Souvent synonyme de préretraite dorée, l’Europe et plus particulièrement la France font office de destination de choix pour les stars du Pacifique. La principale raison de cette dynamique étant la formule des contrats professionnels en Nouvelle-Zélande. Chez les All Blacks, ces derniers sont directement signés auprès de la fédération, la New Zealand Rugby Union (NZRU). Par conséquent, si vous êtes sous contrat avec la NZR, il vous est presque impossible de jouer dans un autre pays. À l’exception d’une pige au Japon. En effet, l’archipel nippon possède peu de décalage horaire avec le pays du long nuage blanc et un championnat professionnel au calendrier similaire au Super Rugby. Des conditions éloignées de celles observables en Europe.
Une panthère chez les Roses : Ngani Laumape va-t-il s'imposer en TOP 14 ?À l’approche de la Coupe du Monde 2023, certaines pépites néo-zélandaises vont devoir faire un choix, rester ou partir de leur pays. Petit tour d’horizon des meilleures arrivées pouvant avoir lieu d'ici aux prochaines saisons.
Rieko Ioane
Celui que beaucoup considérait comme le meilleur finisseur de la planète rugby n’est plus autant en état de grâce. Bien qu’il compte d'impressionnantes statistiques à l’internationale, 26 essais en 34 matchs avec les All Blacks, il n’a été titularisé qu’à une reprise durant l’année 2020. La raison ? Peut-être son changement de poste. Redoutable à l’aile, il a pourtant glissé au centre avec sa franchise des Auckland Blues. Un rôle qu’il n’occupe pas en sélection. Le vivier étant riche, la concurrence est redoutable pour avoir numéro 13 chez les All Blacks, preuve en est le départ de Laumape au Stade Français. Ainsi Rieko Ioane se retrouve perdu entre l’aile et le centre, sans réussir à définitivement s’imposer quelque part. Le joueur doit donc faire son constat. À seulement 24 ans et avec un contrat qui court jusqu’en 2022, doit-il prolonger et tenter à tout prix de reprendre son rôle de titulaire en sélection ou peut-il se relancer en Europe ? Le journaliste de Rugby Pass Ben Smith disait par ailleurs en 2019 : "Ioane se trouve à un carrefour de sa carrière en Nouvelle-Zélande". Une situation qui ne semble pas avoir beaucoup évolué.
Joe Moody
À 32 ans, le pilier gauche pourrait bien poser ses valises en France. Bon nombre d’écuries de Top 14 pourraient profiter des 50 sélections du joueur des Crusaders. Son contrat se termine en 2022 et il n’a aucune certitude quant à sa présence dans l’effectif all black pour la Coupe du Monde 2023. Il pourrait ne pas vouloir reproduire l’histoire d’Owen Franks, pilier de 108 sélections recalé aux portes du Mondial 2019. Le sélectionneur Steve Hansen l’ayant écarté pour "privilégier la mobilité". Pour Joe Moody la concurrence de Karl Tuinukuafe, revenu à son meilleur niveau avec les Blues et plus jeune de cinq ans, pourrait le pousser à chercher un nouveau point d’accroche.
Damian Mckenzie
Mr Clutch fait chavirer le Super Rugby Aotearoa mais pourra-t-il faire chavirer le cœur d’Ian Foster, sélectionneur de la Nouvelle-Zélande ? Aussi habile en 10 qu’en 15, le joueur des Waikato Chiefs voit son contrat se terminer cette année. Une éventuelle prolongation pourrait alors dépendre de son rôle en sélection. Souvent cantonné à un rôle de "supersub" avec les All Blacks, il pourrait aisément demander une place de titulaire sous le maillot à la fougère argentée. Cependant, est-ce que le sélectionneur déjà sous pression prendra le risque de chambouler son schéma de jeu dès cet été ? Pour rappel, le New Zealand Herald, à travers un article de Chris Rattue, disait que la fédération néo-zélandaise devait “admettre son erreur et licencier son sélectionneur”.
Barrett, McKenzie, Mo'unga, quel ouvreur pour les All Blacks face aux Bleus cet automne ?Ainsi, on pourrait encore retrouver Mo’Unga titulaire au poste d’ouvreur, Beauden Barrett l’accompagnant à l’arrière. Ce système ne laisserait donc aucune place à Damian Mckenzie en tant que titulaire. Pire ! Ian Foster pourrait décider d’aligner le très polyvalent Jordie Barrett, pouvant jouer tous les postes du 10 au 15, sur sa feuille de match afin d’avoir un choix plus large sur le banc. Une décision qui ne semblerait pas absurde, étant donné que le petit frère de Beauden a joué l’intégralité des matchs en tant que titulaire depuis l’arrivée de l’actuel sélectionneur. Ainsi, si le meilleur scoreur du dernier Super Rugby Aotearoa se voit reléguer à un rôle de partenaire d'entraînement, il pourrait bien décider de trouver un nouveau contrat ailleurs.