À seulement 27 ans, il est déjà perçu par beaucoup d'observateurs locaux comme le meilleur deuxième ligne de l'histoire du XV de la Rose, aux côtés de Martin Johnson. Jonny Hill ? Doucement les amis... On parle bien sûr ici de Maro Itoje, déjà inscrit au panthéon du rugby british après 55 capes pour l'Angleterre, 6 ans en sélection et 2 tournées des Lions Britanniques. Depuis ses débuts, ce poète à ses heures perdues est considéré comme une star de ce jeu, peut-être l'une des seules à son poste, d'ailleurs. Une gueule, un gabarit qui n'a rien du postier du coin (1m96 pour 115kg) et un talent hors-normes qui ont fait de lui l'un des Anglais les plus reconnus aux 4 coins de la planète rugby. Sans oublier sa petite touche d'arrogance et son curseur de pénibilité élevé au possible sur un terrain.
La beauté ultime de Maro Itoje sous le nouveau maillot des Saracens
Lui ? C'est aussi l'un de ceux qui tient - évidemment - la baraque depuis le début de ce Tournoi pourtant difficile pour les Anglais. Côté Perfide Albion, il y eut bien sûr les éclairs de Marcus Smith, les interventions tranchantes de Freddie Steward ou les percus' de Simmonds et Dombrandt, souvent de manière sporadique. Mais les guides à temps plein du pack anglais sont cette année Ellis Genge... et Maro Itoje. Face à l'Irlande, dos au mur après avoir été réduits à 14 dès la 2ᵉ minute de jeu, les ouailles d'Eddie Jones ont montré du caractère surtout, un pack au niveau, aussi. Et cela grâce à la force de rhinocéros de Genge en mêlée, certes, mais aussi la présence de "Oghenemaro Miles" : là, joueur des Saracens s'est démené comme un lion pour gêner l'alignement irlandais, ralentir les libérations adverses et faire avancer son équipe au près. À son crédit, 7 courses ballon en main, nombre de touches perturbées, 13 plaquages effectués et 2 pénalités récupérées.
6 NATIONS. Grâce à Ellis Genge, le pack anglais fait de nouveau peur
Que viennent quelque peu nuancer les 2 coups de sifflet à son encontre durant la partie. Mais il est comme ça Maro, généreux au point d'aller parfois au-delà de la règle. Reste que c'est aussi ce qui contribue à donner ce sentiment de domination des débats lorsqu'il est sur le terrain. Son indiscipline plombe son équipe, vous dîtes ? Avec des œillères, peut-être. Mais cela serait oublier la cape d'invisibilité d'Itoje, qui comme Richie McCaw en son temps, est sûrement le seul joueur aujourd'hui à être capable de se mettre 10 fois à la faute dans un match, et de n'être sanctionné que 2.
RUGBY. 6 Nations. Angleterre. Pourquoi le XV de la Rose ne fait plus peur derrière ?
Ce grâce à son intelligence bien au-dessus de la moyenne et sa maîtrise technique parfaite. Qu'à cela ne tienne, samedi au Stade de France, l'idée sera d'avoir des soutiens offensifs encore plus réactifs qu'à l'accoutumée, d'éviter sa zone en touche et d'essayer de le faire dégoupiller, lui qui a parfois du mal à rester aussi lucide lorsqu'il ne parvient pas à prendre le dessus sur ses adversaires. Itoje, un vrai dominant qu'il faudra dominer à Saint-Denis. Paul, Cameron, on espère que vous avez bien récupéré de vendredi dernier !