Le choc tant attendu
Après un match (d'entraînement) contre le XV de France en quart de finale, la Nouvelle-Zélande a dû s'employer pour venir à bout de l'Afrique du Sud (18-20) ce samedi à Twickenham en demi-finale de la Coupe du monde. Sous une pluie battante, les deux formations de l'hémisphère se sont livrées sans retenue. Les contacts ont été rudes, mais on a également aperçu les limites du jeu sud-africain. Les Springboks ont été solides mais sans solution en attaque, tous leurs points ont été marqués au pied par Handre Pollard (2e, 10e, 20e, 38e, 57e) et Patrick Lambie (68e). Les Blacks ont riposté par Carter et surtout avec les essais de Kaino (5e) et Barrett (51e). Grâce à cette 13e victoire en Coupe du monde - un record - les All Blacks vont pouvoir défendre leur titre et rêver d'un doublé historique.
Des Blacks indisciplinés
Alors qu'ils avaient marqué les premiers et qu'ils dominaient outrageusement la rencontre en terme de possession et d'occupation dans le premier acte, les coéquipiers de Richie McCaw se sont compliqué la tâche en se montrant très indisciplinés. Pénalisés à 13 reprises contre 6 fois pour leurs adversaires, ils ont clairement donné le bâton pour se faire battre. En témoigne cette faute grossière de Kaino juste avant la pause qui lui vaudra un carton jaune pour un geste d'antijeu. Mais une des forces des Blacks est de pouvoir jouer aussi bien en infériorité numérique qu'au complet, si ce n'est même mieux, Carter passant un drop dès la reprise.
Une défense de fer
Sans cette indiscipline, les All Blacks n'auraient laissé que des miettes aux Sud-Africains. Ces derniers n'ont en effet jamais trouvé la solution face à la défense néo-zélandaise, impériale avec seulement trois plaquages manqués (81/84) ! C'est avant tout une performance globale puisqu'on retrouve des 3/4, notamment Aaron Smith (8) et Dan Carter (7), avec autant de plaquages que certains avants. Leur replacement défensif a été parfait, et ce même lorsqu'ils ont été mis sous pression par le jeu au pied adverse, à l'instar de ce retour de l'ouvreur des Blacks à la 70e. Leur très belle défense s'est également vue sur les ballons portés sud-africains, pourtant efficaces jusqu'à présent.
Les Sud-Africains pris en conquête
D'une manière générale, la Nouvelle-Zélande a dominé l'Afrique du Sud en conquête. La mêlée black a été prise quelques fois par la patrouille, mais en ce qui concerne la touche, c'est un 100 %. A l'inverse, les Boks ont perdu quatre ballons sur leurs lancements de jeu. Et c'est en grande partie la faute du contre néo-zélandais (28e, 35e) qui a fait le boulot au meilleur moment à l'image de ce ballon chipé par Whitelock à la 70e. Et ce au nez et à la barbe de la légende Matfield, qui a pourtant fait une bonne entrée en jeu.
La maîtrise des Blacks
En dépit du score étriqué, on a encore l'impression que les Blacks ont totalement maîtrisé leur sujet. A 14 contre 15, ils ont excellé dans la conservation du ballon et marqué trois points. Lorsqu'ils ont été en supériorité numérique, ils ont tout de suite exploité cet avantage avec un essai. A ce titre, la prestation de la charnière Smith/Carter est à souligner avec des choix toujours très justes, que ce soit à la main ou au pied. A l'inverse, Du Preez et Pollard ont échoué, surtout lorsque ça comptait le plus, à savoir dans le second acte. Les Néo-Zélandais sont perfectibles, ce qui donne de l'espoir à leur futur adversaire en finale, mais ils donnent l'impression de pouvoir tout gérer sans s'affoler.
