Voilà déjà trois saisons, lors de l'exercice 2018-2019, que Nicolas Sanchez a débarqué au Stade Français. Et à l'aube de son premier match face à Agen sous les couleurs parisiennes, un après-midi de fin décembre 2018, le ''Goleador'' argentin suscitait déjà d'innombrables attentes. De par sa renommée dans un premier temps. Demi d'ouverture des Pumas depuis de longues années, quatrième du Mondial 2015 en Angleterre avec l'Argentine, Sanchez pose ses valises dans la capitale avec l'étiquette de ''star'' et postule légitimement comme le futur ouvreur titulaire du club. Oui mais voilà. 3 ans et demi plus tard, le natif de Tucuman cristallise les critiques, la faute à des performances sous la tunique rose bien en deçà de sa renommée. Un flop diront même certains. Des prestations en demi-teinte donc pour ne pas dire plus et une irrégularité chronique qui peut agacer. Alors, non, dans ces lignes, le but n'est pas de tirer sur l'ambulance. Mais plutôt de se demander si la Coupe d'Europe, n'est pas la dernière chance pour Nico Sanchez de se relancer avec Paris, après moult désillusions.
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14 novembre 2020. L'Argentine bat pour la première fois de son histoire la Nouvelle-Zélande (15-25). De ce match, on retiendrait la performance d'une équipe soudée, qui a bâti son succès sur une défense des plus héroïques. Mais surtout un homme. Nicolas Sanchez. Auteur de tous les points de sa formation, le numéro 10 argentin met alors à terre la plus grande nation de l'histoire de ce sport. Difficile de comprendre donc la méforme de ce joueur lorsqu'il retourne en club. Certes, on grossit le trait. Nicolas Sanchez, n'a pas été toujours hors du coup au Stade Français. Son premier match contre Agen fut prometteur, il fut l'un des acteurs de la victoire à l'Arena en mai 2019 dans le derby et le ''Classico'' remporté en 2020 face à Toulouse, l'a vu illuminer Jean Bouin. Mais de telles performances, nous pouvons en compter une dizaine, tout au plus. Trop peu pour un joueur de ce standing, meilleur réalisateur de l'histoire de l'Argentine, faut-il le rappeler.
Pire, cette année, blessé, il a même du laisser sa place de numéro 10 avec la sélection nationale à Carrerras ou Boffelli, deux joueurs loin d'être des experts du poste. Et avec Paris, même rengaine. Excepté ce match face au Connacht, où il fut excellant, et rappelant pourquoi Paris avait fait appel à ses services, l'Argentin a déçu. Si bien qu'il n'a disputé que neuf petits matchs cette saison avec le club dirigé par Gonzalo Quesada. Et s'il fut souvent titularisé en Champions Cup, il est le joueur ayant concédé le plus de turnovers dans la compétition européenne (9). Face à Bristol, il en a même concédé 5, un triste record cette saison sur un match, personne n'en totalisant autant. À 33 ans, et à l'instar du Stade Français, Sanchez semble en cruel manque de confiance. Mais la Coupe d'Europe qui arrive et le huitième de finale face au Racing pourrait rebattre les cartes, et relancer le joueur, en plus du club.
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Et pour cause, comme évoqué précédemment, Nicolas Sanchez est l'ouvreur utilisé lors de la Champions Cup. Des 3 matchs joués il fut à 3 reprises titulaire. Mieux, il aura même disputé l'intégralité des trois rencontres. Sera-t-il une nouvelle fois lancé d'entrée par Gonzalo Quesada face au Racing 92 pour le huitième de finale aller ? Rien n'est moins sûr. Pourquoi ? Déjà, car les coéquipiers de Paul Gabrillagues n'ont plus rien à jouer en championnat. Onzièmes, ils ont dit adieu à tout espoir de phases finales en fin de saison. De ce fait, le dernier objectif du club cette saison, sera la Coupe d'Europe. Et le staff parisien souhaitera peut-être aligner toutes ses forces vives pour ce match d'une importance capitale. Et c'est là que le bât blesse pour Sanchez. Car ce dernier est indéniablement numéro 2 dans la hiérarchie des numéros 10 cette saison, barré (et n'y voyait pas là un quelconque mauvais jeu de mot avec Léo Barré, joueur du club) par un Joris Segonds qui enchaîne à l'ouverture. Léo Barré de son côté, est plutôt utilisé au centre ou à l'arrière pour l'instant. Dans le cas où Quesada choisirait finalement de poursuivre dans sa logique, Sanchez pourrait une nouvelle fois débuter avec le 10 dans le dos en Champions Cup.
Une occasion en or pour prouver l'étendu de son talent et se relancer. Car à un an de la fin de son contrat (juin 2023), nous n'avons encore que trop peu vu le Nicolas Sanchez étincelant avec les Pumas. Un joueur capable d'attaquer la ligne comme il a encore prouvé face au Connacht, de créer des brèches et tourné vers l'offensive. Mais aussi un très bon buteur, malgré ses performances en demi-teinte dans cet exercice ces derniers temps. Ce match a tout de la belle histoire. Une rencontre européenne à enjeu, à élimination directe, un derby dans une enceinte chauffée à blanc. Nicolas Sanchez a tout pour enfin prouver, à l'ensemble du microcosme rugbystique français, qu'il peut se sublimer dans ces matchs au couteau. Car il a déjà montré, dans un passé proche, aimer ce genre de parties. Si jamais il venait une nouvelle fois à décevoir, les supporters parisiens se résigneront peut-être à voir le Sanchez des Pumas fouler la pelouse de Jean Bouin. Un mystère, donc, pour un demi d'ouverture capable du meilleur comme du pire. Mais qui sait, Nicolas Sanchez n'a sûrement pas fini de nous surprendre.
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