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GUIDE. Le Plaquage au Rugby : Un Art, Une Science... et parfois Un Cauchemar pour les Arbitres

Entre gestes spectaculaires et risques pour les joueurs, le plaquage incarne l’essence du rugby. Plongez dans cet art complexe où la maîtrise est aussi cruciale que les règles.

Planète Ovale 01/01/2025 à 18h00
Le guide ultime pour maîtriser le plaquage (et éviter les sanctions).
Le guide ultime pour maîtriser le plaquage (et éviter les sanctions).

Le plaquage, c’est un peu le karaoké du rugby : tout le monde pense savoir le faire, mais quand ça dérape, c’est rarement beau à voir. S’il est la quintessence du sport ovale, ce geste, aussi spectaculaire que potentiellement dangereux, demande une exécution parfaite. Mais attention, au rugby, rater un plaquage ne signifie pas juste un moment gênant entre amis ; cela peut finir avec un arbitre qui vous tend une jolie carte colorée. Alors, plongeons tête la première (mais pas dans la tête de l’adversaire, hein) dans l’univers des plaquages.

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Plaquer, un art de vivre (et de survivre)

Au rugby, le plaquage, c’est l’arme fatale. Tu le rates, ton adversaire cavale vers l’en-but et toi, tu te fais regarder de travers par ton coach. Dès l’école de rugby, on t’enseigne à viser la taille et à glisser jusqu’aux jambes, un peu comme si tu faisais une révérence à ton adversaire. Mais avec l’arrivée du professionnalisme en 1995, tout a changé. Les joueurs sont devenus des machines de guerre, et les espaces sur le terrain, des zones de combat rapproché.

Pour stopper ces bulldozers modernes, les défenseurs ont trouvé la parade : plaquer haut, histoire d’immobiliser l’adversaire et, au passage, bloquer le ballon. Génial, non ? Pas vraiment, car en plaquant au-dessus des épaules, tu frôles souvent les limites de la légalité. Et là, mon ami, l’arbitre entre en scène.

Quand le plaquage devient-il illégal ?

Le plaquage illégal, c’est un peu comme un texto à 2h du matin à ton ex : ça semble être une bonne idée sur le moment, mais tu le regrettes très vite. Voici les principaux types de plaquages à éviter si tu veux rester sur le terrain :

  1. Le plaquage haut : Tout ce qui dépasse la ligne des épaules. Autrement dit, si ton adversaire termine avec la tête en arrière façon clip des années 80, c’est mal parti.
  2. La charge à l’épaule : Tu fonces comme un bélier, sans utiliser tes bras ? Carton. Au rugby, on s’enlace avant de se rentrer dedans, question de politesse.
  3. Le plaquage cathédrale : Tu soulèves ton adversaire comme un danseur étoile pour le laisser retomber violemment ? Bravo pour la figure, mais carton rouge direct.
  4. Contact à la tête : Même accidentel, toucher la tête de ton adversaire, c’est comme essayer de chanter du Céline Dion sans échauffer ta voix : ça finit toujours mal.

Les Sanctions : L’arc-en-ciel des erreurs

L’arbitre, tel un prof face à un élève dissipé, a plusieurs options pour sanctionner tes écarts. Et crois-moi, il n’hésitera pas à sortir sa palette de couleurs :

  • Pénalité : Un avertissement gentil. C’est un peu comme un "Dit donc, c’est pas bien ça".
  • Carton jaune : Hop, dix minutes sur le banc à réfléchir à tes choix de vie.
  • Carton rouge : Direction les vestiaires. Adieu la troisième mi-temps, bonjour la douche solitaire.

Les Facteurs atténuants et aggravants

Ah, les facteurs atténuants, ces excuses qui te sauvent la mise… parfois. Si tu peux prouver que :

  • Le porteur du ballon s’est baissé au dernier moment comme un ninja,
  • Ton champ de vision était bloqué (par un pote, un arbitre, ou même une mouette),
  • Le contact avec la tête était indirect (glissement involontaire, promis !),

… tu pourrais bien échapper au pire. Mais attention, si tu y es allé en mode bulldozer avec une vitesse supersonique et aucune intention de ralentir, même ta grand-mère ne pourra pas te défendre.

Pourquoi c’est si compliqué pour les arbitres ?

Arbitrer un plaquage, c’est comme juger un solo de guitare : tout va trop vite, il faut capter tous les détails et tout le monde a un avis (souvent pour dire que tu as tort). L’arbitre doit analyser :

  • La hauteur du geste.
  • La dynamique du contact.
  • Les circonstances extérieures.

Et tout ça en quelques secondes, sous les cris des supporters et les regards noirs des joueurs. Alors, la prochaine fois que tu vois un arbitre hésiter, respire un grand coup et rappelle-toi que, sans lui, ce serait l’anarchie totale sur le terrain.

Plaquage et sécurité : Le rugby d’aujourd’hui et de demain

Avec 55 à 60 % des blessures et 72 % des commotions cérébrales liées aux plaquages, le rugby ne peut plus fermer les yeux. Les règles évoluent pour protéger les joueurs tout en gardant l’essence du jeu. Certaines idées futuristes, comme abaisser la ligne de plaquage à la ceinture, pourraient revenir en force. Imagine un rugby où plaquer reviendrait à danser le slow. Ce serait bizarre, mais au moins, tout le monde finirait en un seul morceau.


Le plaquage, c’est tout un art : maîtrisé, il est beau et efficace ; mal exécuté, il peut ruiner ta journée (et celle de ton adversaire). Alors, amis rugbymen et rugbywomen, apprenez à plaquer proprement, respectez vos adversaires et, surtout, soutenez nos arbitres. Parce que franchement, juger un plaquage en pleine action, c’est encore plus difficile que de ne pas finir à la troisième mi-temps.


Merci à Planète Ovale pour cette proposition.

Jacques-Tati-en-EDF
Jacques-Tati-en-EDF
J'approuve, phase très compliquée autant pour les arbitres que pour les joueurs. J'ai lu les différents très bons posts et je me permets d'ajouter qu'il existe différentes moments dans la phase de placage: avant l'impact et l'impact. Ces deux moments sont cruciaux pour la sécurité et l'efficacité. L'avant permet de se positionner, d'analyser les positions, et l'impact qui ne dure finalement qu'une ou deux secondes de gérer la collision. Corporellement ce sont deux moments différents et il faut arriver à passer d'une phase plutôt relâchée à une phase très dense, où le corps du plaqueur doit se mobiliser entièrement. Comme au judo. Quand on regardait Dusautoir (ex judoka) plaquer on se rend bien compte de la capacité qu'il avait à maîtriser ces deux moments. (Même si je l'ai vu se faire mettre ko par Tekori lorsque celui-ci jouait au CO, sur un impact tout ce qu'il y avait de régulier ... ) Combien de fois,on voit des joueurs arriver plein fer avant l'impact, pour des placages qui ressemblent plus à un tir de pétanque qu'au rugby, par manque de technique ou par peur de subir.
Jak3192
Jak3192
Excellent article qui ouvre la voie à tout plein de commentaires passionnants 👍 Bravo au rédacteur 👏👏👏 Avec un tel article, l'année 2025 débute très bien sur le 'Nistère ! 😊
Pianto
Pianto
au-delà de la sécurité des uns et des autres, je trouve que la révolution qui devrait avoir lieu sur les prochaines années, c'est cette notion du plaquage avec les bras. La règle existe mais il y a une tolérance considérable. J'entends souvent des consultants dire pendant un visionnage vidéo que pour eux le plaquage est légal alors qu'il est annoncé une charge à l'épaule. Un jour, on demandera aux arbitres d'être intransigeants sur les percussions et les liaisons. Dans un ruck, il me semble qu'on doit se lier à un partenaire, non ? Donc plaquage avec les bras qui viennent enserrer le corps - y compris devant sa ligne d'en-but (le nombre de mecs qui se jettent dans les guiboles sans rien essayer d'attraper) - y compris dans les déblayages - y compris pour envoyer un mec en touche
MARCFANXV
MARCFANXV
Voilà un article intéressant que voilà. Dommage que l'illustration photo du dit article mette en scène une attitude très imparfaite du plaqueur (en l'occurrence on dit "plaqueuse ?).
Aristaxe
Aristaxe
Un grand point qui est largement ignoré quand on parle de plaquage, c'est la sécurité du plaqueur. Parce que c'est tout aussi important que la sécurité du plaqué en fait. Et il me semble avoir vu une étude qui disait que la majorité des commotions lors de la phase de plaquage, c'est pour le plaqueur justement, pas pour le plaqué. J'arrive pas à la retrouver malheureusement. Par contre ce que j'ai trouvé c'est cette étude : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31857335/ En gros, en étudiant la saison 2018/2019 de Championship (2ème division anglaise) et la Championship Cup (une coupe en parallèle toujours avec les équipes de 2ème div) on observe la différence entre une compétition où la hauteur du plaquage est limité à la hauteur des épaules, alors que dans l'autre elle a été abaissée à la hauteur des aisselles. Ce qu'on constate, c'est que le taux de commotion n'a pas changé, mais que par contre, le plaqueur est plus touché que le plaqué. En fait on a juste déplacé le problème. Alors c'est une étude qui a ses limites, l'échantillon n'est pas grand et on peut se dire que les joueurs, en s'habituant à une hauteur de plaquage plus basse, améliore leur technique et la sécurité des joueurs pourraient augmenter. Mais c'est quand même déjà un bon indicateur : abaisser la hauteur du plaquage n'est pas une solution miracle pour éviter les commotions. C'est un problème beaucoup plus complexe à résoudre. Il y aussi cette étude (https://resources.worldrugby-rims.pulselive.com/worldrugby/document/2024/09/30/7ac838fe-f777-4ef5-9950-564f8817b3b7/1021.full.pdf) qui a trouvé que les deux plus importants facteurs générateurs de commotions sont la vitesse du porteur de balle et la vitesse du plaqueur. En gros, plus ça joue vite, plus ça commotionne.
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