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Disparition de Medhi Narjissi : Le rapport de la FFR dévoile des failles graves dans l'encadrement

La FFR publie son rapport suite à la disparition tragique de Medhi Narjissi en Afrique du Sud. Des erreurs d’encadrement et des décisions risquées sont pointées.

Thibault Perrin 12/09/2024 à 14h21
La FFR publie un rapport glaçant sur le décès de Medhi Narjissi en Afrique du Sud. Crédit image : Canva
La FFR publie un rapport glaçant sur le décès de Medhi Narjissi en Afrique du Sud. Crédit image : Canva

Le 7 août 2024, Medhi Narjissi, jeune joueur du Stade Toulousain, disparaissait tragiquement en Afrique du Sud. En stage avec l’équipe de France U18, il avait été emporté par l’océan lors d’une séance de récupération sur la plage de Dias Beach, au cap de Bonne Espérance. Aujourd’hui, la Fédération Française de Rugby (FFR) vient de rendre son rapport après plusieurs semaines d'enquête.

La décision de mener cette séance sur cette plage s’avère avoir été prise sans évaluer correctement les dangers du site. Les courants d’arrachement, les vagues puissantes et la présence de rochers n’ont pas été pris en compte, alors que des panneaux d’avertissement étaient pourtant visibles sur place.

La FFR s’interroge sur les processus de décision ayant conduit à maintenir cette séance malgré les risques. Selon certaines informations, un conseiller technique aurait perçu le danger, mais l’alerte n’a pas été suivie d’annulation, ce qui soulève de nombreuses questions.

La FFR s’interroge en outre sur le processus décisionnel ayant conduit à la tenue de cette séance, alors que les risques liés à la plage de Dias Beach ont pu être perçus au moins par un conseiller technique sportif, en amont de la séance, sans pour autant l’avoir annulée.

Sur place, l’encadrement et la gestion de la séance ont laissé à désirer, avec des consignes floues pour les joueurs et le staff. Les conditions de mer, décrites comme particulièrement difficiles ce jour-là, n’ont pas non plus été suffisamment prises en compte.

Une fois sur place, les panneaux d’avertissement sur la dangerosité du site n’auraient pas été pris en compte, ce qui apparaît particulièrement critiquable au vu des conséquences dramatiques qui en ont résulté. 

La Fédération se questionne également sur les tentatives de sauvetage : "La FFR s’interroge sur le fait de savoir si une tentative de porter secours à Medhi Narjissi à l’aide de la bouée de sauvetage à disposition aurait pu être envisagée ou si les membres de l’encadrement auraient pu entreprendre directement une quelconque action de secours. Dans la négative, cette circonstance semble confirmer que les conditions en mer étaient particulièrement dangereuses".

Face à ces constats accablants, la FFR a sollicité le ministère des Sports pour suspendre les conseillers techniques présents lors de ce déplacement. De plus, elle "instruira, dans le cadre juridique approprié, l'opportunité de prendre des mesures à l'encontre des autres personnes ayant encadré l'équipe de France U18, quel que soit leur statut". Elle entend aussi revoir l’encadrement des équipes de France, notamment la formation du staff et la gestion des procédures d’urgence. 

Enfin, dans un souci de transparence, la FFR a remis son rapport aux parents de Medhi Narjissi et le tient à disposition de la justice, déterminée à tirer toutes les leçons de ce drame.

Amis à Laporte
Amis à Laporte
Ce rapport est issu qu'une enquête interne à la FFR, une enquête officielle a été diligentée. Je préfère attendre les résultats de cette dernière, les conclusions seront officielles et serviront à la décision des suites judiciaires à donner ou ne pas donner.
LAmiDeTous
LAmiDeTous
Le rapport semble ignorer le choix initial de cette plage en particulier. On la décrit comme difficile d'accès. Comment se trouva t elle sélectionnée à l'exclusion d'autres?
jujudethil
jujudethil
Pour avoir l’expérience des Baïnes sur la côte atlantique. Il faut non seulement être un sacré nageur doublé d’une expérience de sauveteur pour aller chercher quelqu’un dans les courants. Cette personne va forcément se débattre. Ce qui va rajouter un sacré défi au nageur venu le chercher. L’erreur ne vient pas de ne pas avoir été le chercher. Il aurait fallu tout simplement ne pas y aller, après je n’étais pas là je ne peux pas juger de la situation ou des décisions qui ont été prises. Ce n’est pas mon travail c’est celui de la justice. Malheureusement ce jeune y a laissé la vie et ses parents sont brisés à tout jamais.
Manu
Manu
Je m'interroge aussi sur les compétences rédactionnelles et linguistiques du rédacteur du rapport. Il écrit notamment "les panneaux d’avertissement sur la dangerosité du site n’auraient pas été pris en compte, ce qui apparaît particulièrement critiquable au vu des conséquences DRAMATIQUES qui en ont résulté" Il ne s'agit pas ici de drame mais de tragédie.
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