Haouas comparé à... Zidane : la presse étrangère analyse la défaite du XV de France"Une équipe qui a gagné comme elle l'a fait à Cardiff il y a deux semaines peut battre l'Irlande", analyse Thierry Dusautoir pour L'Equipe. Pour le savoir, il faudra attendre près de huit mois. D'ici là, les Bleus vont avoir le temps de travailler, notamment en Argentine cet été. L'ancien troisième ligne et capitaine du XV de France a observé avec attention la prestation tricolore à Murrayfield. Son discours dépasse de loin la discussion de comptoir bornée à l'arbitrage. Les cartons ont eu leur incidence sur la partie. Mais si l'Écosse a gagné, c'est surtout parce qu'elle a mieux joué que la France. C'était le match piège par excellence, et les hommes de Fabien Galthié sont tombés en plein de dedans. N'est pas Indiana Jones qui veut.
C'est sur cette factulté à nous prendre sur ce que l'on faisait de mieux (duels et jeu au sol) qu'ils remportent la partie.
La première leçon à retenir côté français selon Dusautoir, c'est qu'il faut préparer tous les matchs de la même façon. Si la jeune garde française a su enchaîner après le succès contre l'Angleterre, elle a failli en Écosse. "Elle vient d'apprendre l'importance de la constance dans la préparation de ce type d'événement". Malgré toute l'analyse technique et les déclarations du staff, on a senti dès l'entame du match que les locaux y mettaient plus de coeur et d'envie. En premier lieu en défense et dans les rucks. Le XV de France avait fait de l'agressivité défensive sa marque de fabrique dans ce Tournoi pour perturber les lancements adverses et ralentir les ballons. Dimanche, "ce sont les Écossais qui ont su le faire dans un style différent".
Les Écossais ont très bien analysé le jeu français. Et à la manière des Irlandais, ils ont défendu très hauts sur les Bleus. De manière à les maintenir debout pour gagner le ballon ou bien ralentir le jeu et permettre à la défense de se remettre en place. "Là encore, c'est un autre enseignement. [...] Il faudra donc changer nos attitudes avec le ballon, en allant au contact plus bas, en visant le bassin". Les Bleus l'ont fait par moment et cela à fonctionné avec des charges dans l'axe. Dusautoir estime également que les hommes de Townsend ont parfaitement exploité "notre plus gros point faible depuis trois matches : à savoir les réceptions sur le jeu aérien [avec] une très forte pression, très efficace." La France avait jusqu'ici été l'équipe qui jouait le plus au pied en moyenne (36), et ce, afin de ne pas s'exposer en jouant dans son camp. Dimanche, elle n'a tapé que 22 fois dans le cuir contre 29 pour l'Écosse, et surtout gagné 220 m de moins que son adversaire. Autant de leçons durement apprises qui devront servir aux joueurs comme au staff pour progresser.