Des milliers de maillots et de drapeaux ont envahi les rues du centre-ville. Le bus à impériale de l’UBB, parti de l’hôtel de ville, a mis le cap sur les Quinconces dans une ambiance de fête rarement vue pour du rugby à Bordeaux. Yannick Bru, pourtant habitué aux bains de foule toulousains, n’en revenait pas. Arthur Retière non plus.
CHAMPIONS CUP. Il ne parle pas fort, mais il gagne partout : le cas Retière fascine
Arrivés sur scène un par un, les joueurs ont été acclamés par une marée humaine estimée à 40 000 personnes. Entre deux "nuquettes" bon enfant, le trophée a été brandi sous les ovations. Laurent Marti, encore marqué par la nuit de fête à Cardiff, n’a pas caché son émotion. Bastien Vergnes-Taillefer, lui, résumait l’état du groupe : "Les 24 heures de fête, c’est plus dur que le match."
Pollock, cible des chambrages bordelais
Au milieu des fumigènes et des chants, un nom revenait sans cesse : Henry Pollock. Le jeune flanker anglais de Northampton, auteur d’une célébration un brin provoc' après un essai finalement refusé, s’est attiré les foudres des Bordelais. Résultat : Jalibert, Bru et plusieurs joueurs de l’UBB ont repris son geste - deux doigts sur la gorge - pour le détourner à leur sauce. Une pancarte "Pollock calma, calma" brandie depuis le public a fini sur le podium.
Pensées émues pour Pollock dont le réveil a dû être assez hard #UBB 🍇 pic.twitter.com/SCzug5wMrh
— ≈ Tibarrel ≈ (@tibarrel) May 25, 2025
Tatafu tout en haut du bus impérial pour que tout le monde voit bien le message 🥰🥰🥰 pic.twitter.com/Xhy3OH4FCB
— La Mandale de l’UBB (@LamandaleUBB) May 25, 2025
Mais au-delà du chambrage, la tension entre les deux équipes a été palpable dès le coup de sifflet final. D’après Jalibert, les Saints auraient tenu des propos peu respectueux avant la rencontre, qualifiant l’UBB de "club de mercenaires". Il n’en fallait pas plus pour raviver l’orgueil d’un groupe soudé autour de son président.
Le staff de Northampton, outré par le traitement infligé à son jeune troisième ligne, aurait demandé l’ouverture d’une enquête. Un épisode qui rappelle que dans une finale, tout se joue aussi dans les têtes.
Du Freddie Mercury au maire de Bordeaux
Mais la fête, c’était surtout ça : des sourires, des chants et des personnages. Pete Samu en showman à la Freddie Mercury, Drapeau de Bègles sur les épaules. Nans Ducuing, égal à lui-même, lançant sa campagne municipale pour 2026 depuis la scène. Diaby, capitaine de cœur, évoquant avec émotion son attachement à ce club et à cette étoile enfin conquise.
🏆Laurent Marti : "C'était incroyable, on ne s'attendait pas à avoir du monde comme ça. C'est un moment très très fort. J'ai senti l'émotion monter sur le bus à impériale car on voit tout ce monde et on se dit que c'est hallucinant. Magique."
— catourneovale (@catourneovale) May 26, 2025
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Mention spéciale à Adam Coleman, dont personne ne sait s’il a quitté son maillot du match depuis samedi soir. Et à Maxime Lucu, revenu de Cardiff sur béquilles, porté autant par ses coéquipiers que par la ferveur populaire.
La suite ?
L’UBB a bien l’intention de ne pas s’arrêter là. Deuxième du Top 14 à deux journées de la fin, Bordeaux peut rêver d’un doublé inédit. "On pensera au championnat plus tard", confiait un Bielle-Biarrey épuisé, mais encore électrisé par l’ambiance. D’autres scènes de liesse pourraient bientôt suivre.
Mais quoi qu’il advienne, cette journée du 25 mai restera comme un tournant pour l’UBB et pour toute une ville. Le rugby n’y est plus seulement une belle histoire. C’est devenu un triomphe populaire.
Est-ce que ces manifestations post-victoire vont déboucher sur des sanctions ? Difficile de savoir... A priori, Tatafu me semble le seul à risquer quelque chose, mais franchement pour presque rien et les pancartes et autres ne risquent que de faire monter la mayonnaise ...
Et puis Pollock n'a que 21 ans...