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6 Nations. Fini la dépossession : comment le XV de France a révolutionné son rugby

L'équipe de France a conclu son Tournoi 2025 de la meilleure des manières : le sacre et un record d'essai. Comment les Bleus en sont-ils arrivés là ?

Jules Pineau 17/03/2025 à 14h51
Fabien Galthié a révolutionné le jeu du XV de France avec son staff. crédit photo : screenshot France TV
Fabien Galthié a révolutionné le jeu du XV de France avec son staff. crédit photo : screenshot France TV

Avec 30 essais inscrits, le XV de France a frappé un grand coup dans ce Tournoi des 6 Nations 2025. Un record historique, dépassant les 29 essais inscrits par l’Angleterre en 2001. Mais au-delà des chiffres, c’est la manière qui interpelle : les Bleus ont complètement changé de logiciel offensif.

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Un changement de paradigme radical

Depuis l’ère Galthié, la France s’appuyait sur une stratégie de dépossession, jouant sur l’occupation et la pression défensive pour épuiser l’adversaire avant de le punir sur des séquences éclairs. Mais 2025 marque un virage net : les Bleus gardent davantage le ballon, multiplient les phases de jeu longues et usent de leur puissance collective pour déséquilibrer les défenses.

60 % des essais français ont été marqués après plus de 30 secondes de jeu. Contre 40 % sur des actions rapides les années précédentes.

Une évolution qui s’explique par un arbitrage plus strict sur les zones de ruck, rendant le jeu au sol plus périlleux. Plutôt que de rendre systématiquement le ballon au pied, la France préfère construire en multipliant les options de passes et en impliquant les avants dans le jeu.

Des avants en mode bulldozer

La clé du système offensif actuel réside dans l’utilisation des avants au cœur du jeu. Avec une concentration des gros au milieu du terrain et des cellules à quatre joueurs, les Bleus avancent, provoquent des fixations et créent des brèches pour les trois-quarts.

Les porteurs de balle ne sont plus juste des déménageurs, mais de véritables manieurs de ballon, capables d’assurer la continuité du jeu avec des passes après contact ou dans le dos.

Thomas Ramos résume bien la philosophie de jeu actuelle :

« On aime avoir le ballon, devant comme derrière. On a construit un système dur à lire, avec plein d’options de jeu. »

Et ça fonctionne : les adversaires sont en permanence sous pression, hésitant entre monter en pointe pour couper les transmissions ou reculer pour contenir les charges des avants. Un dilemme qui coûte cher, car les Bleus sanctionnent chaque erreur.

Un système durable ?

Cette explosion offensive pose une question : les Bleus ne sont-ils pas en train de dévoiler leurs cartes trop tôt ? À deux ans du Mondial 2027, ce système pourrait être disséqué et contourné par les défenses adverses.

Fabien Galthié, lui, garde la tête froide :

« Dans notre sport, tout va très vite. Les règles évoluent, les stratégies aussi, et les rapports de force changent. »

Autrement dit, le staff tricolore est déjà prêt à ajuster sa copie. En attendant, ce XV de France enchaîne les essais (et les victoires) avec une régularité clinique et installe une menace offensive que personne ne peut ignorer.

Schloukamar
Schloukamar
Finie la dépossession ??? Si l'edf est championne des placages, c'est qu'elle ne possède pas le ballon.
ErneSTina la Carniceria Tolosana
ErneSTina la Carniceria Tolosana
Bravo ! Forcément, la déception de la Coupe du Monde a été dure à digérer. Un point, un tout petit point… Des ballons hauts, de la fourberie arbitrale, une mêlée ballotée… Mais je pense que c’est désormais derrière nous. Car sans ces quatre ballons tombés, c'était un Grand Chelem en impair, avec juste un pays de Galles qui ne vaut plus rien. On joue, on s'adapte, on a de bons facteurs X, un buteur fiable. Devant, le 7/1 a facilité le travail des gros avec un banc XXL. Qui a mis les 70 points contre les Italiens ? Qui a mis les 40 points en Irlande ? Ils ont pris un sacré coup sur la tête. Ça, c'est vraiment LE match référence. Nous avons une belle profondeur d'effectif. Il faut encore plus de concurrence, mais de manière intelligente, sans faire de quartier. Il reste du travail, mais c'est vraiment en bonne voie.
MAKABIAU
MAKABIAU
Effectivement comme @lebonbernieCGunther (de J. Kerr) je ne vois pas d'originalité dans le style de jeu proposé à présent. Ca reste du classique. Ce qui me gêne toujours : \* trop de dépendance aux joueurs à "exploits" (toto, LBB, YM) \* le banc 7+1 s'il devait devenir la norme \* l'absence d'adaptation à l'adversaire est très significatif et très ennuyeux, car cela sous entend l'absence de plan B - on l'a bien vu contre l'Angleterre \* certains postes ne sont pas dotés pour l'avenir (n°1 !!) ou certains jeunes n'ont pas encore assez eu leur chance (Barré, Depoortere, etc.) \* pour le moment le tournoi se joue à 3 prétendants Le collectif a bien mieux fonctionné cette année, mais il faut urgemment s'occuper des poste n°1, 8, 13, 14 et 15 soit pour avoir un nouveau titulaire en 2027 ou des jeunes plus aguerris à la même échéance. Non pas que ceux qui y ont joué cette année aient démérité, mais on n'a pas de pilier droit, Roumat doit jouer face à certains adversaires, essayer Aldritt en 7 (?), Fickou en 2027 (?), de jeunes centres, et Ramos qui m'inquiète toujours Enfin, mais j'y crois pas, travailler le jeu a pied et les ballons hauts (y a que Flament qui y arrive..)
lebonbernieCGunther
lebonbernieCGunther
Je ne vois pas où est la révolution... La révolution de Galthié, c'était la dépossession, mais ça a globalement foiré. Là, il est revenu à quelque chose de finalement très basique que la phrase bien connue résume très bien: "le rugby, ça commence devant". Rien de bien inventif, en somme... Dans ce retour aux bases, je relève cependant la très bonne adaptation aux nouvelles règles, principalement autour des rucks. Ca, on l'a très bien géré. Mais je crois que notre succès repose avant tout sur un effectif d'une qualité jamais égalée, avec des mecs brillants qui retrouvent beaucoup de partenaires de club autour d'eux. Ca facilite la prise de repère. Mais au final, ce que je retiens de ce Tournoi, c'est cette ânerie de 7-1 -qui n'a d'ailleurs jamais été appliquée jusqu'au bout en raison des blessures ou des cartons. Ca fragilise beaucoup trop notre ligne arrière pour peu de bénéfices devant. Et encore une fois, on peut faire la même chose avec un 6-2. Alors cette fois-ci, c'est passé, mais je reste persuadé qu'un jour ou l'autre, face à des adversaires d'un autre niveau, ce 7-1 nous plantera le nez dans le gazon.
Yoooooooy
Yoooooooy
Toujours déçu par le contenu des articles... On pourrait écrire le même en inversant le titre.
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