Ils ont renversé le champion en titre. Ils ont dominé une demi-finale avec autorité. Ils se sont offert un rêve. Mais le rêve n’est pas fini. Le 24 mai prochain, à Cardiff, l’Union Bordeaux-Bègles disputera la première finale européenne de son histoire face à Northampton. Et ce match, au-delà du prestige, promet du jeu, des duels, et peut-être une première étoile pour le rugby girondin.
CHAMPIONS CUP. Damian Penaud veut croire à Cardiff malgré sa blessure
Des similitudes dans le jeu
"Northampton et Bordeaux jouent bien au rugby", a résumé Ugo Mola, dans les colonnes de Rugbyrama, avec une pointe d’ironie. Il n’a pas tort. Dans cette édition 2024-2025, les deux formations ont marqué les esprits par leur ambition offensive. L’UBB, meilleure attaque du tournoi (50 essais, 342 points), croise une équipe anglaise joueuse, rapide et pragmatique. Les Saints, tombeurs du Leinster à Dublin, n’ont pas volé leur place.
Freeman has three, man.@TommyFreemo15 rounded off an Investec Champions Cup semi-final hat-trick in style🔥 pic.twitter.com/D2Q8hgwprZ
— Northampton Saints 😇 (@SaintsRugby) May 5, 2025
Le duel s’annonce aussi équilibré que spectaculaire. Jalibert et Lucu d’un côté, Mitchell et Fin Smith de l’autre. Penaud et Bielle-Biarrey face à Freeman et Ramm. Des franchisseurs, des relanceurs, le match s’annonce électrique. Les chiffres le prouvent : les cinq meilleurs marqueurs de la saison sont issus de ces deux effectifs.
CHAMPIONS CUP. Une charnière qui fait la loi : Lucu et Jalibert taille patron
Le poison Pollock, l’enclume Augustus et les feux follets anglais
Face au Leinster, Northampton a surfé sur son trio magique : Fin Smith à la baguette, Tommy Freeman à la finition et Henry Pollock en feu dans le combat. Le troisième ligne aile de 20 ans est peut-être le joueur le plus dangereux de cette finale : rapide et instinctif. Ajoutez à cela l’expérience d’Augustus, et l’UBB sait ce qui l’attend.
Mais Bordeaux a ses arguments. Son paquet avance, son jeu au pied est précis, sa charnière dicte le tempo avec calme. Et si Damian Penaud revient à temps, le match peut encore basculer en faveur des hommes de Yannick Bru.
La leçon du passé
L’an dernier, l’UBB avait craqué en finale de Top 14. Un 59-3 contre Toulouse, difficile à oublier. Cette fois, les Girondins veulent apprendre de l’échec. "Il faudra rester concentrés et sérieux. On ne donnera de leçon à personne, mais on ne veut pas revivre ça", glisse Louis Bielle-Biarrey, toujours pour Rugbyrama.
Matthieu Jalibert, homme du match contre Toulouse, veut croire à un sacre. "On a trois semaines pour les analyser. À nous d’établir le bon plan et de le tenir sur 80 minutes."
Le trophée comme seule obsession
Cette finale, personne ne l’avait imaginée. Bordeaux contre Northampton, deux clubs avec un palmarès incomparable à celui des cadors que sont le Leinster et Toulouse, mais deux formations en pleine ascension. À Cardiff, ce sera tout sauf une formalité. Les Saints veulent ressusciter leur gloire de 2000. L’UBB veut écrire la première ligne de son histoire.
Dans un Principality Stadium chauffé à blanc et avec le toit fermé, les compteurs seront remis à zéro. Et au bout, une étoile gravée à jamais. Rendez-vous le 24 mai. Pour un sommet inattendu, mais mérité.