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6 Nations : l'analyse de la presse britannique et irlandaise après la victoire de l'Irlande sur la France

Jonathan Sexton, Pascal Papé, Joe Schmidt et le niveau du Top 14 sont les principaux sujets abordés par les médias étrangers après Irlande - France.

Clément Suman 16/02/2015 à 12h20
Irlande - 6 Nations : Jonathan Sexton homme du match face à l'Irlande.
Irlande - 6 Nations : Jonathan Sexton homme du match face à l'Irlande.
Samedi, le XV de France s'est incliné en Irlande pour la 2e journée du 6 Nations (18-11, score final). Une défaite frustrante mais logique : les Bleus ont trop attendu pour se réveiller et commencer à inquiéter les hommes de Joe Schmidt. À l'arrivée, les joueurs sont déçus. Mais qu'en ont pensé les médias britanniques et irlandais ? Revue de presse.

The Independent - « Un Jonathan Sexton contusionné plus fort que les critiques pour un retour gagnant. »

Jonathan Sexton fait la Une du quotidien généraliste britannique. La première raison ? Son retour à la compétition après douze semaines de repos imposé. La seconde ? Le demi d'ouverture du Racing Metro a mené son équipe à la victoire en inscrivant cinq pénalités et quinze points. La troisième ? L'inquiétude d'une nouvelle commotion pour le joueur, sonné après un choc tête contre tête avec Mathieu Bastareaud. Ensanglanté après cette percussion, Sexton sortira dix minutes pour se faire soigner, avant de revenir sur le pré pour passer une énième pénalité et « remporter son duel face à Camille Lopez » et « empêcher la France de revenir dans la partie malgré l'essai de Romain Taofifenua. »

La santé du demi d'ouverture, véritable facteur X du XV du Trèfle, est surveillée de très près, et beaucoup, en Irlande, jugeaient risqué de le titulariser ce week-end face à Mathieu Bastareaud, qui lui avait causé sa première commotion lors du Tournoi 2014. Mais le test passé face aux Bleus, deux semaines avant LE choc de ce 6 Nations face à l'Angleterre, a été jugé concluant et Sexton a fait taire les critiques.

The Irish Times - « L'Irlande l'emporte dans une rencontre physique, brutale et serrée »

Pour le journal irlandais, c'est « la patte Joe Schmidt » qui est à l'origine de la victoire des Verts dans un match serré et brutal. Cette victoire est vécue comme « une prouesse quasi-égale à une seconde victoire consécutive dans le 6 Nations tant les Français ont mis le paquet pour revenir en fin de rencontre. » Mention spéciale aussi au triangle d'attaque, et notamment à Rob Kearney et Tommy Bowe, « excellents dans les airs. » La défense du Trèfle, qui a su résister aux assauts des « gargantuesques » remplaçants du XV de France, est également mise en avant.

La phrase qui fait mal : « Aujourd'hui, comme pour symboliser le rugby français, les Bleus ont paru obsédés par donner des coups de marteau dans la défense, plutôt que de varier en jouant à la main ou en utilisant le jeu au pied. »

Planet Rugby – Papé et les Bleus dans les flops du week-end

Dans son traditionnel Top / Flop du week-end, « who's hot and who's not » en version originale, Planet Rugby a placé les Bleus et Pascal Papé dans la seconde catégorie. « Le sombre record sous l'ère Saint-André continue. » Le deuxième-ligne du Stade Français prend cher, après son coup de genou sur Jamie Heaslip, que l'arbitre a jugé volontaire : « Son carton jaune a pénalisé la France dans un moment crucial. C'était un geste déloyal et pas nécessaire. Saint-André a déjà annoncé des changements pour le match face au Pays de Galles, et même s'il n'est pas suspendu, Papé pourrait être mis de côté. » Dans un autre article, Planet Rugby qualifie même le Tricolore de « Villain of the match » avec Rory Best, comprenez « méchant ».

ESPN – Le banc tricolore a fait la différence

Si le site consacré au sport fait de Jonathan Sexton l'homme du match, il reconnaît l'apport du banc français qui permit aux Bleus de faire la différence et de dominer la fin de la rencontre. L'apport d'Uini Atonio, « le joueur le plus lourd de ce 6 Nations », est souligné, même si l'essai de Romain Taofifenua n'a pas été suffisant pour battre le XV d'Irlande. Face aux coéquipiers de Paul O'Connell, les Bleus « ont subi ce qu'ils ont fait subir à l’Écosse une semaine plus tôt. » À savoir, marquer le seul essai de la rencontre mais s'incliner face à la réussite du buteur adverse sanctionnant l'indiscipline.

Sky Sports – Camille Lopez souffre de la comparaison

Pour l'homme du match, pas de suspense : Jonathan Sexton est une nouvelle fois plébiscité par Sky Sports. En face, Camille Lopez souffre de la comparaison. Ses échecs au pied (sans quoi les Bleus auraient pu aller chercher un drop plutôt qu'un essai en fin de match) sont pointés du doigt, comme son jeu à la main. En seconde période, après un joli rush de Yoann Huget, le Clermontois a ainsi « ruiné une opportunité » avec une passe mal assurée. Sexton, lui, « a joué comme s'il n'était jamais parti. »

The Guardian - « Le XV de France loin du niveau des cadors »

Le journal anglais se tourne déjà vers le prochain test opposant l'Irlande au XV de la Rose, mais analyse la situation des Tricolores. La perf' des Bleus « contraste » avec celles des autres nations majeures européennes et The Guardian ne voit pas les Bleus s'imposer en Angleterre lors de la dernière journée du 6 Nations, « s'ils continuent de jouer comme ça. » Le journal ne « s'étonne même pas » que PSA refuse d'évoquer le prochain France – Irlande qui aura lieu lors de la Coupe du monde... Saint-André a « sélectionné les joueurs en forme » mais « le très riche Top 14 ne paie pas assez de dividendes pour profiter à l'équipe nationale. » Un constat dur, mais déjà établi en France depuis quelques saisons...

Paupiette bistufly
Paupiette bistufly
@ Cyanman : complètement d'accord avec toi. La stratégie d'avant match basée sur une blessure sur Sexton est lamentable. On voit où en est réduit le XV de France et son guignol de sélectionneur. Je ne m'en cache pas, samedi dernier, je regardais l'Irlande jouée, pas la France. Je ne me suis pas plus régalé mais au moins je me suis moins énervé.
Adrien94
Adrien94
les bleus ne nous ont pas fait vibrer samedi c sur , mais le tournoi n'est pas encore fini
Higelm
Higelm
Ce qui est triste à dire et à savoir, c'est que ce n'est pas l'Irlande qui gagne ce match, c'est la France qui le perd tout seul. J'ai l'impression que chaque joueur laisse son cerveau, son envie, même son talent dans son club à chaque fois qu'il rejoint le groupe France. Alors, forcément, je me dis que le soucis ne vient pas du joueur mais du management des joueurs. Quand j'entends qu'on se déplace en Irlande "pour faire un exploit", je me dis qu'on est tombé bien bas. Sans vouloir manquer de respect à l'Irlande, qui, sous la houlette de Joe Schmidt, impressionne depuis quelques temps, la France n'est néanmoins pas une équipe qui devrait être qualifié comme allant tenter un exploit en terres irlandaises (en N-Z je l'accepterais ce terme). Quand tu vois ce que Lancaster fait avec l'Angleterre, qui remplace des pépites par des diamants, ce que Gatland arrive à faire avec le Pays de Galles et un réservoir limité, quand tu vois Cotter qui fait revivre l'Ecosse en quelques matchs, je me dis que le problème c'est définitivement Saint-André et son staff. Je supporte la France et je crois en chaque joueur, mais vivement la fin du Mondial et un renouveau pour le staff (et si possible les instances au dessus d'eux aussi). Un nouvel élan doit être insufflé.
Marc Lièvre Entremont
Marc Lièvre Entremont
Benny, dire que Lopez n'est pas magicien, soit, mais si tu le regardes jouer avec Clermont tu t’apercevras qu'il est capable de balancer des caviars, et ce, au pieds comme à la main, et qu'il conduit très bien le jeu. Pour moi il a deux faiblesses à corriger, son inconstance sur les pénalités et sa capacité à gérer les temps faibles À Clermont il a la chance de jouer les grosses affiches, avec le XV type, et se retrouve quand même très souvent dans un fauteuil pour animer.
Cyanman
Cyanman
Concernant le duel Sexton / Bastareaud, il est malheureusement symptomatique des dérives inhérentes à notre sport : recherche de toujours plus de puissance, on privilégie l'approche bourrin au dépend des stratégies d'évitement. Le rugby n'a plus grand chose de noble dans sa mise en application au XXIème, et des esthètes comme Hogg vont se faire de plus en plus rares ! La stratégie annoncée dès le départ est en gros de causer une nouvelle commotion à Sexton.. Sérieusement c'est encore du rugby ou un match de boxe ? On recherche la victoire par le prestige ou le forfait par KO ? Ni l'un ni l'autre, au final on est en dedans, au fond du trou comme jamais et Sexton toujours debout, avec 18 points au compteur. Une leçon à méditer pour l'avenir du rugby.
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