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Assa Koïta accuse le XV de France de discriminations, la FFR répond

L'ancienne deuxième ligne des Bleues Assa Koïta s'est exprimé sur sa fin de carrière et les raisons, selon elle.

Boukercha Oussama 19/01/2021 à 11h00
Assa Koïta s'est exprimé sur BeIn. (crédit : BeIn Center)
Assa Koïta s'est exprimé sur BeIn. (crédit : BeIn Center)

Dans le dossier Assa Koïta il sera difficile de juger de la réalité et de la vérité. Ce qu'on ne peut juger, c'est le ressenti de la joueuse. Assa Koïta, 29 ans, a raccroché les crampons en août 2020 après une carrière bien remplie. Bordeaux, Bobigny et le Stade Français ont eu le plaisir d'avoir la joueuse dans leurs rangs. Ses performances ne sont pas passées inaperçues lorsque le rugby féminin commençait à se développer et à s'imposer. La suite logique était plusieurs convocations avec le XV de France et une carrière d'internationale que beaucoup rêvent : 30 sélections, un Grand Chelem et une 3e place à la Coupe du monde 2014. Plutôt pas mal pour quelqu'un qui commence le rugby à 16 ans. 

Pourtant, la fin de carrière de la seconde ligne s'est terminée dans l'ombre. Dernièrement, Assa s'est exprimé chez Vanessa Le Moigne sur BeIn Center, en évoquant selon elle les raisons de son éviction du XV de France : "Plein de personnes se posaient la question, du jour au lendemain tu n'es plus sélectionnée, qu'est-ce qui se passe ?". Performances sur le terrain ? Selon Assa, ce n'est pas la raison car comme elle l'expliquait à L'Equipe en août, elle était au top de sa forme en 2018/2019 : "J'étais au top de ma forme et j'ai continué à l'être : pendant la saison 2018-19, mes coéquipières me disaient que j'étais meilleure qu'en 2014". Le problème serait donc lié au foulard qu'elle décide de porter. Et elle le décidera seule malgré les croyances, précisant que personne ne lui a imposé ce choix : "vous me connaissez, j'ai assez de caractère, je réfléchis, j'ai un cerveau comme tout le monde". 

Du coup, en fin de carrière je l'annonce. Certaines personnes s'en doutaient, il y a même des journalistes qui me poussaient à dire les choses. Mais je disais que je n'avais aucun problème avec la Fédé, que s'ils ne m'appelaient pas c'est qu'ils avaient leurs raisons. Mais bon, je savais que c'était ça, puisqu'une fois que j'ai commencé à porter le foulard, j'ai reçu des coups de fil de la Fédé. Je me suis dit, c'est un sujet qui fâche entre guillemets, qui pose question. - Assa Koïta, BeIn. 

Le ressenti d'Assa est clair sur ce sujet, mais elle laisse les gens se faire leur idée. Mais aucune explication sur son éviction des Bleues ne lui a été donnée : "On m’a appelé pour me dire que cela ne dérangeait pas pour aller en sélection, que je porterai un bonnet. Un autre coup de fil m’a dit que le DTN avait été contacté pour savoir si j’étais sélectionnable et qu’il avait répondu oui tant que j’avais le niveau. Je recevais des coups de fil mais je n’étais pas appelé en stage. Dès le premier coup de téléphone, je savais que c’était mort et que je ne serais plus appelée, car cela devait leur poser problème." 

La réponse de la Fédé

La FFR a tout de même tenu à répondre à ces accusations, notamment par la voix d'Annick Hayraud qui reste sur le plan sportif concernant Assa sur Rugbyrama : "Les convictions religieuses d'Assa ne sont jamais entrées en ligne de compte dans nos choix. Simplement, si Assa n'est pas revenue en sélection, c'est qu'elle n'avait pas retrouvé le niveau auquel on l'avait connu et que globalement, elle avait du mal à revenir, voilà tout. Sa religion n'entrait en aucun cas dans nos critères de sélection." 

Manu
Manu
Koïta a gagné un nouveau job au sein de la FFR. https://www.rugbyrama.fr/rugby/la-ffr-a-recu-assa-koita-et-annick-hayraud\_sto8077015/story.shtml
Jason Robinson
Jason Robinson
Je ne remets pas en cause son impression d'avoir toujours la forme mais, et je vais dire quelque chose qui va peut-être choquer par son caractère indiscret, sur les photos récentes d'elle, j'ai tout de même l'impression qu'elle a pris du poids en même temps que de l'âge. Rien de grave, mais à la vitesse à laquelle progresse le rugby féminin (je regarde occasionnellement des rencontres du championnat anglais), ça pose tout de même problème pour rester dans l'élite internationale. Après, la mousse que font les médias sportifs autour de cette histoire de « religion » me semble un peu surréaliste car elle est juste habillée comme une africaine de l'Ouest traditionnelle, ça n'a rien de choquant. Cela fait partie de la France telle qu'elle est , et c'est même une opportunité pour notre pays d'afficher publiquement et internationalement l'ouverture de sa société, ce qui est bon pour le soft power. Peu probable, donc, que les autorités sportives voient cela d'un mauvais œil. Mes deux centimes.
fabien81
fabien81
Safi N'Diaye, Lenaig Corson, Audrey Forlani. Pas besoin d'aller chercher plus loin
Team Viscères
Team Viscères
Débat sans grand intérêt puisque c'est impossible de prouver quoi que ce soit, aussi bien l'existence d'une éventuelle discrimination que son absence. Il n'existe aucune jauge pour mesurer l'évidence d'une sélection, on a déjà vu des joueurs installés en sélection alors que personne ne le comprenait ou à l'inverse des joueurs boudés par une sélection alors que tout le monde les voyait comme des incontournables. Le niveau de jeu, l'intégration au plan de jeu, la dynamique de forme, l'intégration au groupe, l'adhésion à la mentalité du sélectionneur, le sens du vent... il y a des centaines de facteurs qui entrent en compte, et qui ne sont pas soumis à une grille de lecture objective et mathématique mais à l'interprétation et au ressenti du sélectionneur. Peu importe qu'il ait tort ou raison, il est payé pour faire des choix et les fait. Mais il est impossible de démontrer de l'extérieur que c'est tel ou tel critère dans la masse de critères qui a fait la décision... Que la joueuse ait ce ressenti ou retienne cela pour expliquer sa non sélection est une chose (on passe tous notre vie à juger les situations selon notre ressenti qu'il soit fondé ou non), que les médias s'empare du sujet pour surfer dessus parce qu'il colle à l'actualité en est une autre. C'est compliqué de se positionner sur le sujet et le passer sous silence est aussi un risque de se rater, mais je ne suis pas sûr que mettre en avant des sujets aussi "légers" en terme de faits soit vraiment bénéfique pour qui que ce soit notamment sur les réseaux sociaux où cela va juste réveiller les radicaux "pro" et les radicaux "anti".
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