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6 NATIONS : 80% de victoires mais 1 seul trophée : pourquoi Fabien Galthié doit absolument gagner ?

Le sélectionneur des Bleus s'apprête à disputer sa huitième compétition à la tête du XV de France. Il est dans l'obligation de l'emporter pour conserver son statut.

Jules Pineau 28/01/2025 à 16h30
Fabien Galthié se retrouve face à une obligation de résultat avant le Tournoi. crédit photo : screenshot France TV
Fabien Galthié se retrouve face à une obligation de résultat avant le Tournoi. crédit photo : screenshot France TV

En poste depuis 2020, Fabien Galthié a une année charnière devant lui. Il reste désormais un peu plus de deux ans pour préparer la Coupe du Monde 2027 en Australie. L’histoire récente du XV de France crée un sentiment d’urgence et ne laisse plus le choix au sélectionneur : il doit gagner le Tournoi des Six Nations 2025.

Un premier objectif raté

Fabien Galthié n’avait qu’une mission : ramener la Coupe à la maison. Tout son premier mandat était logiquement tourné vers l’échéance du Mondial 2023 en France. La défaite face aux Springboks en quarts de finale a été vécue comme un traumatisme et les Bleus ont mis du temps à s’en relever.

Un Tournoi 2024 terne

"J’aimerais que le Tournoi des 6 Nations commence dès demain", avait lancé Shaun Edwards quelques jours après cette désillusion. Le Tournoi 2024 avait bien fini par commencer, mais le XV de France a eu un sacré retard à l’allumage. La débâcle inaugurale à Marseille face à l’Irlande (38-17) laissait entrevoir le pire. Le match nul face à l’Italie confirmait nos craintes (13-13).

L’équipe de France n’avait pas encore digéré cette élimination d’un point à la maison, ses supporters non plus. Fabien Galthié et son staff paraissaient perdus, apathiques, endormis. En l’absence d’Antoine Dupont, personne ne semblait en capacité de secouer le bateau Bleu. Malgré tout, les Tricolores ont terminé à une honorable deuxième place.

L’été cauchemardesque

Dans ce contexte, on se dit qu’on a évité le pire, que la deuxième place est un moindre mal et que le temps fera les choses. La tournée estivale en Argentine sans les joueurs « premiums » devait être l’occasion de voir des nouvelles têtes et de bâtir un cycle vertueux.

Il n’en fut rien, l’image du XV de France a été écorchée, le bateau prenant l’eau de toutes parts. Les affaires successives de Jaminet et Jegou/Auradou ont installé un climat de défiance du grand public envers l’équipe de France. Le sportif est passé après tout le reste. Il ne restait que les affaires judiciaires. D’ailleurs, le monde du rugby peine encore à se remettre de cet été noir.

Et maintenant ?

Le staff est bien sûr responsable de ses joueurs, responsable du cadre installé (ou non), responsable de la manière d’aborder une compétition et de la préparer. Le staff est aussi responsable des résultats, même si les entraineurs entrainent et les joueurs jouent. Fabien Galthié représente les échecs passés de cette équipe, à lui de savoir s’il veut également incarner l’avenir. 

Le sélectionneur n’a plus le droit à l’erreur. Bien qu’il brandisse l’argument fatidique des 80% de victoire, cette génération est taillée pour gagner des titres. Son bilan d’un trophée en sept compétitions disputées n’est pas suffisant au vu de la qualité de l’effectif dont il dispose. Rendez-vous compte, nous avons certainement sous nos yeux la meilleure équipe que le XV de France ait connue. À trois jours du coup d’envoi du Tournoi 2025, Fabien Galthié n’a plus le choix : il doit gagner. Sa place et sa crédibilité sont en jeu.

Jako33
Jako33
Franchement qu'on l'aime ou pas, Galthié et son staff vont du bon travail avec ces 80% de victoires et ont raison de le mettre en avant. Il jouit, il est vrai, d'un concours de circonstance avec une génération assez exceptionnelle avec une sorte d'union sacrée entre les clubs et la fédération. Aujourd'hui, on est au niveau des meilleures nations du rugby, et ce n'était pas le cas depuis des lustres (voir jamais!). Il y a une certaine stabilité au niveau des résultats qui témoigne de leur bon travail. Au final, le peu de titres c'est surtout dû à quelques coups du sort, et surtout à une équipe d'Irlande qui est sur la même dynamique positive.
LAmiDeTous
LAmiDeTous
Une fois encore, la situation catastrophique des finances de la fédération n'existe pas. Elle n'a donc pas de conséquences sur la nécessité de gagner. Le déni de l'environnement immédiat typique des sociétés libérales. L'urgence de gagner vient de la nécessité de faire entrer les sous, chose qui n'existait pas lorsque la fédération s'asseyait sur le matelas du pognon prévu pour le stade. Cette génération avait le potentiel de gagner la coupe du monde, certes, mais son legs aux générations futures sera mince par mauvais calcul politique. Elle aura gagné moins de tournois que des générations moins fortes. Or le palmarès entre en compte dans les discussions sur le partage du fric. Six tournois gagnés et le rugby français pouvait se montrer plus exigeant sur la répartition. Cette génération qui gagnerait si peu sera un gâchis extraordinaire dans son héritage. Le bon temps où le rugby français pouvait ne pas se soucier des titres est révolu. Il faut des sous.
p.coutin
p.coutin
On peut perdre le tournois avec une équipe séduisante et un entraineur entrainant. Et on peut le gagner avec un jeu plutôt moche et une entraineur moyen. Pour l'instant c'est le pari de l'EDF. Mais parler ou rêver d'e gagner un CDM en Australie dans ces conditions, qui peut y croire? Qu'on veuille le voir ou non, les Français sont toujours ou encore en train de bricoler. Dernière en date ; tu convoques deux seconde lignes qui aurait mérité de rester au frigo le temps d'apprendre le respect des femmes et du maillot, mais tu fait monter un joueur, (Roumat), qui en dehors de l'EDF ne jouera probablement jamais en 4. Woki Bis Repetita...
MAKABIAU
MAKABIAU
Je suis surpris que les % de victoires segmentés par compétition et face aux top 8 ne soit pas disponible à notre époque si férue de statistiques et de data. On pourrait avoir quelque chose du genre avec la pondération du nombre de matchs joués par compétition (j'invente) : CDM 60% T6 70% tournées estivales 40% tournées automnales 90% Là au moins on verrait où ça pêche De toutes les façons la CdM a montré les limites de Didier Galthié, après c'est le tournoi et c'est finalement sur des tournées courtes qu'il s'en sort le mieux. Pas de quoi rêver....
potemkine09
potemkine09
80% de victoire, ça fait globalement une deuxième place dans le Tournoi, ce qui doit être à une exception près la place de l'EdF à chaque fois depuis la prise de fonction de FG. On est dans les clous! Ce qui ferait mal, c'est d'avoir des clubs qui cartonnent en coupes d'Europe (12 clubs qualifiés sur 14!) mais une EdF qui ne jouerait que les seconds couteaux. Perso, je suis prêt à se qu'on ne gagne pas cette année s'il y a du jeu, et non pas la victoire à tout prix en jouant moche.
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