Vous revenez de Langford avec une 4e place... Quel bilan faîtes-vous de ce Tournoi, à quelques mois de Jeux ?
Selon toi, vous vous situez à quelle place de la hiérarchie mondiale ? On a l'impression que même si l'Australie déroule, vous avez une réelle chance de médaille.
Au classement, nous sommes actuellement 5es, derrière l'Australie, la Nouvelle Zélande, le Canada et l'Angleterre. Cependant, nous croyons réellement à nos chances de médaille. En terme de jeu, je crois que nous pouvons prétendre à une finale olympique. Nous faisons régulièrement partie du carré final, alors pour monter sur le podium, il ne faudra pas un exploit, mais garder nos principes de jeu, les appliquer à la lettre et gommer les déchets techniques qui nous coûtent parfois cher.
Pour Rio, le groupe de sélectionnées n'est pas totalement connu. Quelle est l'ambiance au sein des Bleues, alors que certaines pourraient être privées de leur rêve ?
Effectivement, nous avons un groupe de 21 joueuses, et il n'est pas exclu que d'autres puissent intégrer la préparation olympique. Le groupe sera composé de 12 filles, plus 2 qui seront là en cas de blessure. Malgré l'échéance qui approche, le groupe vit très bien. Nous voulons toutes que l'équipe soit la plus performante possible, et nous nous aidons pour que chacune tire le meilleur d'elle-même. Nous allons toutes vers le même objectif ! La concurrence ne se ressent pas vraiment. Enfin... sauf entre Jenny Troncy et Pauline Biscarat, mais seulement pour déterminer qui est la plus petite (Sourire).
L'annonce du groupe sera surement très difficile, mais d'ici là, nous voulons toutes que l'équipe soit performante. Pour cela, il est indispensable que nous exploitions individuellement notre potentiel au maximum, et ensuite l’entraîneur fera ses choix.
Pendant les JO, outre la compétition, vous comptez en profiter un peu, pour bronzer ou voir d'autres épreuves, prendre des vacances ? Ce n'est pas tous les jours qu'on a l'habitude de vivre cette aventure !
Le groupe arrivera relativement tard à Rio, et ne participera pas à la cérémonie d'ouverture. Nous voulons garder toute notre énergie et notre concentration pour le tournoi. Nous avons la chance de jouer au début des Jeux, nous resterons donc après le tournoi pour profiter de Rio. Mais tout en restant calmes et raisonnables... Non, je déconne !
Et justement, quel est le programme d'ici à Rio ?
En mai, il y a plusieurs tournois pour nous : Londres et Paris sous la forme de tournois de préparation, mais surtout Clermont-Ferrand (28-29) ! C'est un tournoi du circuit mondial, le premier organisé en France et le dernier de cette saison, où on vous attend donc nombreux ! Nous préparerons ensuite la première étape de la coupe d'Europe qui sera en Russie. Cette fois, on comprendra si vous ne voulez pas venir (Sourire). Puis la dernière ligne droite : trois semaines à Tignes et deux en Martinique (pour préparer notre peau au soleil et un peu pour s'habituer à la chaleur de Rio), avant de partir au Brésil !
Parallèlement, les demi-finales du Top 8 débutent ce week-end. Vous rejoignez vos clubs pour les disputer ? Quelle est la position de la FFR par rapport à cette situation ? Concilier vie de club et sélection en cette année olympique ne doit pas être facile à gérer.
Cette année, nous avons pu jouer quelques match avec nos clubs, mais la priorité, c'est Rio. Quand nous sommes disponibles, la FFR nous laisse aller jouer en club, mais le staff médical a son mot à dire. Et bien sûr, chaque fille, selon son état de fatigue, repart en club ou non. Certaines ont même fait le choix cette saison de ne pas être licenciées à XV. Pour ma part, j'ai joué trois matchs, mais je ne participerai pas aux phases finales avec le BSORF, car la tournée Atlanta/Langford a été très éprouvante et je ressens le besoin de me préparer physiquement, sans faire de contact. D'autant plus que le groupe est très performant et compétitif cette saison : j'ai hâte de voir jouer les copines dimanche pour leur demie à Blagnac !
A titre personnel, comment te sens-tu ? Ton plaquage face à l'Irlande lors du Tournoi d'Atlanta a fait beaucoup de bruit - et à juste titre - ça t'a fait quoi ?
De quoi ton avenir sera-t-il fait après les JO, sportivement ou autre ? Tu pourrais signer un nouveau contrat avec le Seven ?
A priori, je repartirais la saison prochaine sur un contrat avec le 7. Mais j'aimerais également pouvoir jouer plus de matchs avec le BSORF, et postuler pour le XV de France. J'aimerais également obtenir mon Master 2 "politique et sécurité" car cette saison, j'avoue que je n'ai pas réussi à le valider...