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ARBITRAGE. TOP 14. Pourquoi Oscar Jegou n'a pas été sanctionné face à Castres ?

Lors de Castres-La Rochelle, une charge d’Oscar Jegou a enflammé les débats. Simple pénalité pour l’arbitre, mais certains réclamaient un carton. Décodage d’une action controversée.

Thibault Perrin 26/11/2024 à 18h00
Pourquoi Oscar Jegou n’a pas été sanctionné face à Castres : l’analyse arbitrale. Crédit image : Screenshot Canal +
Pourquoi Oscar Jegou n’a pas été sanctionné face à Castres : l’analyse arbitrale. Crédit image : Screenshot Canal +

Le Stade Rochelais a arraché le bonus défensif face au Castres Olympique (28-24) lors de la 10e journée du Top 14. Les Maritimes ont souffert d’une première période compliquée, dominée par des Castrais efficaces et réalistes. Deux essais signés Palis et Séguret ont permis aux locaux de creuser l’écart.

Un sursaut rochelais en seconde période

Dos au mur, les joueurs de Ronan O’Gara ont affiché une tout autre attitude au retour des vestiaires. Le jeu des Rochelais s’est fluidifié, et leur agressivité en attaque a payé, avec deux essais qui ont relancé le suspense. 

Malgré une domination territoriale dans les dix dernières minutes, La Rochelle n’a pas trouvé la faille pour arracher la victoire. La défense castraise, bien en place, a tenu bon, privant les Maritimes d’un exploit en terres tarnaises. Et ce, alors que les locaux ont joué plusieurs minutes en infériorité numérique.

Les Jaune et Noir auront à cœur de se rattraper lors de la prochaine journée en accueillant le RC Vannes. Une occasion de retrouver le chemin de la victoire avant la trêve. Castres, quant à lui, se prépare pour un déplacement périlleux à Clermont, où la confiance sera un atout.

Jegou a-t-il échappé à la sanction ?

Lors de cette rencontre, une action de l'international tricolore Oscar Jegou a obligé le corps arbitral à faire appel à la vidéo. On jouait alors la 65e minute et les Rochelais étaient déjà réduits à 14 après le rouge de Alexsandre Kuntelia.

Porteur du ballon, le 3e ligne a chargé la défense et notamment Palis. Lequel est ensuite resté au sol. Visiblement touché au visage. Pour certains observateurs, le Rochelais ne pouvait pas échapper au carton jaune, voire rouge. 

Mais pour l'officiel, son geste ne valait pas plus qu'une simple pénalité. Ce dernier ayant estimé que le coude de Jegou n'était pas à l'horizontal, mais "en bas" et qu'il a simplement cherché à "sortir le joueur" adverse. Ce n'était donc pas un "leading", à savoir une charge coude en-avant dans la zone tête/cou. 

Un avis que partage notre arbitre maison, Dédé Puildébut :

Point Arbitrage :

Je suis d'accord avec l'arbitre, il faut faire la différence avec le coude brandi en amont. Ici l'avant-bras sert à repousser l'adversaire sans dangerosité.

 

LAmiDeTous
LAmiDeTous
L'article affirme que ce n'est pas une charge coude en avant. Ce qui est incorrect. Il est correct de dire que deux arbitres estiment que ce n'est pas une charge coude en avant. Et ce par le rapport de force que leur octroie leur qualité d'arbitre (et rien d'autre tant l'absence d'argument est criante) C'est une expression de pouvoir brute, sans aucune autorité. C'est l'école Oxbridge prisée par les sociétés libérales qui veut que tant que le procédé pour aboutir à une conclusion s'appuie sur des éléments légaux, la conclusion bénéficie de la force de la loi. Une approche qui permet d'appuyer tout et son contraire. Ici, si on présente cette action à un examen d'arbitrage, un chapeau, deux sujets à tirer du chapeau: sujet 1: montrer que cette action vaut une simple pénalité. Sujet 2: montrer que cette action vaut au minimum une pénalité plus une carte jaune. Les examinés tirent leur sujet et doivent aboutir à la conclusion du sujet par voie légale. Si l'examen se passe par l'obtention de la moyenne, mieux vaut tomber sur le sujet 2. Si on doit se distinguer et faire preuve de brio, mieux vaut tomber sur le sujet 1. L'ovalie française étant obsédée par la victoire en coupe du monde, il serait bon d'exclure ce genre de décision car outre le fait que le XV de France évolue dans un contexte défavorable (les gros rugbys ont intérêt à ce que le XV de France perde), même hors de ce contexte, un arbitre au niveau international aura bien suffisamment d'éléments pour caractériser ce genre d'action en charge coude vers l'avant. Ne pas le faire mettra en danger la carrière de cet arbitre au niveau international.
LAmiDeTous
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Une touche comique pour la fin de la semaine. Avertissement pour les sacralisateurs de la société libérale qui ne souffrent pas qu'on y touche, un passage par les modes de pensées véhiculées par les sociétés libérales est nécessaire. Pour rappel: les sociétés libérales se caractérisent par une facilité à nier un environnement immédiat, un contexte. Cela leur était nécessaire pour repousser la résolution de leurs nombreuses contradictions. Par exemple, les sociétés libérales débutèrent comme des sociétés esclavigistes tout en proclamant le fait de ne pas être tenu esclave comme un droit humain inaliénable. Ce qui les conduisit à distinguer plusieurs humanités, une humanité destinée à ne pas être esclave et une sous humanité ou non humanité destinée à être esclave. Avec amusement, on constate que les mêmes ressorts sont à l'oeuvre pour aboutir à cette aberration de décision. Après recherche et consultations, l'expression leading elbow apparaît dans cet article: Players must not do anything that is reckless or dangerous to others including leading with the elbow or forearm, or jumping into, or over, a tackler. La volonté de rédaction est claire. Il s'agit de proscrire tous les comportements qui ne montrent pas la retenue exigée et/ou sont dangereux. L'expression leading with the elbow or forearm est jugée suffisamment parlante pour ne pas être explicitée et n'est citée qu'à titre d'exemple d'un comportement à proscrire, la liste étant gardée ouverte à dessein, technique classique de rédaction lorsqu'on se concentre sur un but pour éviter le passage entre les mailles (lorsqu'une liste est donnée, tout comportement innovant pose problème car non répertorié) Le contexte est affirmé: absence ou manque de retenue et/ou danger. Or les sociétés libérales ont cette capacité par convolutions, gymnastique mentale, contorsion cérébrale à nier un environnement immédiat. C'est qui est à l'oeuvre ici. On sort l'artillerie lourde: un joueur qui décide de marquer son adversaire, de le blesser (cas bien évidemment non existant au rugby) Pour ce faire, le joueur se retire de la contrainte de la retenue exigée, il détache son coude de son corps pour en frapper son adversaire à la tête ou au cou lorsque ce dernier tente de le plaquer. Pour un simple d'esprit, la position du coude est dictée par la position du défenseur. Si le défenseur se présente debout alors l'attaquant est contraint de placer son coude/avant bras haut pour atteindre la tête. De même, si le défenseur se présente penché alors le coude doit se trouver bas pour heurter la tête. On insiste sur le point: l'attaquant veut blesser le joueur en ne montrant aucune de la retenue exigée. De fait, il se place sciemment dans le contexte des comportements à proscrire. On le rappelle, les sociétés libérales ont cette capacité à nier un environnement immédiat. On ne regarde plus le danger ou la non retenue mais la forme du geste, à savoir coude haut ou bas, seul le coude haut étant déterminé comme ne montrant pas la retenue et dangereux. Par inversion terrible, la position basse est vendue comme non dangereuse. Le joueur lui même veut blesser l'adversaire. On fait fit de son but déclaré pour y substituer une absurdité. Les sociétés libérales ne sont pas des sociétés de liberté, elles sont des sociétés de soumission, elles recherchent en permanence le rapport de force, les anacatarastes sont communes: on énonce une contre vérité flagrante pour montrer à chacun sa place. Dans la relation présente, certains sont arbitres et d'autres ne le sont pas, les arbitres sont au dessus des autres. En énonçant une contre vérité flagrante (ici le geste n'est pas dangereux), on soumet les autres à ce fait que l'un est arbitre, l'autre ne l'est pas et que le rapport de force s'établit en faveur de l'arbitre. Il faut être soumis pour accepter que ce geste n'est pas dangereux (d'autant que le joueur resta au sol mais par circonvolution, on peut toujours l'accuser de simulation) Même chose que pour l'esclavage, toute personne ne peut être tenue esclave sauf celle qui doit l'être. Tous les comportements dangereux et ne montrant pas la retenue doivent être exclus sauf ceux qui ne doivent pas l'être. Ce n'est pas fini. Entre le marquis de Sade, grand libéral dont l'oeuvre, peu étudiée, donne pourtant des ressorts importants des sociétés libérales. Il y a dans cette décision de simple pénalité, une perversité sadique. Le défenseur est abstreint de se baisser pour plaquer, s'il se maintient en position haute alors il s'expose à une carte jaune ou rouge, s'il se baisse pour se plaquer, il s'expose à un coup de coude dans la tronche. C'est ce que les sociétés libérales appellent une relation une relation gagnant/gagnant, en position haute, l'attaquant gagne, en position basse, l'attaquant gagne. Une proposition qu'on retrouve fréquemment dans l'oeuvre du divin marquis qui voulait organiser la société dans ce sens, certains devaient toujours gagner et donc d'autres devaient toujours perdre. Rien de cette décision aberrante ne vient des règles du rugby mais des modes de pensées communs dans les sociétés libérales.
LAmiDeTous
LAmiDeTous
En regardant ici et là, on a pu trouver une vidéo d'un ancien arbitre international qui aimait bien la lumière et qui donne sa version de ce type d'action qui a le mérite de coller au terme anglais leading. On ne peut pas initier un plaquage avec le coude placé vers l'avant, détaché du corps, faire le premier contact avec le coude détaché du corps. Ce qui est permis, c'est d'entrer en contact avec le coude plaqué au corps puis de déployer ce coude vers l'avant pour dégager le joueur adverse. Il faudrait regarder les textes avec cela dit, un pressenti rien que sur les termes, comme toujours dans l'arbitrage rugby, il y a une interprétation qui coule de source, facile à faire et une interprétation où il est requis d'être un arbitre de haut niveau pour mettre en place une narration légale. L'avis est que les textes doivent dire un truc comme you can not lead into a tackle with a forward elbow, you can push back into a tackle with the elbow. Ce qui ferait qu'un quidam n'aurait aucun mal à légaliser une carte jaune ou rouge tandis qu'il faut un arbitre de haut niveau pour justifier autre chose.
LAmiDeTous
LAmiDeTous
Encore un exemple d'arbitrage rugby où on produit une narration ad hoc pour aboutir à une conclusion légale. Affirmer qu'il n'y a pas de dangerosité sur le geste. Un cas d'école pour promouvoir de ne pas se baisser lors d'un plaquage.
gilbertgilles
gilbertgilles
Jean Noël Spitzer sait à quoi s'attendre Samedi à La Rochelle 😉Selon que vous serez puissant ou misérable.....!
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