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Football, NBA : à quoi ressemble le système des transferts dans les autres sports que le rugby ?

L'hypocrisie règne dans un monde du rugby qui profite du système en place mais s'agace dans le même temps. Quid des autres sports, en termes de transferts ?

Clément Suman 21/04/2021 à 16h55
Football, NBA : à quoi ressemble le système des transferts dans les autres sports que le rugby ?
Football, NBA : à quoi ressemble le système des transferts dans les autres sports que le rugby ?

L’affaire fait beaucoup de bruit, et à vrai dire, il fallait s’y attendre. Rappel des faits. Encore sous contrat avec le Stade Français Paris, Gaël Fickou s’est donc engagé avec le rival du Racing 92. Passe encore : le club francilien a le droit de racheter le contrat d’un joueur dont le talent ne fera pas tâche chez les Ciel et Blanc. Le problème, c’est que le ¾ centre international terminera finalement la saison du côté du Plessis-Robinson.

Causant l’incompréhension des acteurs du TOP 14, jusque dans son propre (ex) club.

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La faute du joueur, alors ? Du système, plutôt. De toute l’hypocrisie d’un monde du rugby où la Ligue vient pourtant d’autoriser les clubs à recruter des jokers médicaux jusqu’au 30 avril. Ce dont ne s’est par exemple pas privée la Section Paloise, faisant venir le champion du monde Elton Jantjies pour cinq matchs… Être agacé du cas Fickou, c’est oublier que Louis Picamoles (certes blessé) a fait la même chose que il y a quelques semaines, passant de Montpellier à l’UBB, une mutation initialement prévue pour le mois de juillet. C’est oublier qu’un certain Willie du Plessis avait porté trois maillots différents lors de la saison 2015/2016, passant du RCT à Bayonne, puis Montpellier. 

Porter le maillot de trois clubs dans une même saison est interdit au football, un sport souvent pointé par ces mêmes acteurs du monde du rugby. Mais alors, comment ça se passe ?

Mercato hivernal et joker

La première différence entre football et rugby, c’est qu’on parle généralement de transfert plutôt que de mutation, les clubs rachetant les contrats des joueurs. Une pratique de plus en plus courante dans le rugby, mais qui reste loin d’être la norme.

La seconde différence, c’est qu’il existe deux périodes dans la saison, où les clubs sont autorisés à recruter, là où le principe de mercato (de l’italien “marché) n’existe pas dans le monde du rugby. Conséquence : au rugby, certains joueurs savent dès le mois d’octobre qu’ils évolueront dans un autre club… en juillet de l’année suivante. Totalement impensable au football, sauf exception. 

Au football, le mercato estival débute mi-juin, et se termine autour du 31 août. Le mercato hivernal dure un mois, celui de janvier. Et si le principe de joker existe dans le monde du ballon rond, il n’a rien à voir avec le principe du joker coupe du monde ou celui de joker médical. Dans l’Hexagone, il se rapproche plutôt du recrutement de “joueur supplémentaire”, mais n’est autorisé qu’à une condition : que le dit-joueur soit licencié en France. La venue de Fickou aurait donc pu être possible. Mais pas celle d’un 2e ligne sud-africain venu des Bulls, ou d’un 3e ligne argentin sous contrat avec les Jaguares

Cette possibilité de recrutement exceptionnel est strictement limitée à un joueur par club et reste soumise au respect des dispositions réglementaires et conventionnelles applicables au statut du joueur.” Règlement de la Ligue Football Professionnel.

Chaque club peut également recruter un nombre illimité de joueurs, à condition qu’ils arrivent libres et soient donc au chômage, au moment de la signature du contrat.

Le cas de la NBA

La NBA de basket est une ligue fermée, qui tient sur le principe de la Draft. Cette dernière est censée imposer un roulement régulier entre les équipes d’un point de vue sportif en permettant aux plus faibles de recruter les meilleurs nouveaux joueurs intégrant la ligue. De quoi rééquilibrer les forces en présence, en tout cas sur le papier… 

La Draft a bien évidemment lieu avant le début de la saison. En tout, chaque équipe peut normalement “drafter” deux joueurs : 60 nouveaux joueurs maximum sont donc amenés à découvrir la NBA chaque année.

Jusque-là, le système est assez simple à comprendre. Là où ça se complique, c’est pour ce que les Américains appellent les trades, où le business prend le dessus sur le joueur… qui n’a absolument pas son mot à dire. Ici, tout se négocie directement entre les franchises sans l’accord des joueurs, donc. Les trades permettent de faire de la place dans le salary cap, de récupérer des places plus avantageuses pour la draft, d’échanger des joueurs proches de leur fin de contrat en bénéficiant d’une contrepartie… Mais attention, ce système ne dure pas jusqu’à la fin de la saison. Cette année, la NBA Trade Deadline était fixée au 25 mars. Et il n’y a évidemment pas de trades avec des équipes n’évoluant pas en NBA.

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