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Clermont : un couac nommé conquête

La récente défaite des clermontois contre le Munster en Champions Cup a mis en lumière le plus gros problème que connaît l’ASM depuis le début de saison : la conquête.

Clément A. 21/12/2020 à 13h30
Les dysfonctionnements de Clermont cette saison sont nombreux.
Les dysfonctionnements de Clermont cette saison sont nombreux.

Les Asémistes nous montrent un double visage depuis le début de la saison. Capable de grosses démonstrations de force (notamment contre les Bears et les belles victoires à l’extérieur contre Castres et Brive), les Clermontois ont également plusieurs fois balbutié leur rugby, incapable de rivaliser dans l’agressivité et dans le combat. Plusieurs matchs sont particulièrement révélateurs de ces défaillances.

ASM- Toulouse (33- 30) : premiers signes d’alerte

Après avoir récités et menés de 23 à 5, les hommes de Franck Azéma ont laissé revenir les joueurs de la ville rose pour finalement gagner de peu (33 à 30 après un essai refusé aux Toulousains dans les arrêts de jeu), alors même que ces derniers étaient en infériorité numérique (2 cartons rouges). En deuxième mi-temps, les Toulousains ont su trouver les ressources afin de recoller au score.

Mais quel fut le souci coté clermontois ? Deux sont à souligner. Déjà, un manque de leaders. Les Clermontois semblaient perdus sur le terrain, aucun joueur pour remotiver les troupes. Logiquement, les Clermontois déjouent, ne sont plus souverain en conquête, se font "manger"  dans les phases de combat par des Toulousains affamés. Par conséquent, les joueurs auvergnats ne touchent plus aucune balle et subisse, se mettent à la faute. En fin de match, l’arbitrage vidéo a sauvé l’ASM d’une "remontada" monumentale des toulousains. Alors, sur ce match, la conquête directe (touche et mêlée) ne fut pas catastrophique, loin de là. Les Clermontois furent même très propre. Mais dans les zones d’affrontement, le pack de l’ASM a clairement déjoué et a été pénalisé malgré les deux cartons rouges infligés aux avants toulousains ! Première alerte donc, dès la première journée pour les Auvergnats.

ASM – Racing (27-36) et ASM-MHR (15-21) : pas de conquête, pas de victoire

Lors du quart de finale de la Coupe d’Europe 2020, les Racingmen n’ont pas eu besoin de réinventer leur rugby pour venir s’imposer au Michelin. Les Franciliens ont tout simplement surclassé les Clermontois dans tous les secteurs de jeu, et donc y compris dans l’agressivité, en touche, en mêlée et dans le combat. Ben Arous et Colombe ont délivré une prestation de haut niveau en mêlée fermée. Ces derniers ont littéralement mangé tout cru la première ligne clermontoise, formée pourtant par les internationaux Falgoux et Slimani (qui écopèrent tous les deux d’un carton jaune). Également pris au sol dans les rucks et dominés dans les airs, Teddy Iribaren en a profité pour passer 6 pénalités, Maxime Machenaud 2 autres. Ce match, nous montre encore une fois que la clé de la victoire, se trouve dans la capacité à régner dans le jeu au sol, en mêlée et en touche.

À propos du match contre le MHR, Clermont a tout simplement été une nouvelle fois pris dans l’engagement. De ce fait les Clermontois ont eu très peu de fois la balle, les empêchant de s’exprimer offensivement face à des montpelliérains très agressifs. Les seuls ballons exploités par les Auvergnats se faisaient sous une grosse pression de la défense des cistes. Les Asémistes étaient donc complétement dominés et ont logiquement commis un nombre impressionnant de fautes. Le jeune Foursans-Bourdette en a profité pour marquer tous les points de son équipe (7 pénalités passées sur 8 tentées). La conquête a clairement coûté la victoire aux Clermontois, dont les ¾ semblaient pourtant avoir du gaz lors de ce match. Mais l’indiscipline (13 fautes au total dont 5 dans les rucks), et la contre-performance en mêlée fermée (5 fautes, 1 jaune) et en touche (6 touches perdues dont 3 à 5 mètres de l’en-but du MHR) n’ont jamais pu permettre à l’ASM de se montrer dangereux dans le match. On le dit souvent : "no scrum, no win". Ici, c’était "no line out, no scrum, no win".

ASM- Munster (31- 39) : un sentiment de déjà-vu

Comme face aux Toulousains, les Clermontois ont démarré sur les chapeaux de roues, menant 28 à 16 à la mi-temps. En seconde période, ce fut tout autre. Comme les précédents matches que nous avons évoqués, le pack clermontois n’a encore pas pu rivaliser face à la puissance des Irlandais, qui se jetaient comme des morts de faim sur chaque ballon et ruck. Les Auvergnats n’ont jamais su trouver les ressources pour se sortir de la domination irlandaise, malgré une entame de feu. Au total, deux cartons jaunes et plus de 17 fautes sifflées à l’encontre des hommes de Camille Lopez. Le pack montferrandais pourtant mené par des joueurs de haut niveau tel que des Paul Jedrasiak ou Fritz Lee n’a jamais pu s’imposer au sol et en mêlée. Les Clermontois n’avaient plus qu’à subir la loi des joueurs du Munster : puissants, disciplinés, et très agressifs.

Le constat

Alors oui, ces mauvaises performances ne concernent pas tous les matchs des Auvergnats. Mais force est de constater que dès que l’ASM a été pris dans le secteur de la conquête, elle n’a logiquement pas remporté le match. Alors qu’elles sont les problèmes ? Manque de leaders ? Pas de mental ? Manque de motivation ou de joueurs clé ?

Le manque de leaders avait déjà été mis en avant, après le départ de nombreux joueurs importants du vestiaire ces dernières saisons. Azéma n’avait pas hésité à donner le brassard de capitaine à Arthur Itturia, véritable guerrier, mais ça, c’était avant que ce dernier ne se blesse. Camille Lopez endosse ce rôle depuis plusieurs matchs, mais est-ce suffisant ? Devant, la question peut se poser, de savoir s’il ne manque pas un leader de combat, un joueur agressif dans le bon sens du terme comme l’avait pu être auparavant des joueurs comme Cudmore, Zirakashvili , Privat ou encore Van der Merwe. Franck Azéma en attend sûrement plus des joueurs comme Etienne Falgoux, Judicaël Cancoriet ou Paul Jedrasiak, dans l’attitude de cadre de l’équipe.

Le mental des Clermontois doit-il être remis en cause ? Il est certain que les Clermontois manquent de consistance sur 80 minutes, et cela se travaille. Mais ce manque de mental, de motivation, va de paire avec le manque de leaders pour booster les troupes.

Il est difficile de trouver la source de ces maux, mais nul doute qu’un staff comme celui de l’ASM sera trouver des solutions pour faire face à ces défaillances récurrentes. L’équipe est relativement jeune (25 ans de moyenne d’âge), en pleine reconstruction après de nombreux départs et arrivées. Elle a encore besoin de grandir et de progresser. La conquête semble être le point primordial qui doit continuer d’être travaillée, permettant ensuite de mettre sur orbite des ¾ de feu (Raka, Penaud, Moala, Matsushima...). En effet, l’ASM est une équipe dont les qualités offensives ont largement été démontrées depuis le début de la saison.

etutabe
etutabe
Houla Clément ! Il ne faut pas désactiver le correcteur orthographique ! Ca pique vraiment : a était, avait étais. j'ai pris les plus flagrantes mais y en a d'autres...
coupdecasque
coupdecasque
Il nous manque un deuxième ligne de niveau international et au moins un pilier et talonneur. Les mecs qui sont là font le travail contre Brive, mais contre des Le Roux, Du Plessis, Willemse etc c'est plus compliqué. PS : Cancoriet est le nouveau Bardy ou c'est moi .
Luern63
Luern63
Quand tu dois te passer de 8 joueurs dans le pack dont 4 pouvant évoluer en deuxième ligne effectivement tu manques de leaders.
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