Le rugby, sport de combat et de camaraderie, se trouve à un tournant décisif. Selon un rapport du Shift Project, notre discipline doit sérieusement revoir son empreinte carbone sous peine de voir son modèle vaciller. 390 000 tonnes de CO2e émises chaque année, l’équivalent d’une ville comme Castres… Autant dire qu’il y a du boulot !
Un rugby sous pression climatique
Aujourd’hui, le climat joue contre nous. À +4 °C de réchauffement, jouer deviendra un luxe, voire une mise en danger dans certaines régions. On l’a déjà vu avec la canicule qui frappe nos terrains chaque été, ou les clubs amateurs qui peinent à payer leurs factures d’énergie. Si on veut continuer à vibrer, il va falloir mouiller le maillot autrement.
Sans surprise, les déplacements explosent l’addition carbone : 244 000 tonnes de CO2e par an, avec 70 % des trajets en voiture et 7 % en avion. Et ce n’est pas mieux du côté des infrastructures : stades, terrains, éclairages… autant de postes énergivores qui nécessitent un bon coup de neuf.
Réduire l’empreinte carbone : les solutions existent
Le rapport est clair : pour rester dans la mêlée sans se faire plaquer par la crise climatique, il faut changer nos habitudes. Covoiturage, transports en commun, électrification des véhicules, rénovation énergétique des infrastructures… Le rugby doit aussi revoir son calendrier international pour limiter les voyages en avion.
Si le rugby pro est dans l’œil du cyclone, le rugby amateur pèse encore plus lourd dans l’empreinte carbone du sport (56 % des émissions). Matériel, déplacements des équipes, consommation d’énergie… Ici aussi, des solutions existent : mieux organiser les championnats pour limiter les kilomètres, prolonger la durée de vie des équipements, encourager le local.
Vers un rugby plus résilient
On le sait, le rugby est un sport d’adaptation et de solidarité. Si tous les acteurs s’y mettent, des clubs aux fédérations en passant par les joueurs et supporters, notre sport peut mener sa transformation sans perdre son âme. Il faudra certes quelques ajustements, mais après tout, n’est-ce pas ça, l’esprit du rugby ?