Prise du milieu de terrain
L’objectif principal d’aligner un centre avec un profil de porteur de balle puissant comme Samu Kerevi ou Damian De Allende est de fixer la défense sur le premier temps de jeu.
Ce type de premier centre va généralement cibler la zone du demi d’ouverture pour mettre son équipe dans l’avancée après une touche ou une mêlée.
Cette stratégie possède deux principaux avantages : conserver le ballon en permettant à ses avants de se replacer pour enchaîner les temps de jeu. Et marquer physiquement le numéro 10 adverse qui doit s’occuper de la gestion du jeu de son équipe.
Au-delà des premiers temps de jeu, le numéro 12 se doit de faciliter le jeu après lui, avec des passes après contacts et des libérations de balles rapides.
Un schéma qui devient capital dans le plan d’attaque d’une équipe, comme le confirme Fabien Galthié avec Jonathan Danty :
‘’Il a pris une place essentielle, par son profil mais pas seulement. Il est très important dans notre équipe, car il est capable de répondre à plusieurs types de situations et de nous apporter toute sa force dans des moments clés. En attaque, en défense, dans le jeu sans ballon.’’
Une stratégie pas si récente
Dans ce mondial, la quasi-totalité des équipes aligne un premier centre puissant. Une combinaison qui ne date pas d’hier puisque dans le passé de nombreux centres se sont illustrés avec ce profil.
Côté français, une multitude de trois-quarts centres se sont distingués. On pense aux toulousains Yannick Jauzion, Florian Fritz, également à Aurélien Rougerie, ou plus récemment à Mathieu Bastareaud.
Pour finir sur le côté historique, difficile de ne pas évoquer Jamie Roberts, Brian Lima, Jean de Villiers ou encore les All Blacks Ma’a Nonu et Tana Umaga.
La polyvalence avant tout
Utiliser un numéro 12 comme Bundee Aki nécessite une association avec un 13 rapide comme Garry Ringrose. Capable de faire des différences avec plus d’espaces, en se servant des brèches créées par son partenaire.
Dans un cas précis, on peut faire basculer son premier centre en deuxième centre : avec l’utilisation d’un deuxième demi d’ouverture.
Ce dix/douzième permet de jouer constamment avec deux numéros 10 dans sa ligne d’attaque comme l’ont notamment fait les Anglais en 2019 avec l’association George Ford / Owen Farrell et Manu Tuilagi en 13.
La polyvalence des joueurs reste l’atout principal des sélectionneurs, comme l’on avait pu le constater en 2015 avec des Wallabies qui alignaient Bernard Foley et Matt Giteau, tout en ayant la possibilité de faire rentrer Kurtley Beale qui pouvait remplacer un joueur à n’importe quel poste de la ligne d’arrières.