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6 NATIONS. ANALYSE. Comment les Écossais ont-ils fait déjouer l'équipe de France ?

Vainqueurs de leurs deux derniers affrontements face à la France dans le tournoi, les Écossais ont à chaque fois su faire déjouer les hommes de Fabien Galthié.

Alexis Brochot 18/02/2022 à 12h30
Les Bleus devront mieux faire que lors de leurs deux derniers affrontements face à l'Écosse.
Les Bleus devront mieux faire que lors de leurs deux derniers affrontements face à l'Écosse.

Dans un peu plus d'une semaine, le XV de France se déplacera à Murrayfield, afin de défier une équipe d'Écosse toujours compliquée à manœuvrer. Pour preuve, les coéquipiers de Finn Russell ont remporté leurs deux derniers affrontements face aux Tricolores dans le tournoi. Deux succès (28-17 et 23-27) qui ont à chaque fois empêché les Bleus de remporter la compétition. Les hommes de Fabien Galthié auront certainement à cœur de se venger de ces échecs passés, eux qui sont encore en course pour réaliser le Grand Chelem. Mais pour cela, il faudra faire mieux que lors des deux dernières éditions, face à un XV du Chardon qui livrera (comme à son habitude) un rude combat. En attendant samedi prochain, on a donc décidé de revisionner les deux dernières défaites des Bleus face aux Écossais, pour comprendre comment ces derniers nous avaient contrés.

6 Nations. Montées agressives, ballons hauts... Ce qui avait fonctionné pour nos Bleus face à l'Irlande6 Nations. Montées agressives, ballons hauts... Ce qui avait fonctionné pour nos Bleus face à l'IrlandeDes montées inversées qui avaient fonctionné

Que ce soit lors de la rencontre de 2020, ou bien celle de 2021, quelque chose nous a directement tapé dans l'œil : les montées défensives écossaises. Moins agressifs sur le porteur de balle, les coéquipiers d'Hogg se concentraient davantage sur les extérieurs, afin de couper les lignes de passes entre l'ouvreur et ses centres. On a souvent vu les Français dominer les collisions au ras, mais se faire piéger dès qu'ils voulaient écarter au large. Ce fut le cas notamment sur cette première image, où l'ailier Graham monte en pointe sur Vakatawa.

Des prises de risque qui ont souvent fonctionné, les Bleus n'arrivant pas toujours à s'adapter à cela. Au contraire, on a vu lors de ces deux rencontres que Matthieu Jalibert et Romain Ntamack étaient assez perturbés par cela, les obligeant à conserver la balle. Et pourtant, des surnombres, il y en avait au large ! Et quand on connaît les qualités des ailiers présents sur la pelouse (Fickou et Penaud), on se dit qu'il y avait mieux à faire. Mais justement, les Écossais devaient également s'en douter, et c'est sûrement pour cela qu'ils ont mis en place ce type de défense. Pour éviter que les Bleus balayent le terrain, comme ils avaient su le faire face à d'autres nations comme l'Angleterre ou l'Irlande. On voit notamment sur cette deuxième image le trou laissé par la défense écossaise, qui ne sera pas exploité à cause de la montée en pointe de Hastings.

Cette stratégie fut d'autant plus payante, que le XV du Chardon a réussi près de 90% de ses plaquages lors des deux rencontres cumulées. Et même quand ils se faisaient percer, les Écossais arrivaient à s'en sortir, grâce à de trop nombreuses maladresses françaises (11 en-avants en 2020, 7 en 2021).

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Malgré de très bonnes montées défensives, il est tout de même arrivé que nos Bleus franchissent le rideau écossais (8 fois sur les deux rencontres). De bonnes phases de jeu qui n'ont pas pu toujours être correctement transformées, la faute à une équipe d'Écosse très pénible dans les rucks. Parfois à la limite de la règle, les coéquipiers de Watson ont régulièrement ralentit le jeu, permettant donc à la défense de se replacer. Ils ont par ailleurs souvent été pénalisés par les arbitres (21 fautes sur les deux matchs) mais peu importe : cela cassait la dynamique du XV de France, qui était ensuite obligé de repartir sur une touche ou sur une mêlée. Et comme nous l'avons dit précédemment, les Bleus ont été particulièrement maladroits, la faute, il faut le dire, à une météo compliquée. Toujours est-il que dès que les Français ont su mettre de la continuité après un franchissement, ils ont été récompensés par un essai (Penaud et Ollivon en 2020, Penaud en 2021). Malheureusement pour nous, cela n'est arrivé que de manière sporadique, face à une défense écossaise très présente dans les regroupements.

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Enfin, ce qui a plombé les Tricolores lors de ces deux matchs, c'est la qualité du jeu au pied écossais. Que ce soit avec Russell, Hastings, et surtout Hogg, le XV du Chardon a constamment fait reculer les Bleus, grâce à des coups de pied de dégagement très précis. Ils ont souvent pris à défaut Brice Dulin, et mis sous pression le XV de France tout entier. Une occupation du terrain parfaite, qui en disait long sur la stratégie de l'Écosse : ne pas avoir trop le ballon. Ce fameux jeu de dépossession, en vogue en ce moment, a parfaitement marché face aux coéquipiers de Dupont. Les Écossais occupaient, et attendaient l'erreur française pour punir. Un schéma de jeu qui correspondait parfaitement aux conditions climatiques. Sans parler bien évidemment des ballons hauts, qui furent la plupart du temps gagnés par Hogg, Van Der Merwe ou encore Kinghorn. Un domaine où les Tricolores n'ont pas su s'imposer, ce qui a laissé de nombreuses munitions importantes à leurs adversaires.

D'autant que sur ces deux rencontres, les Écossais étaient bénis par les Dieux du rugby ! On se souvient de l'essai casquette du talonneur Mcinally à Murrayfield, ou encore celui de Cherry au Stade France. Malgré tout, la chance ça se provoque, et il faut bien évidemment rendre hommage à cette équipe d'Écosse, qui fut l'une des seules à vraiment contrecarrer les plans de jeu du XV de France ces derniers temps.

Que faire face à cela ?

En partant du principe que le XV du Chardon utilise la même tactique que lors des deux dernières rencontres (ce qui est loin d'être sûr), il faudra bien évidemment trouver des solutions afin de ne pas se faire piéger une troisième fois. La première, assez bateau, consisterait à être bien plus efficace dans les zones de rucks. Face à une troisième ligne qui ralentira toutes les phases de jeu (même si Ritchie sera absent), les Bleus devront plus vite sortir les ballons, afin de mettre le jeu dans la défense écossaise. On a notamment vu que face au Pays de Galles il y a une semaine, cette dernière se retrouvait totalement désorganisée dès que les locaux mettaient du rythme. Deuxièmement, on peut espérer des jeux au pied offensifs bien sentis, qui contreront les montées inversées des arrières écossais. Lors du Tournoi 2020, Antoine Dupont avait parfaitement réussi cela, en lobant l'ailier adverse pour servir Damian Penaud qui n'avait plus qu'à aplatir dans l'en-but.

Équipe de France. Ballons hauts, retour des vestiaires... Ce que les Bleus devront améliorerÉquipe de France. Ballons hauts, retour des vestiaires... Ce que les Bleus devront améliorerEnfin, attention à l'indiscipline, qui avait été fatale aux Bleus lors du match de 2020. Avec 11 fautes, et plus de 50 minutes en infériorité numérique (carton jaune de Cros et rouge d'Haouas), les coéquipiers d'Ollivon s'étaient tirés une balle dans le pied, laissant l'opportunité aux Écossais de creuser l'écart sans trop de souci.

Team Viscères
Team Viscères
Ils ont donc gagné en étant très efficaces au plaquage, en dictant leur tempo dans les rucks, en coupant nos attaques, en maitrisant leur jeu au pied et en dominant les airs... en gros en étant meilleurs que nous non? Du coup ma proposition pour le match qui arrive, c'est qu'on soit meilleurs qu'eux.
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