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6 Nations 2021. Irlande. Gibson-Park/Burns une charnière expérimentale mais talentueuse

Gibson-Park et Billy Burns seront titulaires contre la France dimanche. Aucun des deux n'était prédestiné à jouer pour l'Irlande. Voici leur portrait.

Theo Fondacci 13/02/2021 à 15h55
Le Néo-Zélandais et l'écolier feront la paire contre le XV de France.
Le Néo-Zélandais et l'écolier feront la paire contre le XV de France.

6 Nations 2021. Fabien Galthié se méfie de cette charnière Gibson-Park et Burns6 Nations 2021. Fabien Galthié se méfie de cette charnière Gibson-Park et BurnsNous vous en parlions ce vendredi, c'est une équipe d'Irlande relativement diminuée qu'affrontera le XV de France à Dublin, dimanche. Le guerrier Peter O'Mahony est suspendu, le leader de touche James Ryan est absent sur commotion tout comme Jonathan Sexton, quand Conor Murray doit renoncer pour une cuisse douloureuse. Bref, ce sont 292 sélections et surtout quatre éléments majeurs de leur colonne vertébrale qui s'envolent pour les Verts. À titre de comparaison, l'ensemble du XV de départ tricolore ne compte que 300 capes l'heure d'écrire ces lignes... Géant. À l'Aviva Stadium, où la France ne s'est plus imposée depuis 2011, il ne fait néanmoins aucun doute que l'accueil sera rude pour nos Bleus et que les Stander, Healy ou autre Beirne causeront de vifs soucis au pack de Charles Ollivon. Néanmoins, concernant la bonne conduite du jeu, c'est bien l'absence de ses deux inséparables leaders de jeu qui pose question en Irlande. Qu'elle soit vieillissante ou non, on ne commute pas comme ça avec la charnière Murray et Sexton, deuxième au nombre d'associations mondiales et qui connaît le système irlandais sur le bout des doigts. Mieux, elle l'incarne depuis près de 10 ans maintenant.

Néanmoins, leurs remplaçants Gibson-Park et Burns ont de vraies qualités et "le demi de mêlée n'a pas tout à fait le même profil (que Murray) mais il a le même bagage technique avec un jeu au pied de pression précis. Donc ça ne changera pas trop leur façon de jouer", lançait Fabien Galthié, en fin connaisseur qu'il est. Au-delà de sa capacité d'adaptation qu'il a appris à maîtriser depuis son arrivée au Leinster en 2016, ce numéro 9 de poche (1m76 pour 80 kilos) dispose aussi d'un punch qui a fait ses preuves depuis ses premiers pas chez les Auckland Blues. "Il porte le ballon, il a beaucoup de vivacité, donc c'est un joueur dangereux qu'il va falloir contrôler notamment aux bords des rucks. Il a des appuis et aime porter le ballon", prévenait d'ailleurs Galthié en conférence de presse. 

Les Auckland Blues ? Eh oui, comme son nom à consonance britannique ne le laisse pas forcément deviner, Gibson-Park n'est pas un pur produit du St Michaels College ni de la célèbre UCD de Dublin. Jamison est un vrai gars de la capitale néo-zélandaise, passé par l'Eden Park, donc, mais aussi les Maoris All Blacks, avec qui il jouait aux côtés d'un certain James Lowe passé un temps et qui sera lui aussi titulaire contre la France, à l'aile, dimanche. Un garçon qui, cherchant à faire décoller son temps de jeu, avait eu la mauvaise idée de signer aux Hurricanes fin 2015, ou l'attendait un certain TJ Perenara des grandes heures. Résultat ? Aucune titularisation à Wellington et le point final de sa carrière dans l'archipel NZ, l'abondance de biens ne l'empêchant son rêve de devenir numéro 1, et accessoirement international. Depuis ? Le demi de mêlée barbu s'est envolé pour l'Eire voilà bientôt 5 ans, s'est révélé aux yeux de l'Irlande grâce à son profil de finisseur très apprécié en fin de rencontre, connaît les joies de la sélection depuis la dernière Autumn Nations Cup. Un dynamisme qui lui a notamment permis d'inscrire 14 essais en 70 apparitions en Pro 14 (pour 43 titularisations), de passer devant les McGrath, Cooney ou Marmion aux yeux D'Andy Farrell, et donc de fêter sa première titularisation dans le 6 Nations ce week-end. Méfiance.

Billy The Kid ?

Quant à Billy Burns, si son visage poupon ne vous dit rien, dites-vous que c'est lui qui était à la conclusion du magnifique mouvement de l'Ulster contre Toulouse, que beaucoup avaient plébiscité en décembre dernier. Au pire, vous remettez certainement son grand frère Freddie, international anglais aux quelque 1350 points en Premiership mais dont l'Hexagone ne se souvient que de son énorme boulette avec Bath en 2018, encore une fois face à Toulouse. Bref, une famille anglaise de rugbymen et d'ouvreurs polyvalents, capables de certaines fulgurances ballon en main notamment. "Billy Burns est un joueur qui aime aussi porter le ballon et tenter de faire la différence ballon en main", souligne d'ailleurs Fabien Galthié, toujours lui. Las, les langues de vipère n'hésiteront pas à jeter sur la place publique son improbable manqué lors de la dernière action face au Pays de Galles dimanche dernier. Trop gourmand, son coup de pied a en effet fini en ballon mort alors que l'Irlande avait là une pénaltouche qui pouvait lui permettre de s'imposer à Cardiff, malgré 60 minutes passées à 14. Pour autant, l'ancien arrière/ouvreur de Gloucester dispose d'ordinaire d'une patte droite très précise, lui qui est un bon buteur et qui a fait des passes au pied millimétrées sa marque de fabrique. Il reste en revanche, un garçon au gabarit plutôt frêle et assez friable en défense. Une indication que les Français ont certainement dû noter, de même que son association au 9 du Leinster devrait dynamiser le jeu irlandais. Vous l'aurez compris, cette charnière Gibson-Park/Burns ce n'est donc pas Byzance, mais ce n'est pas le désert non plus !

O'Livey
O'Livey
Pour être franc, ils me font plus peur que la charnière Murray/Sexton. Murray est pas encore au bout du rouleau, mais il est quand même assez clairement sur le déclin, et n'a plus été à son niveau de 2018 depuis quelques temps maintenant (au passage, c'est lui qui aurait du être nommé meilleur joueur du monde cette année). Quand à Sexton... Il me fait presque peine actuellement. Il a été un excellent joueur, qui comme Murray, a culminé en 2018. Mais depuis, il s'est écroulé. Je ne connais pas Burns. Pas du tout. Mais Sexton est tellement au fond du trou actuellement que les irlandais pourraient faire jouer n'importe qui, et je m'en méfierais plus que de Sexton.
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