Capo Ortega a-t-il subi des pressions de la part de son club ?
Prendre sa retraite internationale à 34 ans n’a rien de surprenant. Mais on ne peut s’empêcher de rester dubitatif face à ce choix alors que Capo Ortega avait récemment montré un grand enthousiasme à l’idée d’affronter la crème du rugby mondial en Angleterre. À l’heure actuelle, difficile d’en savoir plus. Sa fédération n’a pas eu de nouvelles depuis deux semaines. « A chaque fois que nous avons parlé avec lui, il n’a cessé de dire qu’il était impatient de jouer et qu’il voulait jouer », confie un représentant de la fédé uruguayenne au Telegraph. Selon un porte-parole de son club, « ce n’est pas à cause de Castres. C’est une décision personnelle ». Le site anglais fait cependant le rapprochement avec les récentes déclarations du Samoan Dan Leo. Il y a quelques semaines, l’international a en effet révélé que certains clubs (notamment du Top 14) exerçaient régulièrement des pressions pour que leurs joueurs représentant les nations du Pacifique tirent un trait sur leur sélection nationale sous peine de voir leur salaire baisser sérieusement. Ce ne serait pas le cas avec Capo Ortega d’après le Castres olympique. D'autres raisons peuvent expliquer cette décision comme le fait que sa femme soit enceinte ou bien qu'il ait subi plusieurs commotions cérébrales récemment.
Dan Leo balance : les joueurs du Pacifique forcés d'arrêter leurs carrières internationales par leurs clubs
Les nations mineures, dernière roue du carrosse
Malgré tout le doute demeure et il n’a guère un effet positif sur l’image de la Coupe du monde. L’absence de Rodrigo Capo Ortega ne changera pas la donne pour l’Uruguay, amené à perdre une partie voire tous ses matchs de poule. Mais si on considère que la Coupe du monde doit permettre aux meilleurs joueurs de s’affronter, il faut que chaque pays dispose de ses cadres pour avoir non seulement sa chance, mais aussi pour inspirer les prochaines générations et faire de ce mondial une grande compétition. À l’heure actuelle, l’article 9 du règlement de World Rugby oblige les clubs à libérer leurs internationaux. L’instance internationale peut agir s’il n’est pas respecté, mais seulement dans le cas où le ou les joueurs se sont plaints. Ce que peu font sous peine de représailles de la part d'un employeur qui veille sur ses intérêts.
Toujours est-il que ce sont les nations mineures du rugby mondial qui en pâtissent une fois de plus. Si World Rugby est fière de ses 74 millions d’aide sur quatre ans, elle pourrait faire plus alors que Coupe du monde en Angleterre devrait remporter plus de 200 millions d’euros. Le président du syndicat des joueurs Rob Nichol propose ainsi de reverser une partie de cette somme aux petits pays comme elle le fait avec les gros (10 millions par pays). Ce qui pourrait notamment leur permettre de payer leurs joueurs. Mais ce n’est pas le seul problème : on pense également au temps de récupération inégal entre les matchs durant le mondial ou encore à la règle qui permet aux nations majeures de « piller » certains pays.