La double-page de L’Equipe va-t-elle mettre un grand coup de latte dans la fourmilière ? Le très bon dossier consacré par le célèbre quotidien à la cocaïne dans le rugby dresse pourtant un portrait très ressemblant à la réalité, alors que de nombreux entraîneurs du Top 14 témoignent de leur inquiétude vis à vis de ce fléau grandissant, dans le milieu de la balle ovale. Et d’autres microcosmes sportifs, très probablement.
Idées reçues, démocratisation et tabou
Et si son utilisation semble n’être, vu de loin, heureusement pas généralisée dans les effectifs, une chose est sure : son utilisation est aussi bien fréquente en amateur que chez les professionnels. Tandis que l’une des lignes à ne pas franchir autrefois, celle de la discrétion, semble aujourd’hui ne plus avoir grande importance, puisque tous ceux ayant un certain sens de l’observation ou l’ouïe fine sont au courant de ce fléau, dans les vestiaires.
Interrogé par L’Equipe, Sébastien Calvet, sélectionneur des U20, explique que certains en prendraient aussi dans un but sportif, par bêtise : "On est aussi dans de fausses représentations sur cette substance qui faciliterait la récupération." Or, celle-ci serait en réalité simplement un excitant, un stimulant, dont les retombées sont au moins aussi lourde que son effet, derrière.
Aussi car ce produit ne reste que 2 à 3 jours dans le corps, tandis que les sanctions restent finalement assez peu dissuasives. Le cas Oscar Jegou, vice-capitaine des U20 champions du monde récemment contrôlé positif, à marqué les esprits. Reste qu'alors que beaucoup pensaient que le 3ème ligne de 20 ans prendrait cher pour servir d'exemple, il s'en tire simplement avec 4 semaines de suspension, ayant réussi à prouver qu'il n'en avait consommé qu'à usage festif. Une démocratisation qui n'en reste pas moins encore taboue. En espérant qu'elle devienne aussi bannie...

