Affaire Bernard Laporte : comprendre les derniers rebondissements en cinq questionsAffaire Laporte/Altrad, épisode 25. Après le JDD, à l'origine des révélations concernant les relations entre le président de la FFR, Bernard Laporte, et celui de Montpellier, Mohed Altrad, c'est au tour de L'Équipe de jouer les Sherlock Holmes. Une enquête qui nous fait remonter le temps jusqu'à juin dernier. À cette époque, le premier se serait rendu dans l'Hérault. Si le sujet des discussions n'était pas les sanctions décidées par la commission de discipline (70 000 euros d'amende et un match de suspension) à l'encontre du MHR, Laporte aurait été invité à intervenir par l'entourage d'Altrad, lui-même présent. Pour rappel, l'entreprise de ce dernier était devenue le premier sponsor maillot du XV de France. Sans oublier que les deux hommes étaient en affaire via un contrat d'image qui sera plus tard mis au grand jour puis annulé suite aux révélations du Journal du dimanche.
Le conflit d'intérêts avéré ?
Si les faits rapportés par L'Équipe sont avérés, la défense de Bernard Laporte, actuellement en pleine campagne pour l'organisation de la Coupe du monde 2023, pourrait se retrouver affaiblie. En effet, le coup de fil passé par le président de la FFR à celui de la commission d'appel, Jean-Daniel Simonet, pourrait alors renforcer l'idée selon laquelle il a cherché à l'influencer pour rendre un service à Montpellier et Mohed Altrad. Pour l'heure, l'enquête de l'inspection générale de la jeunesse et des sports bat son plein et les témoignages des différents acteurs de l'affaire, et plus particulièrement des membres de la commission démissionnaires ou non, s'enchaînent. Plusieurs points restent encore à éclaircir pour savoir pourquoi et comment les sanctions, maintenues contre le MHR le 29 juin, ont été réduites le 30 juin.
Beau récapitulatif de la chronologie de "l'affaire Laporte" dans @lequipe ce matin pic.twitter.com/AA6zj76Zfn
— Christophe Lepetit (@ChrisLepetit) September 20, 2017
Du côté de l’Union des clubs professionnels (UCPR), et de son président Alain Carré, on estime via Sud-Ouest que la charte de déontologie "n’a pas été respectée sur plusieurs points."
Alain Carré
Mohed Altrad seul contre tous
Des déclarations qui interviennent alors que Mohed Altrad s'était rendu au siège de la Ligue nationale de rugby ce lundi pour répondre aux questions des représentants des clubs professionnels. Ses propos ne les ont semble-t-il pas convaincus. Mais l’homme d’affaires français d’origine syrienne reste persuadé que lui comme Bernard Laporte étaient dans leur droit en ce qui concerne leur partenariat. "Ce contrat n’enfreint aucune loi, ni règle édictée par la Fédération française de rugby", lance Altrad via Le Figaro ce mercredi. Alors que Laporte a préféré l’annuler, il considère que "le mal est fait" notamment en raison des accusations portées par une partie de ses homologues.
Je dérange une poignée d’imbéciles à Clermont, Pau, La Rochelle et Agen...
Vincent Merling (La Rochelle), Bernard Pontneau (Pau) et Eric de Cromières (Clermont) en prennent pour leur grade. "Ces derniers veulent régler des comptes personnels." Il va même jusqu'à dire que c'est "orchestré." Le président de l'ASM est particulièrement visé : "Eric de Cromières dit que les liens Laporte/Altrad font peser un risque sur la nomination des arbitres. C’est le produit de l’imagination d’un homme qui ne pense pas. Cette insinuation signifie quoi ? Que l’ensemble des arbitres sont vendus ?" Sûr de son fait et de ses forces, Altrad n'a que faire des critiques, des préjugés, des allégations à son égard - "Ce ne sont pas des mecs comme eux qui vont me faire trembler. On ne joue pas dans la même catégorie" - mais pour lui c'est le signe "que le système actuel est immature."
Des propos qui ont bien évidemment fait réagir sur les réseaux sociaux.
ALTRAD, comme souvent, manipule la vérité.
— Jean-Marc LHERMET (@JM_Lhermet) September 20, 2017
Parmi les Présidents du Top14, 4 sont nés à l'étranger ...