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Il a fait ses débuts en Top 14 : découvrez Vilimoni Botitu, la star du 7 du Castres Olympique

Même s'il a dû attendre janvier pour débuter un match de Top 14 avec le CO, Botitu pourrait bien rapidement devenir un cadre de la ligne d'attaque tarnaise.

Theo Fondacci 14/01/2021 à 14h28
Le Fidjien a inscrit un essai lors de sa première titularisation en Top 14.
Le Fidjien a inscrit un essai lors de sa première titularisation en Top 14.

Castres est décidément un adepte du jeu à 14 contre 15. Après l’avoir emporté à Lyon dans une démonstration de bravoure et de solidarité en infériorité numérique durant 76 minutes, le CO a fait encore plus fort en étant réduit à un de moins dès la 3ème minute contre Agen. Un rouge de Nakosi qui ne l’a pas empêché, une nouvelle fois, de finalement l’emporter malgré la complexité de la situation. Cette fois 39 à 23 et avec le bonus offensif s’il vous plaît. Au milieu de cette partie folklorique et on ne peut plus ouverte, un homme a particulièrement pris son pied : Vilimoni Botitu. Après quelques mois à s’acclimater aux rouages quinzistes et au système tarnais, le spécialiste du 7 était pourtant titulaire pour la première fois avec les bleus et blancs. Mais autant dire qu’il n’a pas déçu.

En 80 petites minutes, le joueur de 22 ans (1m80 pour 92kg) a déjà fait l’étalage de ses capacités et d’une facilité qu’on ne trouve que chez les Fidjiens. On l’a ainsi vu très à son aise contre le SUA, affichant une propension assez dingue pour le jeu après contact, en étant ultra perforant ballon en main et qui plus est décisif. Juste avant la pause, on le vit ainsi faire un numéro en bord de touche en éliminant 3 défenseurs grâce à un « sidestep » remarquable puis la qualité de son raffut, même si l’action ne put aller au bout à cause d’un bon retour agenais. En seconde période, il nous gratifia même d’un petit exploit d’un facilité déconcertante. Décalé dans la ligne en avant-dernier attaquant, Botitu mystifia son vis-à-vis Puletua d’un appui intérieur, avant de littéralement traverser simultanément 2 défenseurs et de conclure d’un plongeon spectaculaire 20 mètres plus loinUne ouverture de porte un peu à l’image de celle de Jonathan Danty face à Ahki et Guitoune, en moins impressionnante tout de même. "Il a mis un peu de temps à s’acclimater, il est arrivé en France en plein covid isolé de sa famille. Depuis quelque temps, il fait de bons entraînements et on avait décidé de le faire débuter, expliquait Pierre-Henry Broncan pour La Depêche. C’est un bon défenseur et il est fort dans le un contre un. On vient de perdre coup sur coup deux trois-quarts et cela va nous faire un joueur de plus dans l’effectif." Si ce n’était que la lanterne rouge en face et ses 73% de réussite au plaquage seulement, la partition du Fidjien a de quoi inciter à l’optimiste dans les travées de Pierre-Fabre.

Star du Seven

Un sentiment qui devait envahir les têtes des recruteurs tarnais au moment de faire signer ce garçon en mai dernier. Car si Vilimoni Botitu est un pur inconnu sur la planète quinziste, il est un véritable crack sur le circuit septiste. Découvert par Gareth Baber alors qu’il survolait les débats avec les U20 fidjiens, le Gallois le sélectionne pour disputer les World Series 2018-2019 avec les Flying Fidjians. Premier match et premier doublé (contre la France, d’ailleurs), première saison et confirmation de la pépite : dire que Botitu est dans son élément relève même du doux euphémisme. Pour son premier exercice, le jeunot inscrit 26 essais, cartonne de par sa capacité de franchissement, détonne au milieu d’une délégation fidjienne qui brille pourtant déjà de mille feux en remportant 5 des 10 tournois disputés. Au moment des récompenses, il est même élu « impact player » de l’année et figure dans l’équipe type de la saison aux côtés de son partenaire Tuimaba, aujourd’hui à Pau. Et s’il n’a pas la renommée d’un Werner Kok ou d’un Jerry Tuwai auprès du grand public, son nom attire évidemment l’attention des chasseurs de tête de l’Hexagone et d’ailleurs. Alors que la crise sanitaire coupe le World Series dans son élan début 2020, les septistes sont alors plus à même de regarder les offres venues de l’extérieur. En mai, Castres flaire le coup et engage donc le prometteur Botitu en tant que centre.

Vous connaissez (les prémices) de la suite. Le Fidjien ronge son frein dans les tribunes du CO fin 2020, en dehors de 4 petites de feuilles de match dont 2 en Challenge Cup, pour un essai. Jusqu’à l’orée de la nouvelle année et cette titularisation convaincante face à Agen. En l’absence de Yann David, suspendu ces prochaines semaines, le timing est idéal pour Botitu afin de glaner du temps de jeu et s’aguerrir. Et l’option du Fidjien apparaît alors comme une vraie solution pour Castres, en recherche d’un potentiel facteur X dans sa ligne d’attaque souvent en berne (13ème du Top 14). Alors que le garçon formé à la Natabua High School dispose d’une clause dans son contrat pour disputer les JO 2021 - s’ils se jouent -, nul doute qu’il voudra garder le rythme grâce au Top 14, à l’image de ses confrères Barraque et Veredamu du côté de Clermont. En attendant - une fois n’est pas coutume -, à Castres de profiter de son magicien autant que faire se peut.

Rupeni
Rupeni
Merci Wikipédia ;)
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