#FaisonsBougerLesLignes
— Ligue Nationale de Rugby (@LNRofficiel) May 15, 2021
🏳️🌈🏳️⚧️ Aucune personne ne doit renoncer à sa passion en raison de son orientation sexuelle. Le rugby est un sport ouvert à tous ❤️🧡💛💚💙💜 pic.twitter.com/JCra1k6j3e
Ce lundi 17 mai, la LNR a mis en place une campagne de sensibilisation aux problèmes d’homophobie dans le rugby. La Ligue Nationale de Rugby a notamment décidé de tracer une ligne aux couleurs du drapeau des fiertés. Ce dernier représente les personnes homosexuelles, bisexuelles et transsexuelles notamment. La ligne sera située au niveau des 75 mètres et sera mise en place à Bordeaux et Clermont ce samedi en Top 14, ainsi que Montauban en Pro D2 la veille. Ce chiffre symbolisant la statistique selon laquelle 75% des rugbymen avouent que le sujet de l’homosexualité est difficile à aborder dans le monde du ballon ovale. Une donnée issue d’une étude de la LNR. Pour contrer cela, certains ont choisi de concrétiser cette lutte à travers des actions parallèles. Ainsi, ce vendredi 14 mai avait lieu un entraînement commun entre deux associations bordelaises sur le thème de "Célébrons la diversité”. Une occasion pour Ovale Citoyen, association d’insertion socioprofessionnelle pour les personnes exclues et le Girofard, centre d’aide pour personnes LGBTI+, de transformer l’essai à cette occasion. L’association Ovale Citoyen travaille en partenariat avec la LNR.
RUGBY. Après son coming out, cet ancien pro espère que son message sera libérateur pour d'autres joueurs“Le but est qu’à terme, les questions d’orientation sexuelle deviennent un non-sujet”. C’est ce que souhaite Alexandre Leboucher, responsable RSE à la LNR. Une idée dure à imaginer aujourd’hui, 87% des joueurs de rugby pensant qu’il est compliqué d’évoluer dans ce sport en étant homosexuel. Pour cause, Jeff Puech, directeur de l’association Ovale Citoyen, nous parle d’une “homophobie souvent inconsciente et involontaire". Par exemple, il nous explique que des expressions comme “on se sort les doigts” essayent doivent-être enlevées du vocabulaire. La mise en place d’un vestiaire neutre, pour les personnes ne se revendiquant ni homme ni femme, a aussi été une mesure prise par l’association. Le but étant de mettre le moins mal à l’aise possible les personnes LGBTI+. Des actions sur le long terme avaient notamment été mises en place par la LNR l’année dernière, avant d’être stoppées au vu de la situation sanitaire. Le programme “Plaquons l’Homophobie” avait été suspendu. Pour le futur, la LNR souhaite sensibiliser dès septembre plus concrètement. Un partenariat avec le média TÊTU et la Société Générale vise à mettre en place des ateliers dans le cadre de la lutte contre l’homophobie. Alexandre Leboucher nous indique qu’ils seront dirigés en direction des clubs professionnels afin de communiquer sur ce sujet auprès des joueurs, du staff, mais aussi des centres de formations.
Premiership - A 22 ans, Levi Davis fait son coming out bisexuelDes actions effectuées envers les structures, mais qu’en est-il des supporters ? Certains se rappelleront des banderoles homophobes que l’on avait pu apercevoir au football il y a quelque temps. Pour Marc Grandon, directeur de l’association le Girofard, ça sera “très compliqué de faire changer les supporters”. Selon lui, le changement des mentalités doit se faire en parallèle “du côté des clubs professionnels, mais aussi des équipes amateurs”, afin d’accompagner les fans, mais aussi les structures de manière plus directe. Il nous parle également de l'intérêt positif du sport dans la lutte contre l’homophobie. Une idée partagée également par Ovale Citoyen, les deux structures affirment que “le sport permet aux personnes LGBTI+ de se ressentir plus de confiance en soi". Une dynamique qui selon Marc Grandon permet dans un premier temps de retrouver une estime parfois abîmée par des années de harcèlement, puis de sortir d’un certain communautarisme pour ensuite pouvoir également se sentir inclus dans la société, notamment à travers les programmes d’insertion professionnelle d’Ovale Citoyen. Le directeur de l’association le Girofard prévient qu’il ne faut pas non plus être “utopiste”. Selon lui, le monde change mais “la société ne va pas évoluer du jour au lendemain, il faut avant tout sensibiliser les prochaines générations”. Il décrit aussi le harcèlement moral et physique subis par les personnes LGBTI+ et dont son association fait le constat : “Les agressions n’augmentent pas forcément. En réalité, elles sont moins nombreuses, cependant elles sont plus violentes. Les personnes homophobes ne s’arrêtent plus seulement au mot.“
Crédit photo : Ovale Citoyen