Planet Rugby : « Une victoire de folie insuffisante pour l'Angleterre »
Planet Rugby donne le ton dès le titre de son compte-rendu sur « un match complètement fou ». Les Bleus ont « fait leur part » en inscrivant cinq essais dans une rencontre loin d'être à sens unique, mais ont fini par « s'essouffler » après une période de domination, « manquant douze points au pied ». Des échecs qui ont fini par faire la différence... Quid de l'homme de match ? Si de nombreux candidats auraient pu prétendre à ce titre, c'est Ben Youngs qui en hérite pour « son meilleur match sous le maillot anglais. » Le plus bel essai ? Celui de George Ford, qui a fait (très) mal aux Tricolores. Curieusement, le titre de « villain of the match », comprenez « méchant » n'est pas décerner à Courtney Lawes mais bien à James Haskell, sanctionné d'un carton jaune pour un tacle sur Jules Plisson.
The Guardian : Un match de folie pour un Mondial de folie ?
Un match complètement fou, avec des joueurs talentueux et des gestes venus d'ailleurs. C'est avec ces termes qu'on pourrait résumer l'analyse du journal, qui met en avant le travail des ¾ anglais : « Nowell, Joseph et Burrell, sans oublier un Brown toujours agité ont changé la façon de jouer » du XV de la Rose. Effectivement, on était loin de la version « championne du monde » de l'équipe d'Angleterre avec un pack monstrueux et un buteur comme principale arme offensive. Mention spéciale, côté français, à Maxime Mermoz et son « footwork » qui a donné du fil à retordre à Jonathan Joseph. The Guardian remarque également que Ben Skeen, le TMO de la rencontre, a eu beaucoup de travail entre l'essai de Nakaitaci, le plaquage de Lawes ou le tacle d'Haskell, « qui a bien failli couper Jules Plisson en deux. » Pour conclure, le journal se demande si ce match annonce un Mondial de folie ou si « c'était un adieu avant la rigueur de la Coupe du monde » et le « jeu au pied » qui domine généralement dans cette compétition.
Daily Mail : Noa Nakaitaci dans le Top 5, le XV de France est une énigme
L'ailier d'origine fidjienne a crevé l'écran face à l'Angleterre. Décisif sur l'essai de Vincent Debaty, le Clermontois a inscrit le deuxième de l'équipe de France, manquant de justesse la sortie en ballon mort. Ce fait de jeu a fait son entrée dans le Top 5 du Daily Mail sur le 5e journée du 6 Nations. Dans un autre article du journal britannique anglé sur le « bilan » de la compétition, la France « reste un mystère ». Le média se demande où était passé le XV de France de Scott Spedding, Noa Nakaitaci et Maxime Mermoz, capable de relancer de partout, de jouer en off-load. En contrepartie, la France a encaissé sept essais « alors qu'elle avait la meilleure défense du Tournoi avant la rencontre ». Bref, une véritable « énigme ».
ESPN : la charnière anglaise à l'honneur
Si Danny Care et Owen Farrell se sont imposés depuis l'arrivée de Stuart Lancaster à la tête de la sélection anglaise, il semblerait que le duo se soit finalement – et définitivement ? - fait dépasser par la paire composée de Ben Youngs et George Ford. Les deux joueurs ont rayonné, inscrivant à eux deux... 35 points ! ESPN les met à l'honneur qualifiant leur match de « sensationnel ».
Sky Sports : « La France se bat bec et ongles »
À Twickenham, les Bleus ont montré à la fois « leur meilleur côté et leur pire », en référence à l'envie et aux offensives tricolores... mais aussi à leurs absences en défense dans un match « captivant ». Une victoire en vain, la faute à la large victoire de l'Irlande sur l’Écosse. Mais pour Sky, si les Anglais terminent une nouvelle fois à la seconde place du 6 Nations, c'est aussi parce que la France « s'est battue bec et ongles » pour inscrire cinq essais au final.
BBC : « L'Angleterre peut battre n'importe qui »
Si Stuart Lancaster s'est dit « fier » du comportement de ses joueurs, qui disputaient leur dernier match avant l'annonce de la liste pour la Coupe du monde, le constat est là : le XV de la Rose n'a plus gagné le 6 Nations depuis 2011, terminant pour la quatrième année consécutive à la 2e place. Mais pour Will Carling, « l'Angleterre peut battre n'importe qui. » Le capitaine des vice-champions du monde 1991 ne considère pas le match face à la France comme une référence, préférant celui des soldats de Sa Majesté face au Pays de Galles. Brian O'Driscoll s'est aussi confié à la BBC. Pour lui, George Ford est le facteur X de l'équipe : « Il amène de la variété. Son seul point faible, ce sont ses tirs au but sous la pression, on l'a vu face à l'Irlande. »
À noter que le match face aux Bleus a réuni 9,63 millions de téléspectateurs devant la BBC, un record pour un match du Tournoi. Le précédent datait d'il y a quatre ans pour un match opposant l'Angleterre... et la France qui avait rassemblé 9,56 millions de personnes devant la télévision.
Bonus : les notes du Guardian
En France, les notes de L'Equipe sont souvent scrutées les lendemains de match, comme le sont les étoiles décernées par le Midol. Mais en Angleterre aussi, on note aussi les joueurs ! Pour le Crunch, la meilleure note (9/10) a été décernée à Ben Youngs, sans surprise. Viennent ensuite, avec un 8/10, le duo anglais George Ford / Courtney Lawes et le duo tricolore Thierry Dusautoir « qui plaque tout ce qui bouge » / Guilhem Guirado « qui se construit une réputation sur la scène internationale ». Les moins bien notés ? Côté français, c'est Jules Plisson qui est mis à l'amende avec un 4/10, la faute à « sa distribution - au pied et à la main – trop irrégulière. » Le demi d'ouverture du Stade Français a reçu la même note que James Haskell, « qui n'a cessé de décliner depuis sa performance magistrale face au Pays de Galles ».