Dire que le début de saison du CO n’est pas des plus reluisants est tout sauf usurpé, vous en conviendrez. Avec 11 petits points pris en 7 journées et malgré des conditions que l’on sait pas vraiment favorables à l’effectif tarnais ces derniers temps, les Castrais ont connu des amorces de championnat plus sereines par le passé. Néanmoins, ces derniers peuvent se rassurer de leurs contenus de ce mois de novembre, qui en dépit de résultats bien ternes (2 défaites et 1 nul sur les trois derniers matches) ont donné quelques certitudes aux hommes du président Revol. Après tout, gagner à l’arrachée ou perdre d’un cheveu contre des cylindrées du calibre du Racing ou de Bordeaux n’a jamais rien eu de bien honteux, quand décrocher deux points sur la pelouse d’un Stade Toulousain privé de ses internationaux mais alignant la moitié de son XV champion de France 2019 vaut son pesant d’or.
Et ce regain de forme après les fessées rochelaises et toulonnaises trouve comme un écho dans l’arrivée de la dernière recrue du club. Pas le plus connu, ni le plus impressionnant au premier abord, Tom Staniforth était annoncé comme arrivant sur les bords du Tarn à la mi-octobre dans l’anonymat le plus total, les regards locaux étant plutôt fixés sur le départ de l’enfant chéri Anthony Jelonch, dont le départ - probablement vers Toulouse - était acté le même jour. Arrivé à Pierre-Fabre le lundi 3 novembre, l’ancien capitaine des U20 australiens était titularisé cinq jours plus tard seulement face à Toulouse, sur demande de ses coéquipiers auprès du staff ! Adaptation supersonique.
Première rugissante
Et quelle première ! Là, on entendait les impacts résonner dans le ciel pluvieux Ernest-Wallon à chaque fois que le deuxième ligne Aussi intervenait. Ici, l’on vit aussi déjà ses qualités remarquables de combattant et de porteur de balle quand, souvent utilisé en premier point d’ancrage par les hommes de Reggiardo pour aller agresser le rideau défensif adverse, il fit souffrir le martyr à la défense stadiste tout au long de l’après-midi. Pas pour rien qu’avec 18 courses et 71 mètres parcourus la gonfle entre les mains, « Stani » fut même élu homme du match côté visiteurs. "Arrivé un lundi, il a disputé 80 minutes le samedi et 70 la semaine suivante (contre Bordeaux, NDLR). On peut dire qu’il s’est très bien intégré. Il connaît déjà à la perfection notre plan de jeu ou nos annonces en touches. Il a aussi un profil de joueur qui correspond bien à l’identité de notre club. C’est une plus-value à notre effectif", lançait d’ailleurs récemment un Mauricio Reggiardo dithyrambique au sujet de son nouveau protégé dans les colonnes de Rugbyrama.
Un garçon de tout juste 26 ans, gradé de quelque 60 matches de Super Rugby avec les Brumbies puis les Waratahs mais qui est pourtant passé entre les mailles des filets de détection du rugby australien. Derrière les doubles-mètres d’Arnold, Rodda puis Salakaia-Loto ou autre Phillips, il reste difficile de s’exprimer et « Tommy » pris donc le pas de quitter son île-continent natale pour l’Hexagone dès que l’occasion se présenta grâce à une clause dans son contrat. Pour les débuts que l’on connaît.
Une situation toute bénéfique pour le CO qui, désireux de mettre en concurrence un Hans Nkinsi très utilisé et de faire redescendre en numéro 8 le trieur de ballon qu’est Tyler Ardron, semble avoir trouvé la poutre de son pack. Massif (1m98 pour 119kg), Staniforth apporte aussi cette densité et cette agressivité supplémentaires qui semblaient faire défaut aux Bleus et Blancs depuis deux saisons. En attendant de savoir quand se jouera le prochain match de Castres, il ne fait d’ores et déjà nul doute que l’ancien des Waratahs devrait débuter avec le numéro 5 dans le dos. Et pourrait bien devenir, à ce rythme, l’une des valeurs sûres de notre championnat pourtant oubliées dans leur Australie natale. Dans la lignée des James, Holmes, Gill ou McIntyre ?