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ALL BLACKS. Le jour où Tana Umaga a corrigé Chris Masoe... avec un sac à main

À l’occasion des 15 ans de l’affaire, on a décidé de vous compter l’un des incidents les plus cocasses de l’histoire des All Blacks. Hilarant !

Theo Fondacci 10/06/2021 à 19h00
Une publicité est née avec cette affaire entre Tana Umaga et Chris Masoe.
Une publicité est née avec cette affaire entre Tana Umaga et Chris Masoe.

27 mai 2006. Le monde du sport est en ébullition alors que dans quelques jours, le coup d’envoi de la coupe du monde de football sera donné à Berlin, en Allemagne. Mais à des dizaines de milliers de kilomètres d’un stade Olympique qui sent fort le neuf, d’autres garçons s’apprêtent à jouer le match de leur vie.

À Christchurch, les Crusaders de Chris Jack, Richie McCaw et Dan Carter accueillent ce jour-là les Hurricanes de Jerry Collins, Chris Masoe et Rodney So’oialo, qui disputent la première finale de Super Rugby de leur histoire. Pour la finale de la première édition du Super 14, les conditions sont affreuses sur l’île du Sud et un épais brouillard a décidé d’envahir le Jade Stadium, rendant la visibilité mauvaise. Si mauvaise que de nombreux spectateurs sont aperçus en train de regarder la finale sur l’écran géant du stade plutôt que de leurs propres yeux, d’autres quitter l’enceinte pour aller s’installer dans un bar voisin, où les conditions étaient probablement meilleures. Sur la pelouse, c'est la même chose et on vous passera les détails : aux termes d’un match on ne peut plus terne et haché, entre deux équipes au potentiel offensif pourtant immense, les locaux s’imposeront 19 à 12 face aux hommes de la capitale, grâce notamment à un essai d’un garçon qui passera ensuite par l’Europe et le Racing, Casey Laulala.
Le match, vous l’aurez compris, ne restera pas dans les annales. Enfin, pas pour les bonnes raisons. Déjà car cette finale reste, 15 ans après, encore aujourd’hui tristement célèbre en Nouvelle-Zélande pour son surnom tiré du film éponyme, « les Gorilles dans la brume ». Selon de nombreux observateurs, cette rencontre n’aurait jamais dû se jouer dans ces conditions où l’on ne voyait pas à trois mètres. Sachez qu’elle aurait également pu s’appeler « les futurs français ont la tête dans les vapes », puisque 20 des 44 acteurs de cette partie feront ensuite escale en France durant leur carrière, de Ma’a Nonu à Isaia Toeava, en passant par Piri Weepu et évidemment Dan Carter, pour ne citer que les plus connus.

Umaga et son célèbre coup droit

Mais c’est surtout pour une autre raison tragi-comique, quasi-ridicule, que cette rencontre fait encore date aujourd’hui. Eh oui, pour évacuer la frustration d’une défaite dans de telles circonstances, toute la petite troupe des Hurricanes a décidé d’aller noyer son chagrin dans les bars du centre-ville de Christchurch. Au bout de la nuit, certains membres des Canes font escale au « Jolly Poacher tavern », qui fut pendant des années l’un des endroits populaires de la vie nocturne de la « Garden City », à l’angle des rues Victoria et Kilmore. Sauf qu’à peine la porte franchie, Chris Masoe, pété comme un coin, s’embronche dans les pieds d'un client et, pensant que celui-ci a cherché à le faire tomber, tente de lui asséner un direct en plein visage !

Le 27 mai, c’est aussi l’anniversaire d’un certain Tana Umaga, qui fête alors ses 33 ans. Et l’ancien capitaine des All Blacks, « papa » de cette équipe des Hurricanes, n’apprécie guère que le néo-international (deux sélections) vienne gâcher la « fête ». L’homme aux dreadlocks les plus célèbres de l’époque intervient alors tel Pascal le grand frère, en prenant Masoe à part puis en le frappant à plusieurs reprises avec le sac à main d’une femme, situé à proximité. Umaga violent ? « Cela ressemblait plus à une mère en colère qui claquait un vilain enfant qu’à autre chose, dira un client du bar ce soir-là pour le Stuff en suivant, éteignant alors tout départ de feu au sein de l’effectif des Jaunes. Ce n'était pas pour faire du mal mais plutôt pour faire passer un message. Même s’il y avait évidemment un peu de force derrière. » En même temps, restons lucides : même une pichenette d’Umaga aurait probablement fait valser un humain normalement constitué…

Et la polémique dans tout ça, au fait ? Elle vînt finalement plutôt du fait qu’au cours de la correction adressée à Masoe, le téléphone portable que contenait le sac fut cassé. La demoiselle en détresse voulut alors porter plainte le lendemain, une fois que tout le monde avait décuvé, avant que l’affaire ne se termine par un simple accord à l’amiable entre les protagonistes, un remboursement du téléphone cassé et 3000 dollars NZ d’amende infligés au meilleur ami de Jerry Collins par la NZRU. Une situation on ne plus cocasse, tournée à la dérision en suivant par sir Graham Henry et même la télévision australienne. Dont la chaîne Seven en fit une publicité présentant les All Blacks exécutant le haka avec des sacs à main améliorés numériquement sur leurs épaules. Le tout au moment de préparer le Tri Nations ; ce qui n’empêcha pas les Blacks de remporter leur triple confrontation face aux Wallabies et de remporter haut la main cette édition 2006…

Le comble du comble ? Le sac à main utilisé par Umaga comme arme de poing sur Masoe fut placé sur un site d’enchères après l’incident, et adjugé pour 22 800 $ NZ ! Vous avez dit ridicule ?

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