Thomas Ramos est-il en train de retrouver son meilleur niveau ? Possible, surtout lorsque l'on s'intéresse à la performance majuscule qu'a livré l'enfant de Mazamet samedi dernier sur la pelouse de l'Aviva Stadium de Dublin, face au Munster. Précis dans ses tentatives face aux perches, le numéro 15 toulousain a surtout excellé dans le jeu, se montrant sûr sous les ballons hauts, n'hésitant pas à négocier de bonnes relances et réalisant une passe sublime sur le pas pour l'essai de Lebel. Sans oublier sa sérénité au moment d'appréhender quelques ballons chaud près de sa ligne comme cette passe pour Dupont, ou au moment d'aplatir dans son en-but malgré une forte pression des Munstermen. Bref, depuis quelque temps, Ramos impressionne après un passage à vide au cœur de l'hiver. Au point de rebattre les cartes sous le maillot bleu et d'enfin faire l'unanimité ? Peut-être.
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Depuis sa prolongation, Thomas Ramos semble libéré. Impressionnant avec son club de Toulouse, il devra l'année prochaine, faire face à la concurrence du phénomène Ange Capuozzo, et de l'arrière titulaire du XV de France, Melvyn Jaminet sur les bords de la Garonne. Un temps annoncé sur le départ, alors que Lyon faisait le forcing pour l'attirer dans ses filets, il a finalement prolongé son bail au sein de la formation haut-garonnaise, n'ayant pas peur de la concurrence et affirmant, dans des propos relayés par L'Équipe, la difficulté que cela aurait été de quitter son club de cœur : ''Je suis dans ce club depuis mon plus jeune âge. Et la place que j'y occupe depuis quelque temps fait que je m'y sens comme chez moi. Honnêtement, ça aurait été trop dur de devoir partir''. Une belle déclaration d'amour pour un joueur impérial en club, mais qui n'a pas toujours fait l'unanimité en Bleu. Sûrement l'un des arrières les plus talentueux du vieux continent, un joueur d'instinct, mais qui a semble-t-il toujours eu du mal à franchir la marche du niveau international. À moins qu'on ne lui ait jamais véritablement laissé sa chance.
Déjà lors de la Coupe du Monde 2019, un imbroglio avait suscité bon nombre d'interrogations. Alors que Médard était l'arrière numéro 1 des Bleus, Ramos, avait été renvoyé en France pour soigner une blessure. Sauf que, ce dernier s'était retrouvé dans la foulée titulaire avec le Stade Toulousain et n'avait pas caché son émotion, en pleurs à la fin de la partie. Depuis la prise du mandat de Fabien Galthié, le Toulousain ne se contente que de miettes et n'a disputé qu'une seule rencontre dans la peau d'un titulaire. C'était en Écosse, lors de l'Autumn Nations Cup, le 22 novembre 2020. Ce dernier avait profité du forfait d'Anthony Bouthier pour être projeté sur le devant de la scène. Avant de subir la concurrence du revenant Brice Dulin puis être frappé de plein fouet par l'émergence de ''l'ovni'' Melvyn Jaminet. Le joueur de 26 ans n'a jamais pu enchaîner et a disputé seulement quelque bouts de matchs lors du dernier Tournoi des 6 Nations. Sa polyvalence, 10-15, dans un banc à 6 avants et deux arrières s'avérait forcément précieuse. En revanche, rien n'indique qu'en cas de blessure de Jaminet, il occuperait le poste de 15 avec le XV tricolore.
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En manque de rythme, le joueur a donc accusé le coup au coeur de l'hiver et s'est montré moins à son avantage durant cette période. Moins fringant balle en main, mais aussi moins précis au pied, l'histoire autour de sa prolongation n'a pas dû arranger la chose. Tout cela, avant donc de revenir sur le devant de la scène. En forme à l'heure de l'écriture de ces lignes, ses bonnes prestations de fin de saison peuvent-elles lui permettre de rebattre les cartes ? Possible, surtout que Ramos, qui n'est pas forcément l'attraction numéro 1 dans son club, reste un joueur protée, capable de coup de génie. Sa fin de saison sera déterminante. Et si l'on voit mal à l'avenir, Galthié se passer des services de Jaminet, la saison prochaine risque être déterminante. Imaginez Ramos mettre sur le banc l'actuel canonnier de l'USAP, en club. Les cartes pourraient dès lors être rebattues en équipe de France. Une chose est sûre, l'an prochain, la concurrence s'annonce rude, et Thomas Ramos, aujourd'hui libéré, semble retrouver la pleine possession de ses moyens. Et ça, c'est le Stade Toulousain qui s'en frotte les mains.
