Hélas pour le président de la FFR, qui vient d'annoncer qu'il briguerait un troisième mandat, cette révision n'a pas été adoptée. Sur les 345 suffrages exprimés, 57,6% ont voté en faveur de la modification des statuts. Un quorum insuffisant puisqu'une majorité des deux tiers était requise.
Le résultat de ce vote peut être interprété comme une première petite victoire pour son principal adversaire lors des prochaines élections : Bernard Laporte. C'est du moins ce qu'affirme son directeur de campagne, Serge Simon, dans les colonnes de Sud-Ouest : « C'est Laporte 1, Camou 0. Pierre Camou avait fait de ce vote une affaire personnelle. On est satisfaits de démontrer qu'il est possible que les clubs décident, qu'on ne peut pas tout leur imposer. Cela prouve aussi que la fédération n'est pas impressionnable. »
Pour rappel, l'actuel manager du RCT avait, il y a quelques jours, envoyé un mail aux présidents de clubs pour les inciter à ne pas voter en faveur de ce fameux vote électronique centralisé. Laporte estimait que Camou, conscient qu'un vote électronique décentralisé (qui permet aux électeurs de ne plus se déplacer et donc d'être plus nombreux) le désavantagerait lors de la prochaine élection, avait volontairement fait machine arrière sur la question après avoir tenté de l'instaurer en 2013 - avant qu'il ne soit interdit par le Ministère de l'Intérieur. À Un courriel au contenu « accusateur et mensonger » selon les mots de Camou...
Ce matin, Bernard Laporte n'a en tout cas pas manqué l'occasion de fanfaronner en déclarant avoir « gagné une bataille, mais pas la guerre » dans un communiqué teinté d'ironie :
C’est un grand jour pour la Démocratie dans notre Fédération. Primo, le votre décentralisé n’a pas été enterré. Deuzio, il y a un deuxième candidat à la présidence de la FFR : Pierre CAMOU. Je remercie Pierre qui a dû se parjurer en se présentant alors qu’il avait juré les grands dieux qu’il ne se ferait pas un autre mandat. Je pense qu’il l’a fait pour défendre la démocratie en ne me laissant pas à la tête d’une liste unique (…) J’ai entendu dire que dans son programme il voulait mener à bien le Grand Stade. On pourrait s‘inquiéter tant ce projet est dangereux pour notre Rugby. Si on se rappelle qu’il tenait tout autant au vote décentralisé et qu’il en est devenu le premier fossoyeur, on peut être rassuré (…) En tous les cas la campagne est lancée (...) Et pour paraphraser Jean Pierre-Raffarin « le chemin est long, la route en pente » et je rajouterai que la DDE va nous mélanger les panneaux. »
Bref, vous l'aurez compris, voici une campagne électorale qui s'annonce sous le signe de la classe. Et ça va durer encore deux ans.
