D'abord un chiffre difficile de ne pas évoquer : 19. Toulon a été pénalisé à 19 reprises hier soir. Un chiffre impressionnant qui traduit le manque de maitrise et de confiance des rouges et noirs en ce début de saison. Une indiscipline qui prive les toulonnais de ballons et qui permet à l'adversaire de garder la possession. Si Toulon a existé dans ce match au score, c'est uniquement grâce au manque de réalisme des Clermontois. En témoigne cette dernière action de la première mi-temps, où un 4 contre 2 grand côté n'a pas été sollicité par les jaunards alors qu'ils se trouvaient à 5m de l'en-but. En témoigne également la fébrilité du jeu au pied de Morgan Parra, qui a manqué 4 tentatives face aux poteaux. Quelques indications sur ce match à noter.
Du côté de l'attaque, dans le jeu courant, les hommes d'Azéma se positionnent sur le terrain avec notamment deux cellules de 3 avants au milieu du terrain. Les Toulonnais étant des déblayeurs reconnus, cette configuration permet de mettre du rythme et d'alimenter la ligne d'attaque par plus de joueurs disponibles non sollicités dans les rucks. L'idée est surtout d'offrir plusieurs options à la ligne d'attaque tout en perturbant la défense avec des leurres possibles de toutes parts et des soutiens proches et donc efficaces.
Ci-dessus en image (haute définition comme vous l'aurez remarqué), la configuration à 2 cellules de trois avants, répétée plusieurs fois pendant la rencontre, ce qui sous-entend le positionnement basique en attaque des toulonnais. Derrière chaque cellule, un arrière (Carbonel/Belleau pour la première cellule et Hériteau ou Paia'aua derrière la deuxième sur l'image) servant d'options de jeu par rapport à la défense adverse.
En défense maintenant : les Toulonnais, bien que pénalisés dans les zones plaqueur/plaqué un nombre de fois indécent, garde l'ADN et patrimoine qui font leur réputation. L'agressivité reste une prérogative. Les Toulonnais étaient présents physiquement et n'ont pas subit face aux assauts adverses. C'est lorsque les attaques clermontoises se sont déployées que le défense s'est retrouvée en difficulté, à l'image du premier essai dès la troisième minute à la suite d'un renversement où elle se fait prendre.
À Toulon, on essaie donc de plaquer à deux aussi souvent que possible, avec un soutien pour ralentir la mise la sortie de balle et éventuellement récupérer la possession.
Sur l'action suivante, Swann Rebbadj tente de faire de même mais manque de soutien pour être efficace. C'est une situation que l'on a souvent vu dans ce match. Une pratique courante dans le rugby moderne et qui était déjà présente à Toulon. L'engagement toulonnais en défense reste de mise pour ralentir les libérations adverses. Mais également le peu de grattages. Cela permet aux rouges et noirs de rester le plus nombreux possible dans le premier rideau défensif. En somme donc, une attitude au plaquage qui ralentit les libérations, et des joueurs qui se consomment le moins possible dans la zone plaqueur/plaquée.
On notera d'ailleurs que l'essai de Toulon est consécutif à un plaquage à deux. Le numéro 16 prend le Clermontois au ballon et derrière Toulon récupère le cuir et s'en va marquer 80 mètres plus loin. Individuellement, c'est d'ailleurs une nouvelle fois Aymeric Luc qui s'est distingué par un essai en contre. L'ancien bayonnais continue d'être le meilleur joueur de son équipe. Paia'aua, lui, a réalisé un match très moyen, avec deux coups de pieds directs en touche, ou encore une passe en-avant. Ces scories et gestes techniques approximatifs restent des plaies pour les toulonnais, malgré des intentions de jeu indéniable. Toulon n'a en conséquence, eu qu'à de rares occasions la possession du ballon, et n'a pas pu mettre suffisamment de temps son jeu en place.
Mais la patte Azéma semble déjà se ressentir. La configuration offensive évoquée plus haut rappelle celle de Clermont, avec un jeu fait de courses en leurres et faux appels. Toulon va-t-il continuer avec ce style de jeu ? Il faudra du temps et de la confiance à emmagasiner dans tout les cas pour que le fond de jeu se mette en place et que l'apport de Franck Azéma se fasse ressentir. Même si la trêve internationale pourrait laisser une certaine marge de manoeuvre...
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