AMATEUR. Les résultats des quarts de finale de Fédérale 1 et des 8ᵉ de Fédérale 2 et 3
On connaît donc les promus de tous les échelons tricolores, à l'exception du Top 14. Depuis le week-end dernier, la Nationale 2, la Fédérale 1 et 2 ont rendu leur verdict, alors que les Régionales, la Fédérale 3, la Nationale 1 et la ProD2 avaient déjà donné le leur. Et si, en haut de l'échelon fédéral, quelques évènements inattendus à l'issue des phases de poule comme l'élimination du Servette de Genève ou de Chartres ont eu lieu le week-end dernier, la plus grosse surprise ne fut-elle pas en Nationale 2 ? Là où le CS Vienne, grâce à sa victoire sur la très solide formation basque de St-Jean-de-Luz, a gagné le droit d'accéder à la Nationale 1, qui s'affirme désormais comme la véritable antichambre de la ProD2.
AMATEUR. AARON SMITH, MCCAW ET RENNES, DÉCOUVREZ L'AVENTURE FOLLE DE CE FRENCHY AU PAYS DES KIWIS
Il faut dire qu'il y a encore un mois de ça, à l'aube d'attaquer les phases finales de la 4ème division française, qui aurait misé un kopeck sur le club isérois ? 5èmes de la phase régulière de la Poule 1, les Ciels et Blancs ont dû passer par un barrage à l'extérieur à Niort, remporté 10 à 16, malgré une grosse adversité. Puis se défaire du leader de sa poule en quart de finale, le RC Nîmes, grâce notamment à un match aller dantesque où ils en avaient passé 40 aux Gardois, à la maison. Jusqu'à ces demies dans la même configuration où les Viennois ont profité de leur bon match aller (victoire 24 à 11) pour conserver leur avance et l'emporter. Une victoire d'ailleurs acquise au forceps et grâce à un essai à la 80ème minute du match retour de l'ailier roumain Onutu, qui les voyait passer de 3 petits points en cumulé. De manière homérique, presque, comme depuis le début de ces phases finales.
On a senti quelque chose de fort à la mi-temps du barrage contre Niort où les cadres du vestiaire se sont levés et ont pris les choses en main alors que tout le monde avait la tête baissée. Je savais ensuite que grâce à la cohésion de ce groupe, on pourrait aller loin. Qu'on serait difficile à bouger dans ces matchs couperets.
Un parcours qui n'est pas sans rappeler celui du Rennes Étudiant Club l'an dernier, lui qui avait fini champion de France de Fédérale 1 après avoir bataillé toute la saison pour péniblement se qualifier en phases finales. Rennes justement, qui avait obtenu sa montée en Nationale durant la première quinzaine de juin en 2022, un peu tard pour se préparer au mieux à ce grand saut. Tout ce que ne veut pas connaître à son tour le CS Vienne, de fait, histoire d’éviter une saison galère et un ascenseur comme viennent d’en vivre ses homologues bretons. Mais aussi un profond bouleversement. "Il y a d'énormes enjeux derrière cette montée, c'est une équation très difficile à résoudre, nous explique le directeur général du CS Vienne, Yan Arnaud. Bien sûr que sur le terrain tout le monde veut aller se frotter à cette Nationale 1, mais c'est plus compliqué que ça. Il y a évidemment la question du budget, mais aussi celle des Espoirs et du recrutement tardif. Là-dessus, on pourra toujours se battre avec nos armes mais ce qui est plus problématique, ce sont les matchs prévus uniquement les vendredis soir et samedi la saison prochaine. Chez nous, tout le monde a un métier à côté..."
Cette véritable professionnalisation ne nous intéresse pas vraiment, on ne peut pas et on ne veut pas basculer dans ce système et perdre notre identité.
Lisez entre les lignes que le club ne sait pas encore s'il acceptera cette montée en Nationale 1, pourtant acquise sur le pré. "Je ne dors pas beaucoup en ce moment, plaisante le président. Pour nous, l'objectif principal est d'abord cette finale de Nationale 2 pour marquer l'histoire du club. Le reste, on y travaille beaucoup et on a demandé à la Fédé d'avoir jusqu'au vendredi 9 juin pour prendre une décision définitive, histoire de ne pas se précipiter."
Le départ du fer de lance
Autre argument qui montre l’inattendu du gain de ce ticket pour la Nationale 1 du CSV : le départ de Ramiha Smiler, ce colossal numéro 8 NZ (1m88 pour 115kg) qui n’avait clairement pas grand-chose à faire en Nationale 2. Le meilleur du joueur du club cette saison encore, qu’on se le dise. "Je pense qu’il regrette un peu son départ, finalement, notamment du fait de notre parcours. Sans faire injure à Nice et au projet qu’ils lui proposent, j’aurais aimé le voir partir dans un club de ProD2, je suis certain qu’il en a les capacités. Mais c’est une suite logique, lui qui aspirait à devenir professionnel depuis un moment maintenant."
FRANÇAIS, INTERNATIONAL U20 ITALIEN ET CADRE DE LA NATIONALE À 24 ANS, QUI ES-TU, LUCAS GULIZZI ?Un garçon qu'il faudra bien évidemment remplacer, que ce soit dans cette si concurrentielle Nationale 1 ou à l'échelon du dessous. "C'est une machine sur le terrain. Mais ce que je retiens surtout, c'est son état d'esprit magnifique. Au retour de Niort, il n'a pas bu une goutte d'alcool mais c'était pourtant le dernier dans le bus à tout nettoyer, et c'est toujours comme ça avec lui. C'est un grand monsieur qu'on aurait aimé garder, c'est sûr..." Reste qu'à l'heure d'écrire ces lignes et en attendant quelques avancées sur le projet isérois, ce qu’on leur souhaite en tous cas, c’est de prendre la bonne décision. En leur disant peut-être à la saison prochaine, sur les antennes de RugbyZone.TV...