Clap de fin pour Fabien Barcella. À 33 ans, l'ancien pilier international a confirmé dans les colonnes du Midi Olymique qu'il ne jouerait plus au rugby. La faute à un tendon d'Achille récalcitrant qui l'aura tenu éloigné des terrains toute la saison. Formé à Toulouse avant d'être repéré par Auch lorsqu'il évoluait à Valence-d’Agen, le pilier gauche aura connu 20 sélections avec le XV de France, joué une finale de Coupe du monde en 2011 et remporté le Challenge européen avec Biarritz. Où il a joué de 2008 à 2014, avant de partir pour Toulon (2014-2015) puis de signer à Grenoble. Une "petite carrière" que beaucoup pourraient néanmoins lui envier et qu'il aurait aimé terminer sur une meilleure note après avoir été considéré comme le meilleur à son poste à la fin des années 2000.Crédit vidéo : novrugby09
Il aurait cependant pu ne jamais connaître un tel parcours. "Je n’étais pas prédestiné à être rugbyman pro." Lui voulait jouer à gauche de la mêlée, mais à Toulouse on a voulu le former au talonnage. Poste où il ne se voyait pas évoluer par manque de leadership et de précision au lancer. "Lorsque je suis revenu à Valence, je pensais faire une carrière en Fédérale, point." Puis il y a eu les "pépins musculaires." La faute à une charge de travail trop importante. "J’ai toujours été en surrégime !" Musculation, prise de compléments alimentaires, il a fait comme tout le monde pour "supporter les charges de travail, et mieux récupérer". Sans pour autant prendre n'importe quoi. "J’ai fait analyser en pharmacie les compléments alimentaires que je prenais. 250 euros à chaque analyse…" et il ne le regrette pas. Qu'il semble loin le temps où "à Valence-d’Agen, on prenait deux Guronsan et une gorgée de Synthol." Ce qu'avait d'ailleurs du mal à comprendre son coéquipier au BO, Imanol Harinordoquy.Crédit vidéo : Destins Mêlés
"Notre rugby part en couille, j’en suis convaincu"
Aujourd'hui plus personne n'imagine faire une carrière professionnelle sans avoir recours aux compléments alimentaires. Ce qui ouvre la porte à certaines dérives. À l'heure où certaines affaires font la une de la presse, Fabien Barcella est de ceux qui estime qu'on ne fait pas ce qu'il faut pour lutter contre le dopage. "Depuis trois ans, je n’ai pas subi un seul contrôle. Même pas un contrôle inopiné depuis que je me suis blessé…" Il voudrait des règles plus strictes pour encadrer la lutte anti-dopage mais également le rugby tricolore. "Notre rugby part en couille, j’en suis convaincu." Il estime que le XV de France pâtit du manque d'opportunités données aux jeunes tricolores. Ce rugby, où "les Français vont devoir prendre des cours d’anglais pour comprendre les discours du coach" n'est plus vraiment le sien. Il pense même à "couper avec ce milieu" pour se consacrer à sa famille et à son futur métier, kiné.