Les Canada, Tonga ou encore Samoa. Tant d'équipes dites ''en développement'' qui auront la chance de se frotter aux meilleures nations mondiales lors de la tournée d'été. Par exemple, les Canada ou les États-Unis rencontreront l'Angleterre tandis que les Tonga ou Fidji défieront les légendaires All Blacks. L'occasion pour nous de faire un point sur ces nations dont on parle peu mais qui essaient tant bien que mal, de se frayer un chemin au milieu des mastodontes de ce sport. En 2021, où en sont-elles ?
Tonga, Samoa, Fidji
Les Tonga et Samoa ont toujours été des nations redoutées du microcosme rugbystique. Outre leurs qualités offensives, c'est surtout la rudesse des affrontements qui marque un adversaire, contrairement aux Fidjiens plutôt considérés comme des ''magiciens'' de ce jeu. Charles Ollivon par exemple lors de la dernière Coupe du Monde 2019, n'hésitait pas à le confirmer après la douloureuse victoire acquise face aux Tongiens : ''C’était d’une violence rare ! Je n’avais pas joué un match aussi violent depuis bien longtemps !''. De quoi vous dresser le tableau. Mais les fédérations locales manquent de structure et de ressources financières. Les ''Manu Samoa'' défieront ce vendredi les ''Maori All Blacks'', après avoir subi une première défaite la semaine passée face au même adversaire. Score final ? 35-10. Pas vraiment rassurant. De son côté, les Tonga ne peuvent se targuer d'une situation financière saine. La population connaît de sérieux soucis économiques et il n'est pas rare de voir bon nombre de Tongiens s'exiler dans les pays voisins. Ces derniers affronteront ce samedi les All Blacks, dans le cadre d'une prestigieuse rencontre. Car malgré tous les soucis encourus, ces ''petits pays'' continuent plus que jamais d'exister sur la scène internationale et font mieux que résister. Sans joueurs majeurs, il sera cependant difficile de contenir les assauts des Néo-zélandais. Mais après tout, qui sait ?
Et que dire donc des Fidjiens, ces joueurs aux qualités rugbystiques au-dessus de la moyenne ? La majeure partie de leurs éléments éclaboussent de leur classe les terrains du Vieux continent. On pense à des Semi Radradra, Waisea ou Levani Botia pour ne citer qu'eux. Leur inconstance leur a souvent fait défaut mais là encore l'équipe manque de structure. Les joueurs ne se retrouvent pas aussi souvent que les grandes nations de ce sport. Dommageable quand on connaît les talents qui regorgent dans cette équipe. Et quand l'opportunité se présente, alors le contingent fidjien est frappé par le Covid-19. On fait bien évidemment référence à cette fameuse Autumn Nations Cup, où les Flying Fijians n'ont pu défier que la Géorgie. Prochainement, ils affronteront les Blacks, les 10 et 17 juillet sur les terres du Pays du long nuage blanc. Des rencontres qui susciteront un véritable intérêt. Car pour la première fois depuis un moment, Vern Cotter, le sélectionneur local a pu préparer cette tournée sereinement. On a hâte de voir ce que ces derniers nous proposeront après plus de trois semaines passées ensemble.
Géorgie
La Géorgie alimente l'éternel débat d'une présence dans le 6 Nations à la faveur de l'Italie. Oui mais à l'heure de l'écriture de ces lignes, les Lelos sont contraints de rafler chaque année seulement le Tournoi des 6 Nations B en balayant des adversaires aux antipodes du niveau mondial. La dernière Autumn Nations Cup n'a pas été des plus brillantes, la Géorgie terminant à la dernière place après des défaites face aux fortes nations européennes (Angleterre, Pays de Galles, Irlande), et un dernier revers face aux Fidji. Se pose logiquement la légitimité de voir cette équipe intégrer le 6 Nations. Ferait-elle vraiment mieux que l'Italie ? Ce vendredi, la sélection géorgienne affrontera l'Afrique du Sud sur les terres des champions du monde en titre. Une chance de se mesurer à ce qui se fait de mieux. Mais objectivement, on voit mal les coéquipiers de Mikautadze ne serait-ce qu'accrocher la Nation Arc-en-Ciel. Surtout, depuis quelque temps, le rugby géorgien est au coeur de la tourmente. Petit rappel. Irakli Abuseridze fut élu à la tête de la fédération géorgienne de rugby. Mais peu après, sa victoire a été invalidée par la justice. Des joueurs géorgiens en activité ou retraités se sont dès lors rendus devant leur ambassade à Paris pour protester. À l'époque pour l'Équipe, Davit Zirakashvili raconte : ''On montre qu'on n'accepte pas ce qui se passe là-bas. Irakli a été élu parce qu'on veut du changement et du progrès pour le rugby géorgien, ça fait des années qu'on patauge. Ils ont été surpris parce que c'est quelqu'un d'autre que leur candidat qui a été élu ! Et depuis, ils sont dans une démarche dégueulasse.''
Rugby. Personne n'en parle mais le Tournoi des 6 Nations B a repris ses droits
Certains dénoncent des problèmes de corruption, et au beau milieu de ce capharnaüm, le rugby géorgien se déchire. Triste, car avec une réelle structure, cette nation historique du rugby pourrait évoluer dans le bon sens. Quoiqu'il en soit, leur dernière rencontre à Tbilissi face à une Écosse amoindrie le 17 juillet prochain sera suivie de près. Pour une première historique ?
USA, Canada
Les États-Unis et le Canada auront la particularité de se frotter tous deux à l'Angleterre, les premiers complétant leur calendrier en se rendant à Dublin pour y défier l'Irlande, les seconds à Cardiff face au Pays de Galles. Les USA parlons-en donc. Le championnat américain se développe peu à peu notamment avec l'émergence de sa compétition locale, la Major League. Dans son sillage, de nombreux noms de notre sport rejoignent le pays pour souvent y terminer leur carrière et assurer leurs arrières financièrement. Récemment les stars australiennes Adam Ashley-Cooper et Matt Giteau ont signé en faveur des Los Angeles Giltinis. Avant eux, Ben Foden, Mathieu Bastareaud ou encore Digby Ioane avaient franchi le cap. Et la Major League pourrait prendre l'exemple du Japon qui petit à petit a bâti avec la Top League un championnat attractif en plus d'être lucratif. Mieux encore, dans quelques mois, la création de la Pro League risque de faire basculer ce championnat définitivement dans une nouvelle ère. Alors du côté Nord-Américain, on pourrait s'inspirer de ce modèle pour faire de même et par la même occasion, renforcer la compétitivité de son équipe nationale. Car si les USA ont des arguments à faire valoir en rugby à sept, la donne est plus compliquée à XV, en témoigne son mondial 2019 terminé à une triste dernière place sans la moindre victoire. Une chose est sûre, les États-Unis prennent rendez-vous pour le futur. Il sera intéressant de les voir cet été afin de juger les progrès ou non de cette formation.
Du côté du Canada, la donne est identique au voisin, en ce qui concerne l'équipe nationale. Les Canadiens semblent patauger au niveau international et condamnés à faire partie des équipes de ''seconde zone''. Leur Coupe du Monde 2019 a été un échec et la seule rencontre à leur portée face à la Namibie fut reportée à cause du typhon. Pour vous donner un ordre d'idée, les compatriotes de DTH Van der Merwe ont pris près de 50 points face à l'Italie lors de la compétition japonaise (48-7) et ont terminé à la dernière place avec un goal-average de -163 points en seulement trois matchs disputés. Leurs affrontements seront scrutés de près face à des nations britanniques amoindries à cause de la tournée des Lions Britanniques. Difficile de se prononcer à l'heure actuelle.
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