi ses faits d’armes notables, l’emprunt d’une centaine de millions de dollars à des business liés aux Dodgers pour financer, entre autres, « le prêt de maisons à Malibu et à Hollywood ou l’utilisation d’un jet privé » avec sa femme, Jamie", raconte RMC. On pourra évoquer aussi les milliers de dollars versés à Vladimir Shpunt, un "scientifique" russe, pour qu'il transmette de l'énergie positive à l'équipe afin qu'elle gagne. Il a tout de même réussi à revendre la franchise pour plus de 2 milliards. Réalisant une belle plus-value puisqu'il l'avait acheté 386 millions d’euros, rappelle Le Monde.
L'échec de Jordan aux Wizards
His Airness n'a pas connu beaucoup de ratés dans sa riche carrière. Fort de deux triplés avec les Bulls de Chicago, Michael Jordan a promis qu'il ne jouerait plus. Mais il souhaite conserver un pied dans le basket. Après des discussions avec le propriétaire des Hornets de Charlotte, c'est à Washington qu'il débarque comme président des opérations baskets et copropriétaire des Wizards. Excellent sur le parquet, le GOAT n'a pas été le meilleur dans les coulisses. Il a certes purgé l'équipe de gros salaires qui n'apportaient pas grand chose et étaient impopulaires. Mais en utilisant son premier choix de draft pour recruter Kwame Brown en 2001, qui sera échangé quatre ans plus tard, il a connu un sacré raté. Les Wizards n'y arrivent pas avec seulement 19 victoires en 82 matchs. Le turnover est important et la mayonnaise ne prend pas. Il sera bien meilleur ballon en main après être sorti une nouvelle fois de sa retraite.