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Cooper, Nyanga, Smith, ces joueurs qui ont connu un retour improbable en sélection

Aussi fou que cela puisse paraître, Quade Cooper est de retour sous la tunique des Wallabies, numéro 10 dans le dos. Focus sur ces joueurs qui ont effectué des come-back fracassants en sélection.

Louis Bareyt 10/09/2021 à 14h00
Avant Cooper, retour sur ces come-backs retentissants.
Avant Cooper, retour sur ces come-backs retentissants.

Australie. Quade Cooper appelé en renfort, Duncan Paia’aua sélectionné pour le Rugby ChampionshipAustralie. Quade Cooper appelé en renfort, Duncan Paia’aua sélectionné pour le Rugby ChampionshipC'est un évènement que nous allons vivre ce dimanche sur la pelouse du Cbus Super Stadium de Robina en AustralieQuatre ans après une dernière apparition sous le maillot des Wallabies, Quade Cooper effectuera son retour, numéro 10 dans le dos. Ce dernier avait déjà été rappelé par le sélectionneur Dave Rennie dans le groupe australien, afin de préparer le Rugby Championship mais n'était jamais apparu dans les 23 lors des rencontres contre la Nouvelle-Zélande. Désormais, c'est chose faite. Pour pallier l'absence d'un James O'Connor sur le chemin du retour mais jugé encore juste et d'un Noah Lolesio qui n'a pas vraiment convaincu, Rennie a décidé de faire confiance au joueur de 33 ans qui a impressionné lors des entraînements et ''eu une influence positive sur le groupe'' selon ce dernier. Cooper incarnait au début des années 2010 en compagnie de James O'Connor ou Kurtley Beale, cette jeune génération dorée australienne au talent immense, mais au comportement jugé ingérable par certains. Quoiqu'il en soit, le retour de l'un des ouvreurs les plus ''fantasques'' de la planète sera scruté de près ce dimanche sous les coups de 12h05 heure française. Pour rappel, celui-ci évoluait au Kintetsu Liners au Japon. Avant Cooper, quels ont été les joueurs qui ont effectué un retour aussi inattendu qu'improbable en sélection ? 

James O'Connor 2013-2019

Comment évoquer Quade Cooper sans parler de son alter-ego, James O'Connor. De deux ans son cadet, promis à un avenir radieux sous le maillot or et vert, O'Connor dispute à 18 ans son premier match en équipe nationale, faisant de lui le deuxième plus jeune joueur à vêtir le maillot australien. Peu avant en Super Rugby, il foule les pelouses à seulement 17 ans et 288 jours. Là encore il bat tous les records : plus jeune joueur à jouer un match de cette compétition. Bref, vous l'aurez compris, un véritable phénomène. Entre 2008 et 2013, O'Connor enchaîne les sélections. À 23 ans, il en totalise déjà 44. Oui mais voilà, de multiples écarts de conduite vont pousser la fédération australienne à le licencier. À partir de là, le trois-quarts polyvalent s'exile en Europe, effectue un rapide retour en Australie avant de s'engager avec Sale. Là-bas, il change complétement de style de vie et se dit assagi. Il retourne en Australie et s'engage avec les Reds dans l'espoir de participer à la Coupe du Monde 2019. Michael Cheika, conscient des efforts fait par le joueur, le sélectionne. ''Ce maillot, ce pays, tout ça était ma vie et je ne pouvais pas être heureux sans eux'', déclare alors O'Connor au Midi Olympique. Six ans plus tard, l'enfant terrible du rugby australien est de retour en sélection, pour notre plus grand bonheur. Sûrement l'un des retours les plus retentissants. Aujourd'hui, il est l'ouvreur titulaire des Wallabies. Malheureusement, actuellement une blessure l'éloigne des terrains depuis plusieurs mois. Il devrait être de retour pour la fin du Rugby Championship, à moins que Cooper ne rebatte les cartes

Enfin libéré de ses vieux démons, James O’Connor brille de nouveau sous le maillot australienEnfin libéré de ses vieux démons, James O’Connor brille de nouveau sous le maillot australien

Lionel Beauxis 2012-2018 

On parlait de retour retentissant avec O'Connor mais que dire de celui de Lionel Beauxis ? Sûrement l'un des plus improbables qui soit. En 2007, le natif de Tarbes évolue alors sous les couleurs du Stade Français où il s'impose comme l'un des rouages essentiels du club parisien. Cette même année, Bernard Laporte le sélectionne pour participer au Tournoi des Six Nations puis à la Coupe du Monde en France. Après 3 sélections en 2009 et 5 en 2012, Beauxis n'est plus appelé en Bleu. On pense alors sa carrière internationale terminée sur ce match du Tournoi 2012, perdu face aux Gallois à Cardiff (16-9). Mais en 2018, Jacques Brunel alors sélectionneur du XV de France surprend son monde. En l'absence de Camille Lopez et Matthieu Jalibert blessé, il rappelle Lionel Beauxis six ans après sa dernière cape et qui évolue alors sous les couleurs du LOU. Il disputera deux rencontres dans la peau d'un titulaire (en Écosse et face à l'Italie) puis les deux autres, remplaçant de François Trinh-Duc (face à l'Angleterre et le Pays de Galles). Il terminera donc sa carrière internationale sur cette défaite cruelle au Principality Stadium de Cardiff (14-13). Aujourd'hui, Lionel Beauxis évolue en Pro D2 du côté de Béziers et nous gratifie encore de quelques gestes dont il a le secret.

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Juan Smith 2010-2014

Les supporters du RCT vont se montrer nostalgique au moment d'évoquer Juan Smith. Car le troisième ligne sud-africain n'aura laissé que de bons souvenirs lors de son passage du côté de la Rade. Smith débute sa carrière internationale en 2003 lors d'une rencontre face à l'Écosse. Il dispute la Coupe du Monde cette même année puis est sacré champion du monde en 2007. En 2009, il est de l'équipe qui remporte la série face aux Lions Britanniques et Irlandais ainsi que le Tri Nations. Une carrière incroyable à la hauteur de ce monument du rugby mondial. Après une dernière sélection en 2010, il se blesse lourdement au talon d'Achille en février 2011. Il ne peut participer à la Coupe du Monde et en 2012, il annonce la fin de sa carrière sportive. Mais en 2013, contre toute attente, Mourad Boudjellal le recrute après deux ans sans jouer. Le début de la rédemption. Juan Smith est champion d'Europe avec le club varois après une victoire face aux Saracens au cours de laquelle il inscrit un essai. Quelques semaines plus tard, il est sacré champion de France avec le RCT. Mourad Boudjellal craint alors de devoir faire sans son joueur au début de la saison suivante, la faute à une sélection avec les Springboks comme il le déclarait alors à La Provence : ''Il n'était pas prévu que Botha soit retenu en Afrique du Sud, mais il va falloir qu'on s'y habitue car je ne serai pas surpris que Juan Smith le soit également''. Le président du RCT avait vu juste. Smith est appelé en août 2014 afin de palier la blessure de Victor Matfield et sera titulaire pour le compte de la deuxième journée du Rugby Championship face à l'Argentine. Un come-back incroyable pour un homme pourtant perdu pour le rugby : ''Nous avons besoin d'un joueur qui est capable de couvrir les postes de deuxième et troisième ligne, et nous pensons que Juan Smith est le meilleur pour cela'', déclarait Heyneke Meyer, le sélectionneur de l'époque. 

Yannick Nyanga 2007-2012

Là aussi une belle histoire. Yannick Nyanga fête sa première sélection en 2004, alors qu'il est tout juste âgé de 21 ans après avoir été appelé dans toutes les catégories de jeunes en équipe nationale. Le joueur qui a fêté ses débuts en pro avec Béziers tape dans l'oeil de nombreuses grosses écuries de Top 14 et s'engage avec Toulouse en 2005. Entre temps, il collectionne les sélections en Bleu, remporte le Tournoi des 6 Nations 2006 dans la peau d'un titulaire et est appelé par Bernard Laporte pour disputer la Coupe du Monde 2007. Puis, plus rien, du moins jusqu'en 2012. Le 10 novembre 2012, Phillipe Saint-André décide de le sélectionner pour une rencontre de la tournée hivernale contre l'Australie. Les larmes du joueur lors des hymnes pour son retour resteront l'un des moments marquants de la confrontation. Les Bleus s'imposent largement (33-6) et Nyanga auteur d'une solide prestation, ne quittera plus le XV de France jusqu'en 2015. Il entrera dans la rotation et disputera le Mondial anglais. Malheureusement, une Coupe du Monde terminée en eau de boudin, avec une lourde défaite face aux Blacks en quart de finale (62-13). Il termine sa carrière internationale là-dessus. 

Danny Cipriani 2008-2014

Lui aussi l'un des enfants terribles du rugby anglais. En 2008, il est considéré comme le digne successeur du légendaire Jonny Wilkinson, à seulement 20 ans... Pas forcément évident. Il enchaîne les titularisations et porte son compteur à 7 sélections au sein du XV de la Rose à la fin de l'année 2008. Oui mais voilà, malgré un talent évident, un jeu spectaculaire basé sur l'offensive à mille lieux du flegme anglais, Cipriani enchaîne les écarts de conduite, les frasques en tout genre comme peuvent faire tout jeune de cet âge et surtout les blessures. Martin Johnson, le sélectionneur de l'époque, se montre intransigeant et ne sélectionnera plus le joyau des Wasps. Sachant que ce dernier ne compte pas sur lui pour la Coupe du Monde 2011, ''Cip's'' s'exile en Australie cette même année. De retour au pays en 2012, il effectuera son retour retentissant en équipe nationale, six ans plus tard, en 2014. Sous la houlette de Stuart Lancaster il ne jouera que des bribes de matchs, toutes en tant que remplaçants et ne disputera pas la Coupe du Monde 2015. Ce n'est qu'en 2018, dix ans plus tard, qu'Eddie Jones le titularise pour la première fois sous le maillot de la Rose lors du dernier test contre l'Afrique du Sud. Les Anglais s'imposent et Cipriani est à créditer d'une passe au pied victorieuse pour son ailier Jonny May. Élu meilleur joueur de la saison 2018/2019 de Premiership, Eddie Jones ne le sélectionne pas pour participer à la Coupe du Monde au Japon. Le collectif plus fort que tout ? Peut-être, mais force est de constater que le XV de la Rose ne comptait pas dans ses rangs à l'époque, un joueur capable de telles fulgurances offensives. À l'heure où nous écrivons ces lignes, il ne compte que 16 maigres sélections, des chiffres aux antipodes de son talent. 

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