Titulaire face au Stade Toulousain ce dimanche, Dan Carter va-t-il enchaîner à Bordeaux pour la demi-finale de la Champions Cup face au Munster ? Vice-champion d'Europe il y a deux ans, le Racing 92 est de retour dans le dernier carré de la compétition. À domicile sans vraiment l'être, le club francilien s'apprête à croiser le fer avec une province irlandaise en pleine confiance, et à l'aura retrouvée depuis deux saisons sur la scène européenne. Nul doute que la meilleure équipe des Ciel et Blanc sera alignée sur la pelouse de Chaban-Delmas. Ce qui devrait coûter sa place au légendaire demi d'ouverture néo-zélandais.
CHAMPIONS CUP - Mais pourquoi le Racing 92 va-t-il jouer sa demi-finale à Bordeaux ?Cette saison, la position de Carter est quelque peu fragilisée. Blessé, ménagé et surtout peu décisif lorsqu'il porte le maillot floqué du n°10, le All Black a reculé dans la hiérarchie depuis l'arrivée de Pat Lambie. Résultat ? Seulement quatorze matchs joués (pour onze titularisations) sur les trente-et-un matchs disputés par le Racing 92 cette saison, toutes compétitions confondues. Sa prestation du week-end dernier face à Toulouse symbolise ses derniers mois, où l'ancien joueur de Perpignan est à la recherche d'une confiance qui le libérerait, notamment sur les phases offensives.
Auteur de six points - sur deux pénalités - dans la Ville rose, Carter n'a pas pesé sur la défense (vingt passes, trois courses, cinq mètres gagnés) lors de ses 57 minutes passées sur la pelouse, finissant tout de même avec huit plaquages (un manqué), soit le meilleur total chez les 3/4 du champion de France 2016. Un chiffre qui figure dans sa moyenne en Top 14 cette saison (7.45 plaquages/match). En championnat, il a inscrit 42 points, avec un taux de réussite (67%) assez faible pour un joueur de sa trempe, même âgé de 36 ans.
Le joker parfait ?
Disons les choses : voir Dan Carter débuter la demi-finale face au Munster est possible, mais ce serait une vraie surprise que nous réserverait Laurent Labit. C'est bien Pat Lambie qui part favori - comme face à Clermont en 1/4 - pour être présent à l'ouverture dès le coup d'envoi. Avant de passer au centre en cours de match, Carter entrant à l'heure de jeu ? Contre les Auvergnats, la formule avait parfaitement fonctionné. Et Carter s'était montré précieux et décisif, notamment sur l'essai de Marc Andreu...
Jouer à l'ouverture...et y performer, demande de la régularité. Or, Carter n'enchaîne pas les matchs : difficile, donc, d'être le patron tant désiré. Mais un rôle de joker, dans les matchs décisifs, pourrait parfaitement coller à son profil. Et les Munstermen ont intérêt à le surveiller. D'un drop, d'une pénalité, d'une passe sautée parfaitement ajustée, le Kiwi pourrait faire basculer la rencontre et permettre aux Racingmen de rêver à un nouveau trophée, avant de s'envoler pour le Japon, au crépuscule de sa magnifique carrière.
