Ben qui ? Et si la bombe de l'UBB cette année, c'était Joseph Dweba ?

Il n'a pas eu une enfance facile

L'histoire de Joseph Dweba force l'admiration et montre à quel point il est déterminé. Le talonneur a été élevé à Carletonvillen une ville située au sud-ouest de Johannesbourg. Et tandis que les sociétés minières exploitaient l'or, Joseph et sa famille vivait dans des conditions déplorables. Non seulement d'un point de vue financier mais aussi sanitaire avec notamment une forte présence du VIH. Le père de Joseph gaspillait la majeure partie de son salaire et celui de sa mère n'était guère suffisant pour faire vivre leurs dix enfants. La première fois qu'il a joué au rugby, il a détesté, raconte Rugby Pass. Mais le rugby lui a ensuite permis de s'affirmer face autres garçons qui le malmenaient. Son coach de l'époque, un "hardcore Afrikaans" a joué un grand rôle dans sa carrière. C'est lui qui le conduisait de partout, lui achetait à manger. "Ce n'est que maintenant en y repensant que je me rends compte que ce type a eu un impact énorme sur ma vie pour arriver là où je suis aujourd'hui." 

Il n'a pas encore porté le maillot des Springboks

Ses parents n'avaient pas de voiture. Ils ne connaissaient ni les distances ni où il jouait. Au point qu'il était souvent obligé de marcher. Mais à force de travail, et avec l'aide de coéquipiers et de leurs parents, il a fini par percer. Il a ainsi été le seul joueur des Lions sélectionné avec les moins de 18 ans puis le seul jeune de son âge à être retenu avec les U20 en 2014. A ses côtés, des noms désormais bien connus du rugby mondial : Malcolm Marx, Handrè Pollard ou encore Jesse Kriel pour ne citer qu'eux. Les Baby Boks iront jusqu'en finale, battus par l'Angleterre. Dweba fera aussi partie du squad 2015 et terminera à la 3e place après avoir battu la France. En l'espace de cinq ans, depuis ses débuts professionnels en 2015, il est passé d'inconnu à un joueur en lice pour porter le maillot de la sélection nationale.

Il a su attendre son tour

Malgré ces sélections avec les jeunes, il n'a pas encore réussi rejoindre les Springboks. Le principal problème, c'est qu'il a toujours dû faire face à une forte concurrence à son poste. Avec notamment Malcolm Marx. Pourtant lorsque ce dernier s'est blessé aux ligaments croisés en 2014, à l'instar de sa doublure Corniel Els, c'est Joseph qui a assuré en mêlée et en touche en finale. Recevant les louanges de ses coéquipiers et de son sélectionneur. Lequel a regretté de ne pas l'avoir fait jouer plus tôt. Joseph débutera trois de ses quatre matchs joués au Mondial U20 2015. En club, le titulaire a longtemps été Torsten van Jaarsveld. Ce n'est qu'avec son départ à Bayonne et l'arrivée des Cheetahs dans le Pro 14 que Dweba a enfin pu se montrer. 

Il a de sacrées cannes

Joueur de l'année 2019 en Currie Cup (7 essais en 8 matchs) après le titre des Cheetahs dans cette compétition cette année-là, il a enchaîné en Ligue celtique. Titulaire à 18 reprises en 19 matchs joués en Pro 14, il a marqué 6 essais en 2018/2019. L'an passé, il a franchi la ligne 7 reprises en seulement 12 rencontres (7 titularisations). 

🏉Joseph Dweba conclut le festival bordelais ! #BOUBB pic.twitter.com/UWFtLBcfg5

— France tv sport (@francetvsport) August 14, 2020

A peine aligné avec l'UBB, déjà marqueur d'essais. Lors du match amical contre Biarritz, Joseph a inscrit le dernier essai bordelais. Un essai sur ballon porté. Pourtant, le talonneur a déjà montré par le passé qu'il avait une très belle vitesse pointe. Demandez aux joueurs de Glasgow, ils se souviennent très bien de sa course folle en Pro 14 la saison dernière. Il avait mis un doublé ce jour-là face aux Ecossais tout comme face aux Kings en février dernier. Sachez qu'avant d'être positionné au poste de numéro 2, il a évolué en troisième ligne avec le 8 floqué dans le dos mais aussi au poste de centre.
Joseph Dweba, talonneur des Cheetahs, régale avec un essai de trois-quarts face à Glasgow [VIDÉO]

Il espère exploser à l'UBB

Joseph Dweba est de ces talonneurs modernes à l'instar du Néo-Zélandais Dane Coles ou du Sud-Africain Malcolm Marx. Des joueurs très mobiles, capables de se placer dans la ligne d'attaque voire en bout de ligne et de faire la différence (98m gagnés, 56 courses en Pro 14 en 2019/2020). Mais aussi très solides sur les fondamentaux. Joseph ne donne pas sa part au chien en mêlée, irlandais, écossais et gallois en ont fait les frais dans le Pro 14. Il assure en touche (88 touches gagnées), en défense avec 90 % de réussite au plaquage l'an passé. S'il a signé à l'UBB, ce n'est pas seulement pour le salaire. Castres, Toulouse et Lyon le suivaient également. La présence de Christophe Urios, qui est ancien talonneur a beaucoup pesé dans son choix. "Il va m'aider à me perfectionner et l'équipe est vraiment bonne. Je ne vais pas là-bas pour cirer le banc. Je sens que je peux bien m'intégrer dans la ligue, et je sens que je peux dominer, je veux dominer, lance-t-il via SARugby Mag. Je veux qu'ils sachent qui je suis et ce que je représente." Il espère ainsi que ses performances en Top 14 ainsi qu'en Champions Cup lui ouvriront enfin les portes de la sélection.

Merci à Franck Capron pour son expertise dans la réalisation de cet article.